Le rideau est tombé, dimanche soir à Essaouira, sur la 13-ème édition du festival Gnaoua et Musiques du Monde, tenue du 24 au 27 juin sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. Le concert de clôture a réuni à la place Moulay El Hassan pour une fusion exceptionnellement réussie entre le mâalem Hamid El Kasri accompagné sur scène de Vincent Mascart au saxophone, de David Aubaile au synthé/flûte, de Scott Kinsey au clavier, de Nguyen Lê à la guitare, de Karim Ziad à la batterie et de Daniel Zimmerman au trombone. Hamid El Kasri a fait vibré durant trois heures les habitués et inconditionnels de cette grand-messe de la transe, de la fusion et du partage. Après avoir gratifié le public par l'un des plus beaux concerts de cette édition 2010, Hamid El Kasri accompagné de sa troupe a su interpréter avec maestria le tube immortel et transgénérationnel «Nidaa Al Hassan» et la chanson patriotique «Laâyoune Iniya» qui ont exalté l'élan patriotique de tous les Marocains à l'époque de la glorieuse Marche Verte. Sa voix profonde en a fait l'un des mâalem les plus populaires du Maroc. Maître de la fusion, mâalem Hamid El Kasri a présenté en avant-première les chansons de son dernier album «Yobadi» qui sortira en septembre 2010. Hamid El Kasri, qui avait commencé son apprentissage à l'âge de 7 ans sous l'égide des maîtres Alouane et Abdelouahed Stitou, est doté d'une capacité artistique qui lui permet de fusionner les musiques gnaouies du nord avec celles du sud, ainsi qu'avec des musiciens world de renom, tels que le grand Joe Zawinul, le WDR Big Band et Khaled, dans un concert inédit lors de la 12ème édition du festival Gnaoua. La première partie du dernier concert de cette 13ème édition a été marquée par la prestation du groupe Iguidar. Cette formation qui fusionne entre le style Tazenzart et la musique gnaouie issue de la banlieue sud d'Agadir. Iguidar s'est inspiré de l'expérience des groupes phares des années 70. Le groupe Iguidar, qui se compose de cinq musiciens de tradition, a réussi à créer son propre style et à accorder sa musique aux rythmes ancestraux et aux gammes traditionnelles tout en proposant une musique contemporaine. Ce dernier concert a été également l'occasion de présenter, à la scène Moulay Hassan, l'équipe féminine Amal Sportive d'Essaouira de Basket-ball qui a remporté un doublet, la Coupe du trône et le championnat national, au titre de l'année 2009/2010. Sur la plage d'Essaouira, les festivaliers ont apprécié, dimanche après-midi, une parade de fantasia suivi par un concert de Issaoua de Meknès. Le concert inaugural du festival gnaoua et musiques du monde a été marqué par une magnifique rencontre inédite des chorégraphies balkaniques épousant pour la première fois les danses ancestrales des Gnaouas par la prestation du National Ballet de Géorgie qui s'est associé, par la suite, dans une fusion avec l'incontournable mâalem Mustapha Bakbou. Cette rencontre a été le fruit de l'une des principales résidences d'artistes. Les amoureux de la musique Gnaoua, venus en masse, ont vibré aux sonorités du guembri du mâalem Hassan Boussou qui a fusionné avec le groupe Armenian Navy Band. Lors de ce festival, deux scènes partenaires ont été érigées en plein air sur la plage d'Essaouira pour accueillir des milliers de jeunes venus nombreux appréciés notamment Dj Amine K, Mazagan, Darga, Haoussa et H-Kayne. Autres moments forts, les lilas (soirées) du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, ont réuni un public épris de musique gnaouie dans sa plus pure tradition. Dans une ambiance intimiste et conviviale, les mâalems ont interprété les plus beaux morceaux de la musique gnaouie, à Dar Souiri, Zaouia Hmadcha, Zaoui Gnaoua et Chez Kébir. Lors de cette édition, un vibrant hommage a été rendu, à l'artiste peintre défunte Sadya Bairou, à travers une exposition posthume «Traces et mémoires» montée à Borj Bab Marrakech, qui se poursuivra jusqu'au 22 juillet. En quatre jours de fête, le wood stock marocain, qui s'est tenu sous le signe de l'innovation, originalité et nouveauté, a tenu ses promesses avec plus de 300 artistes qui se sont produits dans 8 scènes et donné 48 concerts et 10 concerts fusion. Les musiques venant notamment d'Algérie, de Tunisie, du Pakistan, de Géorgie, des Etats-Unis, de France, d'Allemagne, ont été au rendez-vous, le temps d'un festival, avec des fusions, à la fois inattendues et réussies, avec les mâalems gnaouis d'Essouira, de Marrakech, de Safi, faisant ainsi de ce festival une aventure musicale unique.