Si Total Maroc a réussi à consolider ses performances opérationnelles au titre de l'année 2015, le distributeur pétrolier n'a pas échappé à l'effet Samirà cause d'une perte provisionnée chez Salam Gaz. Dans un marché où les ventes en volume ont augmenté de 3,8%, Total Maroc a vu les siennes progresser de 5,9% à 1,26 millions de tonnes en 2015, contre 1,19 millions de tonnes en 2014. Dans le détail, les ventes des produits blancs, notamment le gasoil et l'essence, ont augmenté de près de 6% à 867 milles tonnes, et celles du GPL ont progressé de 4,5% pour dépasser la barre de 300 milles tonnes. Aussi, sur un marché en retrait de 2,6% en 2015, les ventes de Total Maroc en termes de lubrifiants ont affiché une hausse de 7,6%. Toutefois, l'effet prix en corrélation avec la diminution des cours internationaux a fait reculer le chiffre d'affaires du distributeur pétrolier de 25% à 8,4 millions de DH. Il est à signaler que l'année 2015 a connu la suppression des subventions sur les produits pétroliers liquides qui ont été totalement supprimées ; seule subsiste depuis le 1er janvier 2015 la compensation sur le GPL. Néanmoins, l'approvisionnement à l'étranger et la libéralisation des prix sur le mois de décembre ont boosté le résultat opérationnel de 23,4% à 532,6 millions de DH. « Notre activité en 2015 a été marquée par l'arrêt des activités de raffinage de la Samir au cours de l'année 2015 », déclare Arnaud Le Foll, Directeur général de Total Maroc. « Cet arrêt a impacté notre schéma de supply avec un recours total aux importations », avance-t-il. Et de poursuivre : « Nous avons approuvé que nous pouvons assurer notre approvisionnement sans recours à une raffinerie locale et sans impacter le marché ». De plus, suite à la défaillance de la Samir, la filiale marocaine du groupe Total a également été amenée à augmenter son stock de sécurité à 30 jours minimum. « Nous avons atteint 36 jours de stock de sécurité au terme de l'année 2015, contre 28 jours en 2014», a fait savoir Vincent Maumus, directeur administratif et financier chez Total Maroc. Aussi, le management du groupe a tenu à préciser : « Nous achetons nos produits auprès des traders puissants qui nous offrent les meilleurs deals selon les conditions de contrat en termes de prix et de qualité, ce qui explique que l'équilibre économique de notre approvisionnement avant arrêt de la Samir ou après n'a pas été significativement impacté ». Toutefois, si le distributeur pétrolier n'a pas subi un effet direct de la fermeture de la Samir, il a été impacté indirectement à cause de la quote-part de -52 millions de DH sur une perte exceptionnelle provisionnée chez Salam Gaz. Cette perte trouve origine dans les déboires de la Samir qui gérait cette filiale commune où Total Maroc détient une participation de 20%. Ainsi, le résultat net a reculé de plus de 9% sur une année glissante à près de 290 millions de DH. Notons que ce résultat, en termes d'IFRS, a été pénalisé par la couverture de change qui a coûté 14,7 millions de DH. « Malgré ces éléments exceptionnels, le résultat net consolidé de Total Maroc reste très proche de la prévision de clôture annoncée lors de notre introduction en bourse en mai 2015, soit 297,7 millions de DH », souligne Le Foll. Malgré la baisse des bénéfices, Total Maroc se veut généreuse et propose de fixer à 375,9 millions de DH le montant total des dividendes à répartir entre les actionnaires au titre de l'exercice 2015, soit un dividende de 41,95 DH par action, contre 34,6 DH par action au titre de l'exercice 2014 en hausse de + 21,2%. En termes de perspectives, Total Maroc compte investir 287 millions de DH en 2016 dont une grande partie sera dédiée à la logistique. «Surtout avec la fermeture de la raffinerie marocaine, nous devons investir dans des installations industrielles de stockage», explique Le Foll. Aussi, Total Maroc veut augmenter ses volumes de ventes de 3% par an. En parallèle, le distributeur pétrolier vise à ouvrir 12 stations-service chaque année. En 2015, il a dépassé cet objectif pour inaugurer 16 nouvelles stations. Si Total Maroc a réussi à consolider ses performances opérationnelles au titre de l'année 2015, le distributeur pétrolier n'a pas échappé à l'effet Samirà cause d'une perte provisionnée chez Salam Gaz.