Au lendemain de l'alternance consensuelle, notre pays s'est résolument engagé dans le processus du développement tous azimuts. Il est bien vrai que cette impulsion avait été amorcée quelques années auparavant, au début des années 90, au moment où on préparait la transition fluide et annonçait l'arrêt cardiaque. Depuis, nombre de réalisations sont engrangées, dans moult domaines, en particulier le réseau autoroutier qui connaitra, en fait, une pulvérisation spectaculaire, en peu de temps. Sauf les renégats et les récalcitrants, on conviendra alors, sans ambages que notre pays déploie d'énormes efforts dans le sens des réformes multiformes. Cette envolée visible à l'œil nu n'est guère présomptueuse, puisque les chantiers d'aujourd'hui, à plus d'un titre, ne cessent de sillonner les diverses régions et localités du royaume, tant au niveau de la structuration de ses institutions que du développement de ses infrastructures et de la qualification de ses ressources humaines. Certes, on ne peut que se réjouir de ces avancées à grands pas qui s'opèrent sensiblement et qui font notre fierté commune, car elles sont, pour sûr, le maillage synergique de toutes les constituantes de la Nation, historiquement cimentées autour du piédestal de la stabilité et de la fidélité. Cependant, d'aucuns s'indigneraient, du fait que notre pays, en dépit du rayonnement de toutes ces prouesses, se débat encore au bas de la marche, parmi les plus démunis en termes de déficiences socio-économiques. En fait, il n'y a pas de secret à ces controverses si l'on sait que le Maroc est constamment tiré vers l'abîme de ses propres manies dont il n'a pas pu, jusqu' à présent, se séparer, malgré les tentatives velléitaires d'éradication de ses maux préjudiciables. Le laxisme et l'incivisme qui prolifèrent dans notre Administration s'avèrent de sérieux handicaps à la promotion et l'ancrage des principes de la confiance. On a beau s'interposer, la corruption bat son plein, le clientélisme défraie la chronique et la nonchalance est affreusement agaçante. Et pour faire semblant de riposter à ces défaillances, on réagit, de temps à autre, contre les contrevenants, mais, en osant jamais aller jusqu'au bout pour crever l'abcès, de crainte de tomber sur un os dur. Les «petits» corrupteurs paient à la place des intouchables qui sont toujours à l'abri de leurs méfaits dévastateurs. Bien entendu, il n'est pas question de généraliser ni de mettre tous les administrateurs dans le même panier. Nombre de responsables ou de simples commis font montre d'un haut degré de citoyenneté et d'attachement aux idéaux de la loyauté et du dévouement. Les exceptions dans ce sens ne manquent guère dans tel ou tel département étatique.