Les miracles peuvent-ils vraiment se produire deux fois de suite ? Rescapé au tour précédent après la fameuse «remontada» face au Paris SG, Barcelone a été de nouveau giflé (3-0) mardi en quart de finale aller de Ligue des Champions par la Juventus Turin, impressionnante de maîtrise et d'assurance. Après la démonstration des Italiens et de leur prodige argentin Dybala, auteur d'un doublé de classe, le sentiment est que cette fois, le Barça ne s'en remettra peut-être pas. Le PSG et le 6-1 du Camp Nou sont passés par là, bien sûr, et Messi, Neymar et les autres ont prouvé que l'impensable pouvait arriver. Qu'il arrive deux fois, cela semble invraisemblable. Et qu'il arrive face à des Italiens, cela paraît absolument impossible. Les Turinois ont presque tous été très bons, de Buffon, qui n'a toujours pas encaissé de but de Messi et auteur d'un arrêt réflexe formidable face à Iniesta après une passe magique de l'Argentin (21e), à Dybala, bien sûr, qui a étalé aux yeux de l'Europe son immense talent. La «Joya» a frappé dès la 7e minute, d'une frappe enroulée du gauche après que Cuadrado a fixé Mathieu, qui a beaucoup souffert à gauche face à la double menace Cuadrado-Dybala. Le doublé est venu à la 22e minute, du gauche encore, après un long débordement de Mandzukic, admirable d'abnégation et d'engagement de bout en bout. A la 55e minute, c'est Chiellini qui a enfoncé le clou de la tête après un corner de Pjanic. Sur le coup, Mascherano, balloté au marquage du grand Italien, a symbolisé les immenses difficultés défensives du Barça. Les Catalans de leur côté ont eu la possession du ballon, ce qui est le minimum quand on est le Barça d'une part, et qu'on a un, puis deux, puis trois buts de retard d'autre part. Mais à part une tête de Suarez déviée par Chiellini (39e) et un tir de l'Uruguayen sorti par Buffon (68e), ils n'en ont pas fait grand-chose. Neymar a tenté de nombreux dribbles, Messi a de nouveau été assez discret et souvent nerveux et le milieu de terrain a globalement été dominé par les Bianconeri. La rencontre a donc confirmé que Massimiliano Allegri avait réussi à bâtir une belle mécanique offensive tout en gardant la solidité défensive qui est l'ADN de la «Juve». La défaite catalane aurait même pu être plus lourde car Higuain, sans doute le moins convaincant côté italien, a manqué trois grosses occasions d'alourdir le score. La Juventus n'ira donc pas à Barcelone avec quatre buts d'avance, comme le PSG. Elle en a trois, ce qui est énorme. Car comme l'a assuré Bonucci lundi, «aucune équipe italienne n'aurait pris six buts ce soir-là». Il reste à le prouver dans huit jours au Camp Nou.