Plus de quatre mois après son retour au sein de la famille institutionnelle africaine, acté en janvier dernier à Addis-Abeba lors du Sommet de l'Union africaine, le Maroc a franchi, dimanche à Monrovia, un grand pas sur la voie de l'intégration d'une autre organisation continentale, et non des moindres : la Communauté économiques des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le Sommet de l'organisation, tenu dans la capitale du Libéria, a en effet donné son accord de principe à la demande déposée le 24 février dernier par le Maroc pour intégrer, comme membre à part entière, ce groupement régional avec lequel le Royaume entretenait déjà des rapports multidimensionnels et des liens de partenariat économique très solides. Les 15 pays membres de la CEDEAO ont également décidé d'inviter SM le Roi Mohammed VI à la prochaine session ordinaire de l'organisation, lit-on dans le communiqué final sanctionnant les travaux du 51ème sommet ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO. Les leaders ouest-africains ont ainsi « donné leur accord de principe pour l'adhésion du Royaume du Maroc à la CEDEAO, eu égard aux liens forts et multidimensionnels de coopération » qui lient le Maroc aux Etats de cette organisation sous-régionale. Le sommet a instruit la commission de la CEDEAO d'examiner les implications d'une telle adhésion conformément aux dispositions du traité révisé de la CEDEAO et de soumettre les résultats à sa prochaine session. Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita, cet accord de principe se veut une « reconnaissance d'un engagement personnel et d'un investissement de longue date de SM le Roi Mohammed VI dans cette région ». « Il s'agit d'une décision très importante par laquelle les pays membres de la CEDEAO ont lancé trois messages importants, à savoir leur accord de principe sur l'adhésion du Maroc à cette organisation, la reconnaissance des liens forts et multidimensionnels unissant le Royaume et les pays de la CEDEAO et en particulier l'invitation adressée à SM le Roi pour prendre part au prochain sommet de cette organisation », a-t-il déclaré à la presse au terme des travaux de la Conférence. Ainsi, la voix de la sagesse prend de nouveau le devant, et la clairvoyance des chefs d'Etat ouest-africaine a primé. En donnant l'accord de principe pour l'adhésion du Maroc, les 15 de la CEDEAO ont misé sur l'avenir et saisi une opportunité de développement et de prospérité offerte par un partenaire sérieux et entreprenant, qui a fait preuve, à travers son dynamisme économique et son engagement pour le partenariat gagnant-gagnant, d'une volonté inébranlable pour accompagner et asseoir l'épanouissement socio-économique du Continent sur des fondements solides. Entreprise et déployée sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, cette pleine ouverture du Royaume sur l'Afrique peut être citée, aujourd'hui, en modèle réussi de partenariat sud-sud et d'échanges gagnant-gagnant qui ont hissé le Maroc aux premiers rangs des investisseurs dans le Continent. La CEDEAO, qui constitue la région la plus intégrée et la plus évoluée de l'Afrique, a ainsi pris une décision historique qui bouleversera les données géostratégiques au niveau continental et donnera à ce groupement un poids incontournable sur les plans régional et international. En termes d'intérêts, l'intégration du Maroc en tant que 16ème membre de la CEDEAO, sera porteuse d'apports considérables aussi bien pour le Royaume que pour ce groupement régional. C'est une nouvelle dynamique qui bénéficiera au Maroc et aux autres membres. En effet, l'adhésion institutionnelle du Maroc à cet espace sous-régional ne sera qu'une conséquence naturelle, d'abord de l'histoire commune et intense entre le Royaume et l'Afrique de l'Ouest, et ensuite des relations culturelles, cultuelles, humaines et économiques entre les deux parties. Elle s'inscrira, ainsi, dans la logique et la continuité d'une coopération déjà riche d'une multitude d'accords de partenariat, d'investissements et d'échanges liant le Royaume à tous les pays de la CEDEAO. Grâce à son économie émergente, l'intégration du Maroc dans la CEDEAO permettra à la Communauté régionale de devenir la 16ème puissance économique au niveau mondial. L'apport et la plus-value du Royaume seront considérables en termes de contribution au développement des secteurs sensibles et importants, tels que l'agriculture, les infrastructures, le commerce et les banques, outre les aspects liés à la sécurité. Le Maroc, premier investisseur en Afrique de l'Ouest, constituera pour les pays de la CEDEAO une plateforme pour accéder aux marchés maghrébin, européen et arabe, et permettra à ce groupement de tirer pleinement profit de l'expérience du Royaume dans différents domaines. Avec un PIB de 750 milliards de dollars, près de 320 millions de consommateurs et de bonnes perspectives grâce à la forte croissance enregistrée régulièrement depuis quelques années, la CEDEAO offre, pour sa part, un espace de plus en plus intégré, avec lequel le Maroc va bénéficier de la suppression des barrières tarifaires et de la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services. Cette intégration consolidera, en outre, une dynamique de coopération marquée par de grands projets structurants, dont le plus important est le gazoduc Maroc-Nigéria, lancés par le Royaume dans différents pays de l'Afrique et en particulier dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest. C'est dire que l'adhésion du Maroc en tant que membre à part entière de la CEDEAO ne sera que l'aboutissement naturel d'une politique africaine du Royaume ouverte sur tout le Continent avec, comme leitmotiv, une logique de partenariat gagnant-gagnant et de co-développement mutuellement profitable