Depuis environ un mois, les étudiants-ingénieurs sont en grève. Ils font savoir leur malaise sur le toit de cet établissement adossé à l'Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) de Rabat. Leur grogne s'amplifie, de jour en jour, face à l'incapacité de la direction de trouver des terrains d'entente. Celle-ci semble se contenter de mettre en application à la lettre les règlements en vigueur, sans trop se casser la tête. «Certains points du cahier revendicatif des frondeurs sont à satisfaire, mais d'autres relèvent de la fantaisie !», indique le directeur du centre, lors d'un récent point de presse tenu dans un grand palace de la capitale du Souss, tout en adossant cet affront aux 25 étudiants-ingénieurs qui ont recalé et sèment le «déluge» au sein de leurs collègues pour «dissimuler» leur échec. De leur part, ces derniers ne cessent de mettre leur malheur sur le dos de l'administration, jugée insensible à leurs doléances. «Le directeur procède à la fermeture du réfectoire, du foyer, de la bibliothèque et rompt le réseau Internet, tout en s'opposant à nos activités parallèles !», déplorent-ils dans leur communiqué rendu public, suite à ce bras de fer indéfiniment levé. De surcroit, ils estiment que leur directeur ne devrait pas donner des cours, alors que le conflit subsiste toujours ; signalant que cette tâche servirait d'épée de Damoclès, brandie sur le cou de tout élément réfractaire, par le biais des notes éliminatoires. «Qui est derrière cette agitation ? Qui finance les manifestants qui se rendent à Rabat observer des sit-in? Qui incite les étudiants-ingénieurs à attiser les braises de la confrontation? Autant de questions qui sont «légitimement» posées à ce propos», s'interroge le directeur, faisant, sans doute, allusion à des «manipulations» politiciennes. Dans le même dommage, il n'hésite pas d'arborer le souci sécuritaire qui, à son sens, explique sa conduite paraissant drastique à bien des égards. À cet effet, il se réjouit de jouir du soutien de la FIFEL et de l'ASPEM, comme si cet appui «exogène» pouvait servir à décrisper les rapports pédagogiques endogène, sérieusement affectés par l'entêtement et le dogmatisme de d'administration. Il va sans dire que si le courant ne passe pas c'est que la direction n'est pas en mesure de savoir tendre les passerelles de la communication efficiente dans laquelle l'aspect humain et relationnel est primordial, tout en se conformant aux règles régissant les procédures et les démarches. On croit bien savoir que cet état de fait a fini par «exaspérer» la direction centrale et «écœurer» nombre d'intervenants. «Il faut bien savoir mettre un terme à la guerre», dirait-on dans le jargon martial, même si le centre n'est nullement une caserne militaire. Un bon gestionnaire c'est bel et bien celui qui aurait le tact de faire fondre les blocs de glace pour frayer un passage fluide à son embarcation à bon port.