Les cours du pétrole ont nettement baissé vendredi après l'annonce du président américain Donald Trump de se retirer de l'accord de Paris sur le réchauffement climatique conclu en décembre 2015. Le cours a perdu plus de 70 cents pour s'établir à 47,66 dollars. Selon les analystes du marché de l'or noir, cette annonce n'a fait qu'amplifier l'humeur morose du marché du Brent depuis le sommet de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs du pétrole) qui n'a pas réussi à réduire de manière significative sa production. Au Maroc, la situation est plutôt inverse. Après une légère baisse des prix à la pompe depuis la deuxième quinzaine du mois de mai écoulé, les tarifs des hydrocarbures ont été révisés pour repartir à nouveau à la hausse depuis le vendredi 1er juin. D'ailleurs, depuis la libéralisation du secteur des hydrocarbures et donc l'arrêt de la compensation des produits pétroliers, la vérité des prix est loin d'être appliquée. Les marges changent d'un opérateur à l'autre et la régulation par l'Etat reste quasi absente. Du coup, les corrections des prix à la pompe se font à sens unique et souvent à la hausse. Au grand étonnement des automobilistes et des consommateurs, la légère baisse des prix à la pompe n'a pas duré longtemps. Les sociétés de distribution des produits pétroliers ont décidé d'interrompre la baisse de sitôt. Les tarifs appliqués le 3 juin varient entre 8,50 dirhams à 9 dirhams pour le litre du gasoil et de 9,9 dirhams à 10,24 dirhams voire plus dirhams pour l'essence. L'on se rappelle la déclaration du wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, qui avait précisé que les sociétés de distribution de produits pétroliers ne répercutent pas les baisses des cours internationaux de l'or noir sur le consommateur. Il ya quelques mois, Abdelatif Jouahri a estimé que les pétroliers corrigent les prix dans le sens de la hausse, dans l'optique d'augmenter leurs marges. Le président du Groupement des pétroliers du Maroc a toujours expliqué cette situation par le décalage entre la période d'achat du brut et celle de son stockage et sa distribution. Le marché fonctionne par cycles, a-t-il précisé. A cela s'ajoutent les répercussions de l'accord signé par les pays de l'OPEP pour réduire sa production. Les prix pratiqués au Maroc restent de son avis des plus bas de la région. En effet, depuis la décision des pays de l'OPEP de réduire de 2% la production, les cours du pétrole ont connu une certaine hausse pour franchir la barre des 50 dollars le baril à 56 dollars le baril. Aujourd'hui, le baril du Brent s'échange à moins de 47 dollars. *** L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'est réunie la semaine dernière avec ses partenaires, dont la Russie, pour renouveler pour neuf mois l'accord qui abaisse leur production depuis début 2017. Mais la décision a été accueillie froidement par les marchés qui espéraient une action plus ambitieuse pour contrer la montée en puissance de l'industrie américaine, dont les puits de pétrole non conventionnel contribuent à noyer un marché sous une offre trop abondante. USA: baisse des stocks de brut Les stocks de pétrole brut ont baissé de manière plus marquée qu'attendu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés par le département américain de l'Energie (DoE). Les réserves commerciales de brut ont reculé de 6,4 millions de barils pour revenir à 509,9 millions. En tenant compte d'un nouvel abaissement des réserves stratégiques, les stocks totaux de pétrole brut ont diminué de 7,4 millions de barils. Toutes catégories confondues, mais sans prendre en compte la diminution des réserves stratégiques, les stocks américains de produits pétroliers ont reculé de 5,2 millions de barils. Les raffineries américaines ont encore accéléré la cadence, fonctionnant à 95,0% de leurs capacités contre 93,5% la semaine précédente.