Le groupe parlementaire du PPS à la Chambre des représentants veut aller plus vite. Il a organisé, jeudi dernier, une journée d'étude sur le futur Conseil consultatif de la jeunesse avant même que le projet de loi qui fixe la composition, l'organisation et les attributions de cette instance ne quitte le Secrétariat général du gouvernement. Au menu également, la stratégie nationale intégrée de la jeunesse qui s'assigne pour objectif la mise en place des mécanismes devant permettre aux jeunes d'être au centre des politiques publiques. Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, n'a pas caché son souhait de voir le projet de loi adopté avant la fin du mandat de l'actuel gouvernement. Même son de cloche auprès de Rachid Roukbane, chef du groupe parlementaire du PPS à la deuxième Chambre, qui se veut optimiste. «Le budget affecté par la loi de finances de 2016 au Conseil, à savoir 10 millions de DH, démontre de la volonté du gouvernement d'opérationnaliser cette instance au cours de cette année». Aujourd'hui, l'ambition du PPS est d'asseoir une culture répondant aux nouvelles exigences constitutionnelles. En effet, la Constitution prévoit dans son article 33 la mise en place d'un Conseil chargé d'étudier et de suivre les questions intéressant les domaines de la jeunesse, qui formulera des propositions sur tout sujet d'ordre économique, social et culturel intéressant directement les jeunes et l'action associative et leur incitation à la participation à la vie nationale dans un esprit de citoyenneté responsable. L'enjeu est donc de taille, dans un pays où les jeunes âgés de 15 à 34 ans représentent près de 37% de la population. D'autant plus que le pays «traverse des moments difficiles en raison notamment de la hausse des revendications des jeunes», a souligné Nabil Benabdellah. Des revendications qui «imposent à l'Etat, aux partis politiques et aux organisations de jeunesse de jouer un rôle primordial en matière d'écoute», a-t-il ajouté. La mission de ces structures «ne devrait pas se limiter à l'écoute des revendications de cette catégorie de la population, mais devrait s'étendre à l'encadrement». A côté de cela, l'Etat devrait également œuvrer à regagner la confiance des jeunes qui boudent toujours la politique. Sur ce registre, le SG du PPS a tenu à répliquer aux critiques selon lesquelles les responsables de l'Etat sont tous corrompus ou bénéficient de certains avantages. «Il faut faire face à ces reproches et ne pas oublier qu'aucun pays au monde n'est géré sans institutions, ministres ou parlementaires». Pour y parvenir, «il faut valoriser le capital humain, particulièrement les jeunes compétences. Cela nécessite la mise en place d'une stratégie pour améliorer la situation des jeunes notamment sur le plan de l'enseignement et de l'emploi. «C'est ce qui permet d'aboutir à une société intégrative», a affirmé Nabil Benabdellah. De son côté, Said Fekkak, membre du bureau politique du PPS, s'est arrêté sur le rôle des organisations de jeunesse dans le processus de démocratisation du pays. «Le soutien aux détenus politiques, aux détenteurs de diplômes supérieurs et la mise en place de l'instance nationale de protection des deniers publics constituent autant d'initiatives des organisations de jeunesse. Dans la même ordre, Abdelaziz El Omari, ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, a appelé les jeunes à étendre leur implication au domaine économique, social et culturel. Surtout que «le Souverain a insisté dans ses différents discours sur l'importance de la participation des jeunes dans la chose publique», a rappelé Jamal Shimi, représentant du ministère de la Jeunesse. Des discours qui ont fait de la participation des jeunes un droit et non plus un privilège. Rappelons que le CNDH avait également émis récemment un avis sur le projet de loi relatif au Conseil consultatif de la jeunesse. Il a appelé notamment à revoir certaines dispositions, afin de permettre à cette instance constitutionnelle de jouer pleinement son rôle. La jeunesse socialiste s'attend aussi à l'adoption de la loi sur le Conseil consultatif de la jeunesse et de l'action associative avant la fin du mandat du gouvernement. Son secrétaire général, Jamal Karimi Benchakroun, n'a pas dissimulé son inquiétude de limiter cette instance à une coquille ville. En tout cas, le projet de loi confie au Conseil un rôle purement consultatif. Il «assure des missions consultatives auprès du Roi, du gouvernement, du Parlement et des ONG», a fait savoir Nadia Touhami, membre du bureau politique du PPS, qui a présenté les détails du projet de loi. En plus d'étudier et de suivre les questions intéressant les jeunes, le Conseil est également chargé d'évaluer les politiques publiques relatives à la jeunesse.