Jeudi à 16 heures s'est tenue au siège de SAPRESS sise rue Sijilmassa à Casablanca, une cérémonie à la mémoire de feu Touria Chaoui première jeune femme pilote dans l'histoire du Maroc, qui a marqué par son implication tant bien dans son domaine d'activité que dans la lutte contre le colonialisme, la mémoire collective de milliers de Marocains qui l'ont côtoyée ou en ont entendu parler. Plusieurs personnalités intéressées par la chose culturelle et médiatique ont assisté à cette cérémonie qui a marqué également le 10ème anniversaire du festival national de la résistance dont Mohamed Berrada, président directeur général de SAPRESS, Mustapha Laktiri, haut commissaire des anciens combattants et membre de l'armée de libération et Abdelkrim Zerktouni, président de la fondation Zerktouni de la culture et des recherches. Cette rencontre a été aussi l'occasion de présenter l'ouvrage «La martyre Touria Chaoui, première femme pilote dans le grand Maghreb». Cet ouvrage dont la réalisation a été supervisée par Abdelhak Lemrini, a été présenté durant cette rencontre par le journaliste Lahcen Laassibi. L'ouvrage retrace donc la vie et le parcours professionnel et personnel d'une jeune fille qui a été emportée depuis l'âge de quatre ans par le métier de pilotage grâce à un problème respiratoire qui l'a contrainte de faire un tour en avion avec son père. Depuis ce jour, Touria s'est fixée un objectif, celui de devenir pilote pour défier le colonisateur et montrer que la femme marocaine de l'époque pouvait s'émanciper et aspirer à des postes exclusivement réservés aux hommes. Durant cette cérémonie, il a été projeté un film documentaire qui souligne les différents talents de la jeune défunte, en plus des sacrifices qu'elle a faits dans la lutte contre le colonisateur, les traîtres et les ennemis du développement du Maroc, avant et à l'aube de l'indépendance. Dans son allocution, Mohamed Berrada, président de SAPRESS, a remercié les personnes présentes à cette rencontre en l'occurrence la presse qui aide à faire connaître le thème de cette cérémonie, l'Histoire du Royaume. Pour Mustapha Laktiri, SAPRESS participe à la préservation de la mémoire collective de tous les Marocains. Il a mis l'accent également sur les différents talents de Touria Chaoui, martyre de la résistance et du sens de patriotisme sans limites. Laktiri a rappelé que la rencontre abritée par SAPRESS, coïncide avec le 56ème anniversaire de la journée de la résistance, et le 54ème anniversaire qui commémore le recueillement de feu Mohammed V sur la tombe de la martyre. Et Laktiri d'ajouter «nous avons le devoir de faire connaître les sacrifices faits par nos résistants surtout aux générations futures (...) Nous avons eu dans ce cadre plusieurs partenariats avec des organismes (165). Dans les jours à venir, nous signerons un partenariat dans ce sens, avec le CCDH et Poste Maroc. Nous travaillons avec la fondation Mohamed Zerktouni depuis maintenant huit ans». Cette rencontre a été une réelle occasion de reprendre conscience du travail et des grands sacrifices faits par la martyre, la pilote Touria Chaoui. Malheureusement, des mains meurtrières l'ont assassinée le 1er mars 1956 devant le domicile familial. Elle n'avait que 19 ans. Issue d'une famille de la bourgeoisie marocaine, Touria est née le 14 décembre 1936 à Fès. Après des études primaires classiques, elle entama des études secondaires jusqu'au brevet. En 1952, âgée de seize ans, Touria était consacrée première aviatrice marocaine. Elle était en réalité la première aviatrice du monde arabe. Elle a réussi, malgré les obstacles liés à sa condition de jeune marocaine, les épreuves de l'école de Tit Mellil. Les journaux du monde entier ont relaté l'évènement. Touria reçut les félicitations de toutes les organisations féminines. Elle reçut, entre autres, une photo dédicacée de Jacqueline Auriol, pilote d'essai, et nièce du président Vincent Auriol. Feu Mohammed V la reçoit au palais pour la féliciter, ainsi que les princesses Lalla Aicha et Lalla Malika.