Evénement. Acwa Power Maroc passe de l'ombre à la lumière et dévoile sa stratégie de développement et ses ambitions pour le Maroc. Ceci en marge d'un point de presse qui a eu lieu le 4 mars dernier dans la ville de l'énergie solaire, Ouarzazate. Un mois après son inauguration officielle, la station Noor I est aujourd'hui complètement opérationnelle. Noor II et III bientôt en piste. L'adjudicataire de ces deux derniers projets n'est autre que l'actionnaire principale de la centrale solaire Noor I, Acwa Power. Qui est, donc ce groupe qui se veut, désormais, la main droite du MASEN ? Basé à Ryad en Arabie Saoudite, Acwa Power est un développeur, investisseur, copropriétaire et exploitant de centrales électriques et de dessalement d'eau de mer. Créé en 2002, il est contrôlé par plusieurs conglomérats saoudiens et la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, qui détient aussi une part de son capital. «Le capital-confiance de notre groupe a été augmenté avec la participation de la SFI», se réjouit Badis Derradji, directeur général (DG) d'Acwa Power Maroc. Le groupe détient un portefeuille d'une capacité de production de 21 GW d'électricité et de 2,5 millions m3 /jour d'eau dessalée représentant un investissement de plus de 30.5 milliards de dollars US. «Cette force de frappe financière permet à ACWA Power d'être en permanente expansion», précise le DG. Ainsi, le plan solaire marocain, à travers MASEN, s'adosse à un groupe ambitieux disposant de l'expertise et de l'efficacité opérationnelle et ayant un portefeuille de centrales important. Acwa Power gère aujourd'hui 32 centrales réparties sur plusieurs pays en Afrique, en Asie et en Europe, totalisant une capacité de production de 21 GW. De plus, Acwa se présente comme un associé à long terme. «Nous sommes un opérateur qui s'associe avec le pays, qui s'installe et qui devient une partie intégrante de l'écosystème» déclare B. Derradji. D'ailleurs, la centrale Noor I porte un engagement d'achat d'électricité de 25 ans au terme desquels la propriété de la centrale électrique sera transférée à MASEN", souligne le management du groupe. Aussi, Adjudicataire en Janvier 2015, le groupe s'est engagé à développer et exploiter les projets de centrales solaires de Noor II et Noor III d'une capacité respective de 200 MW et 150 MW représentant une valeur totale de 2 milliards de dollars US. Celles-ci verront le jour fin 2017. Dans le cadre de ces projets, «Acwa Power s'est engagé à s'approvisionner pour un minimum de 35 % de la valeur des projets auprès des entrepreneurs et industriels marocains en vue d'une intégration industrielle optimale et en soutien à l'économie locale», explique B. Derradji. Dans le cadre de la centrale Noor I, elle était fixée à 30%. «Cet objectif a été dépassé», indique le groupe. A ce niveau, la question qui se pose : Comment et pourquoi Acwa Power remporte les appels d'offres ? Le groupe répond par le fait qu'il présente les offres les plus compétitives. Pour Noor I, Acwa Power a présenté une offre de 28,8 % inférieure à celle du deuxième soumissionnaire soit 250 millions de dollars d'économie pour le Maroc. Tandis que pour Noor II et Noor III, l'offre du groupe saoudien permettra au Maroc d'économiser 132 millions de dollars, soit plus d'1 milliard de DH en comparaison avec la deuxième offre la plus compétitive. Il faut dire qu'il s'agit d'un modèle win-win où le Maroc gagne en notoriété comme destination mondiale des investissements dans le solaire. Pour le groupe saoudien, l'objectif est de développer à l'international son portefeuille sur une large plate-forme géographique tout en mettant l'accent sur les pays ayant une base sociopolitique stable et des fondamentaux économiques solides. Al Bayane : Comment Acwa Power fixe t-elle ses offres tarifaires ? Badis Derradji : Sur l'ensemble des projets d'énergies renouvelables que nous avons remportés, nous avons été en mesure de proposer une offre tarifaire la plus compétitive et la plus inférieure. Pour le groupe saoudien Acwa Power, le Maroc est un marché qui ne représente pas un risque. Concrètement, nous n'intégrons pas une prime de risque dans le processus de fixation des prix. Par ailleurs, nous n'allons pas dans la facilité, celle de répliquer à chaque fois des estimations fixées dans les projets similaires. Autrement dit, Acwa Power ne tient pas compte des prix déjà pratiqués sur le marché. Nous procédons à l'appréciation des hypothèses pour chaque projet. Quels sont vos projets en termes d'électricité et de dessalement d'eau de mer à terme ? Après Noor I, nous sommes en charge du développement de Noor II et Noor III. A terme, les trois centrales de la station totaliseront une capacité de production de 510 MW par le biais de l'énergie solaire. Pour le projet de Noor Midelt, nous sommes toujours en phase d'expression d'intérêt. Nous sommes également présents dans l'énergie éolienne à travers le projet Khalladi d'une capacité de 120 MW au nord du Maroc à 50 km de Tanger. Même si nous avons remporté ses projets, notre défi demeure leurs réalisations dans les meilleures conditions. Par ailleurs, nous suivons attentivement les appels d'offres du MASEN et de l'ONEE pour y répondre. Notre ambition est de développer une vraie plateforme énergétique au Maroc. Pour ce qui est des centrales de dessalement de l'eau, nous sommes également à l'écoute du marché et on compte participer aux appels d'offres des projets bien structurés. Acwa Power envisage-t-elle une introduction en bourse ? Effectivement, la société mère envisage une introduction en bourse dans le futur. Pour l'instant, nous ne pouvons pas donner plus d'informations sur cette éventuelle opération.