A la tête de H partners , 1er fonds d'investissement touristique, filiale de la SNI depuis mai 2016, Abbas Azzouzi, ancien PDG de Médi1 TV, se retrouve face à un sérieux challenge : redresser un fonds qui a cumulé plus de 500 millions de dirhams de dettes en dix ans et n'a quasiment concrétisé aucun projet. Créé le 1er novembre 2007 et doté d'un capital de 1.4 millions de dirhams dès le départ, le fonds avait un programme d'investissement de 6 milliard de dirhams pour les cinq premières années dans différents projets. L'objectif de H partners était de donner un coup de pouce au Plan Azur. Six stations balnéaires disséminées aux quatre coins du Royaume devaient être mises sur pied. Pourtant, le fonds d'investissement a bénéficié d'un tour de table des plus prestigieux : Attijariwafa Bank, donc Wafa Assurance; BCP; le fonds Koweitien Al Ajial; la CMR et la CIMR. Le fonds se retrouve en difficulté aujourd'hui alors qu'à l'époque, selon un des actionnaires, toutes les études démontraient la rentabilité des projets du fonds. Fouad Chraïbi, appelé lors de la création à présider aux destinées de H Partners avait même annoncé qu'au terme d'une période d'investissement d'une durée de cinq ans, H partners devrait être introduit à la Bourse de Casablanca. Mais depuis, rien ! En 2008, plusieurs partenariats ont été signés par H partners. L'équipe s'associe avec le Groupe belge Thomas et Piron pour le développement des stations Mogador à Essaouira, et Lixus à Larache. Un partenariat avec le Groupe espagnol Barcelo est noué pour la gestion des établissements hôteliers construits par H partners.Toujours en 2008, un partenariat est noué entre le fonds royal et Louvre Hotels. Cinq ans plus tard, H Partners enchainait déjà les déconvenues. Au bout de 10 ans d'existence, un seul projet a vu le jour : l'Oriental BayBitch dans la station Saidia. Le projet a coûté 600 millions de dirhams et a été construit sur 15hectares. Etant donné l'absence de gestionnaire, l'hôtel est fermé depuis 2013. L'espagnol Barcelo a abandonné la gestion en 2012, qui a été confiée par la suite à Atlas Hospitality, chaine hôtelière rachetée par H parteners à la RAM en cette même année. Cette dernière abandonne la gestion en 2013, ce qui acausé la fermeture de l'établissement. H Partners essaye alors de céder l'hôtel à la modique somme de 300 millions de dirhams, ce qui correspond à la moitié de l'investissement déboursée, mais en vain. D'après un ancien haut cadre du secteur, l'équipe a été «aveuglée» par la vision 2010 ; une dynamique déclenchée par le gouvernement pour accompagner le tourisme avec des terrains proposés à des prix bas, devaient assurer la rentabilité des projets. «Malheureusement, ils n'ont pas performé autant qu'ils le souhaitaient, mais cette mésaventure n'est pas le propre de ce fond-là. On pâtit tous de la conjoncture», déclare à un confrère Khalid Chaddadi, PDG de CIMR et actionnaire du fonds. Aujourd'hui, les investisseurs se retrouvent coincés dans un fonds d'investissement en chute libre. La liquidation des actifs s'avère être la seule échappatoire pour l'équipe, à moins que le nouveau dirigeant, Abbas Azzouzi, qui a une expertise certaine dans le redressement des entreprises à l'étranger, ne parvienne à renverser la situation...