Près de 10 ansaprès l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les Etats-Unis, les échanges commerciaux entre les deux pays demeurent en deçà des attentes, du moins pour la partie marocaine. En effet, le Maroc n'a pas réussi à tirer profit de cet accord contrairement à l'Oncle Sam.La part des exportations marocaines n'a pas dépassé 0,04% des échanges commerciaux des Etats-Unis au moment où les flux commerciaux poursuivaient leur croissance pour s'établir à 3 milliards de dollars. La présidente de la CGEM, Meriem Bensalah, qui s'exprimait lors de la 3ème édition de la «Morocco-US Business Development Conference», organisée hier à Rabat, a affirmé que «les importations du Maroc en provenance des Etats-Unis ont été quatre fois supérieures à celles des exportations marocaines vers ce pays». Côté investissements, les hommes d'affaires américains ne débarquent pas en masse sur le marché marocain. A peine 150 sociétés américaines opèrent au Maroc alors que des pays comme la France et l'Espagne comptent chacun plus de 1.000 entreprises, ajoute la patronne des patrons. Du côté du Maroc, les entreprises nationales ont investi près de 2 milliards de dollars en 2015. Pouvoirs publics et hommes d'affaires des deux pays se sont en tout cas engagés à insuffler une nouvelle dynamique à la coopération économique maroco-américaine. Le sous-secrétaire américain au commerce et à l'industrie, Marcus Jadotte, qui reconnait la faiblesse des relations économiques, a insisté sur une nouvelle forme de partenariat qui devra être tirée vers le haut par le secteur privé américain. Le responsable américain n'a pas manqué de mettre en avant les atouts du Maroc pour encourager les investisseurs américains. La connectivité entre la plateforme logistique et les installations portuaires constitue notamment l'un des points forts du Maroc. Autant d'atouts qui pourraient faire du Maroc un hub vers l'Afrique. La ministre déléguée aux Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, veut d'ailleurs faire du Maroc un tremplin vers les marchés africains. Elle mise sur les métiers mondiaux et ceux du green business pour booster les échanges commerciaux avec les Etats-Unis. L'idée est surtout de remédier au problème de l'étroitesse du marché marocain. La ministre cible essentiellement l'automobile et l'énergie pour dynamiser les échanges et encourager les investissements. La partie marocaine a d'ailleurs mis en avant ses atouts dans le secteur automobile. Des leaders du secteur comme Renault et PSA «ont été attirés par les atouts du Maroc en termes de stabilité, d'attractivité du climat des affaires ou encore la disponibilité des ressources humaines qualifiées», a souligné la présidente de la CGEM». Cette filière pourrait donc attirer les investisseurs américains, surtout que ses exportations sont en croissance continue. En 2014, le Maroc a exporté 275.000 véhicules contre 80.000 en 2003.