Les spéculations sur une éventuelle décompensation des trois produits de base, à savoir le sucre, la farine et le gaz butane viennent d'être démenties par Lahcen Daoudi. Lors d'une conférence de presse tenue mardi, le ministre délégué des Affaires Générales et de la Gouvernance, a mis le point sur cette problématique qui pèse encore lourdement sur les caisses de l'Etat. Les prix de ces trois produits resteront subventionnés au moins sur le court terme. Les difficultés pour fixer les modalités de ciblage et d'identification des populations qui seront concernées par l'aide retardent le processus de la décompensation définitive du sucre, de la farine et du gaz butane. Daoudi s'est montré catégorique. Aucun changement dans la grille tarifaire des produits encore subventionnés par la Caisse de Compensation ne devrait intervenir au cours des mois à venir. La charge de la subvention consacrée à ce trio alimentaire s'élève à 10 milliards de dirhams par an, a rappelé Daoudi qui a signalé que les prix de vente au public restent de loin moins chers et en deçà de la valeur réelle de ces trois produits. Le choix de maintenir encore pour quelques mois la subvention de la farine, du sucre et du gaz butane peut être qualifié de forcé. L'étude de la décompensation des ces produits remonte au gouvernement Benkirane qui avait initié le projet. Mais depuis, tous les scénarii proposés n'ont pas pu être validés à cause de la difficulté de cibler la population concernée. «Je peux vous assurer que ces produits resteront subventionnés jusqu'à court terme parce que nous n'avons pas identifié, recensé et ciblé les couches défavorisées qui profiteraient d'un soutien étatique direct», a annoncé Lahcen Daoudi lors de la conférence de presse. Et d'ajouter : «Nous sommes en train d'examiner des modèles de ciblage qu'appliquent le Brésil et l'Inde». Dans ces deux pays, une subvention directe est octroyée aux personnes nécessiteuses via une carte bancaire alimentée d'un montant mensuel fixé à l'avance. L'idée est soutenir les familles défavorisées et de pousser les populations riches à passer à la caisse. Le manque de visibilité sur les tenants et aboutissants de ce projet de suppression de la compensation de la farine, du sucre et du gaz butane est patent et le changement de tout le régime risque de prendre beaucoup de temps.