Pétrole, cuivre, or... Les cours des matières premières connaissent un net recul, sans précédent. Dans ce sillage, Ismail Akalay, directeur général du groupe Managem nous décrypte la situation marché des commodities ainsi que ses perspectives. Al Bayane : Selon vous, y a-t-il un lien de causalité entre la baisse du prix du pétrole et l'évolution des cours des commodities ? Ismail Akalay : La baisse du prix du pétrole est due à une baisse de la demande et au maintien des niveaux de production de la part des pays producteurs d'où un excès de l'offre sur le marché. La baisse de la consommation du pétrole est quant à elle due partiellement au retard du froid en Europe, et également aux mesures de prévention du réchauffement du climat, qui prévoient une conversion aux énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles. Cependant, ce déclin reste principalement lié l'appréciation du dollar et à la baisse des productions industrielles des pays grands consommateurs de matières premières comme la Chine, ce qui démontre une corrélation entre la baisse du prix du pétrole et celle des cours des commodités. Quels sont vos prévisions pour 2016 par rapport à l'évolution des cours de certains minerais comme l'argent ou le cuivre ? Certains analystes estiment l'argent à 10 dollars l'once et le cuivre à 4500 dollars la tonne en 2016. Faire des prévisions est un exercice difficile en ces temps de volatilité des cours des matières premières. Nous pensons qu'au regard des diverses annonces de fermeture de mines de cuivre qui auront pour conséquence un recul des stocks et de l'offre mondiale, ainsi que les programmes d'appui que la Chine prépare pour relancer son industrie, on peut espérer un cuivre au-dessus de la barre de 5000$/T. L'argent semble suivre le même trend haussier que l'or. L'augmentation des intérêts de la FED américaine, avec un dollar qui semble se maintenir à un niveau assez élevé d'un côté, et la progression des consommations industrielles de l'argent me portent à positionner le cours de l'argent à plus de 13 dollars l'once. Pouvez-vous nous indiquer les grandes lignes de votre politique actuelle de couverture en la matière? Notre politique en termes de gestion des couvertures est dynamique, nous l'adaptons avec vigilance en fonction de l'évolution des cours. Quel est le degré d'avancement de vos investissements en Afrique ? Nous continuons le développement de nos activités sur le continent qui représente un important réservoir de gisements miniers. Nos implantations dans ces régions se poursuivent, à différents niveaux d'avancement, avec la mine d'or de Bakoudou au Gabon qui est en exploitation depuis début 2012, et d'autres projets dans d'autres pays (RDC, Gabon, Mali, etc.) en phase d'étude de faisabilité.