La métropole économique du Royaume a accueilli la 5ème édition de Hub Africa, 1ère plateforme des investisseurs et des entreprises en Afrique, au sein de la salle d'exposition de l'Office des changes de Casablanca. L'événement a connu la participation de quelque 352 participants de 23 pays, réunis pour permettre aux jeunes entrepreneurs de partager et de profiter de l'expérience et de l'expertise de professionnels opérants dans différents secteurs lors de sessions B2B, mais aussi entre eux. Cet espace représente aussi une opportunité pour les jeunes entrepreneurs d'entrer en contact avec de potentiels «Business Angels» pour les accompagner dans la concrétisation de leurs projets. Cette édition qui s'est déroulée sous le thème «L'entrepreneur, acteur de l'intégration africaine», a été coorganisée par Hub Africa en collaboration avec NGE Impact et Maroc Export et a bénéficié du parrainage du ministère des affaires étrangères et de la coopération. Il est à noter que la Côte d'Ivoire et le Gabon ont été désignés en tant que pays d'honneur de cette édition, une désignation qui vient en témoignage des efforts déployés par les deux pays pour encourager le développement de leurs PME, qui elles-mêmes contribuent à la stimulation du tissu économique, chose qui bénéficie grandement aux différentes parties prenantes. Ces deux pays représentent ainsi une Afrique en évolution, dont les jeunes porteurs de projets ambitionnent de s'ouvrir sur le monde et faire voir au monde que le continent africain à tant de choses à offrir, et est bien plus qu'une simple terre disposant de richesses naturelles et humaines. Par ailleurs, cette 5ème édition a mis l'accent sur l'importance de l'usage des nouvelles technologies pour le développement des projets, du fait que ces derniers offrent des avantages énormes, notamment pour ce qui est de l'ouverture et la prospection de nouveaux marchés, mais aussi de la mise en contact avec des prospecteurs et partenaires potentiels pour l'expansion des activités des porteurs de projets. Deux zones ont d'ailleurs marqué cette édition : la première dénommée «Hub Africa Platform» dédiée aux plénières de l'événement, alors que la deuxième dénommée «Africa Business Export» qui a pour objectif de promouvoir la culture de l'intelligence économique chez les jeunes entrepreneurs. De plus, l'une des innovations écolos intéressantes a été sans doute la présence de tables et de sièges réalisés entièrement en carton. Cette initiative éco-durable est le fruit du groupe Gharb Papier et Carton (GPC), qui appartient à Ynna Holding. GPC est spécialisé dans la fabrication de tous les types d'emballages en carton ondulé. Entretien avec Zakaria Fatih, président fondateur de Hub Africa Afin de mettre la lumière sur l'importance d'un tel événement, Al Bayane s'est entretenu avec le président fondateur de Hub Africa, Zakaria Fatih. Al Bayane: Pourriez-vous expliquer et développer en quelques mots le thème de cette nouvelle édition de Hub Africa? Zakaria Fatih: «L'entrepreneur : acteur de l'intégration régionale» est la thématique de cette édition. Il s'agit de rappeler la place que joue l'entrepreneur dans nos économies vouées aujourd'hui à une interconnexion si l'on veut réussir le pari de l'émergence inclusive. La TPME représente plus de 90 % du tissu économique continental et à travers l'intégration régionale effective, nous pouvons faire grandir et collaborer nos «souris» pour qu'elles deviennent des «gazelles» et après des «éléphants» pour faire du continent un géant affirmé de l'économie de demain. Quels ont été les résultats de la précédente édition? Les résultats sont là, comme en atteste l'engouement croissant. Les entrepreneurs et autoentrepreneurs repartent requinqués et reviennent avec des projets d'entreprises réalisés et/ou des start-ups consolidés. La feuille de route du crowdfunding portée par Hub Africa est un Projet de texte de loi sur le bureau du gouvernement. Nous continuerons de pousser pour qu'il voie le jour cette année. Quelles ont été les réponses concrètes du Hub Africa au service des entrepreneurs africains? C'est très simple. Nous avons mis en place une plateforme qui permet, quel que soit le niveau de maturité de l'entreprise, de repartir de Hub Africa avec des boîtes à outils. Mais concrètement, nous avons permis à des projets de voir le jour au Maroc comme au Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Mauritanie, en Guinée, etc. Nous avons permis à des start-ups de lever des fonds grâce aux dispositifs de financement mis en place et encouragé d'autres à ouvrir des filiales en dehors de leur marché comme le cas de la start-up ivoirienne spécialisée dans le café du terroir qui a ouvert à Singapour. Quelles sont les ambitions de Hub Africa? Nous voulons être le porte-parole des entrepreneurs du continent, et surtout,le point de ralliement qui leur offrira des services à forte valeur ajoutée à travers notre plateforme que nous inscrivons dans l'open innovation. Nous voulons accompagner l'entrepreneur dans sa quête d'excellence pour qu'il soit performant et aussi écoresponsable. D'ailleurs, nous déployons le premier outil digital pour la promotion des gestes écoresponsables. C'est une première mondiale sur le continent. Par ailleurs, notre objectif est d'inscrire en amont l'entrepreneur dans le formel notamment grâce au statut de l'autoentrepreneur. À travers l'association Union des autoentrepreneurs, BIDAYA, dont nous sommes membres, nous voulons apporter les réponses adéquates pour leur permettre de les mettre en réseau et de rompre leur isolement, le principal risque qui tue beaucoup de start-ups. Que pouvez-vous nous dire sur la participation des entrepreneurs marocains? C'est d'abord leur événement. Ils doivent se l'approprier en saisissant les opportunités qui leur sont offertes à travers notre plateforme. Nous avons mobilisé tout l'écosystème et cette initiative est soutenue par la CGEM, le CJD, la CCG, la bourse, Maroc PME, Maroc Lear, l'AMCI, la BAD, etc. En quoi consiste l'accompagnement que vous octroyez aux entrepreneurs? C'est un accompagnement global grâce à notre démarche open innovation. Nous offrons des outils de veille, des boîtes à outils de type «Plug and Play» et à travers nos partenaires comme Afinity, nous pouvons les mettre sur leur plateforme de crowdfunding. C'est aussi par le conseil, la mise en relation avec les réseaux d'accompagnement et l'accès aux décideurs. Nous les mettons en réseau et invitons des entrepreneurs inspirants pour leur faire prendre conscience de leur potentialité à entreprendre, mais aussi des opportunités offertes par nos marchés. Est-ce que vous allez porter l'expérience Hub Africa au niveau mondial? On pousse depuis 2012 pour être dans une logique régionale africaine, tout en nous ouvrant aussi à l'Europe. Nous avons eu la chance d'accueillir des acteurs asiatiques et américains. Nous voulons faire de notre concept de plateforme un outil reflétant notre diplomatie économique pour s'inscrire dans notre démarche RSE et collaborative sud-sud. Quels sont les secteurs d'activité qui reviennent le plus dans les projets? Nous sommes dans une logique multisectorielle dans un continent aux potentiels multidimensionnels. Toutefois les TIC et l'agrobusiness, le développement durable, restent les domaines les plus prisés par nos lauréats et participants de ces dernières années. De notre côté, nous avons initié des programmes visant à promouvoir les métiers verts et l'innovation par nos différents prix et par notre outil digital «Monplanvertuose» au service de nos TPE africaines avec un focus sur le Maroc comme rampe de Lancement.