Depuis le mardi 8 mars, les dernières photos de femmes prises par la défunte photographe et vidéaste marocaine Leïla Alaoui sont exposées au Burkina Faso. A l'occasion de la journée internationale de la femme, une exposition reprend les derniers clichés de la photographe; des femmes et des jeunes filles Burkinabès dont les droits fondamentaux ont été violés. «Cette expo raconte l'histoire de femmes et de jeunes filles qui ont triomphé contre toute attente à travers 12 portraits. Qu'elles aient été mariées de force alors qu'elles étaient encore des fillettes ou aient enduré des épreuves en tant que victimes de discrimination, elles ont toutes lutté pour protéger leurs droits dans l'espoir d'un avenir meilleur», a souligné Samira Daoud, directrice adjointe des campagnes pour la région Afrique centrale et Afrique de l'Ouest à Amnesty International dans un communiqué. «Et il y a matière à se réjouir. La semaine dernière au Burkina Faso, le gouvernement s'est engagé à fixer l'âge du mariage pour les filles à 18 ans et à garantir la gratuité des soins pour les femmes enceinte, en vue de faire baisser le taux de mortalité maternelle », ajoute-elle. L'exposition a été installée dans la capitale Ouagadougou, le 13 mars, en collaboration avec l'association des femmes enseignantes. Une ville du nord du pays où Leïla Alaoui s'était rendue dans le cadre de sa mission. En effet, la Biennale de Marrakech qui se tient actuellement est aussi dédiée à la photographe afin de lui rendre hommage, et ce jusqu'au 8 mai 2016. La photographe marocaine de 33 ans s'était distinguée pour sa série «Les Marocains». Elle portait un intérêt tout particulier aux identités culturelles et à la migration. Née en 1982 à Paris d'une mère Française et d'un père marocain, Leïla Alaoui a fait ses études secondaires à Marrakech avant de suivre des études en sociologie et photographie documentaire à l'université de New York. Après avoir voyagé en Europe et en Amérique, elle s'était réinstallée au Maroc en 2008, mais vivait une partie de l'année en France et au Liban. Alors qu'elle était en mission au Burkina Faso dans le cadre d'un projet de documentaire sur les violences faites aux femmes en Afrique de l'Ouest pour Amnesty International, la jeune photographe franco-marocaine Leila Alaoui a été prise sous le feu des terroristes à la terrasse du restaurant Cappuccino à Ouagadougou où elle était attablée. Elle est morte des suites de ses blessures le 19 janvier 2016, de même qu'au moins 30 autres personnes. Les attentats d'Ouagadougou auront emporté une jeune artiste dont la carrière venait à peine de décoller.