Le titre de la Samir en bourseboucle son cinquième mois de suspension. En particulier, cette situation perdure vu queles éléments d'un éventuel scénario de reprise de l'activité sont toujours méconnus. Cette longue période de suspension pose la question sur l'impact d'une telle jurisprudence sur le marché boursier. En effet, suite à la demande du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM), la suspension de cotation des titres de capital de la société Samir est reconduite à compter du 08 janvier 2016, et ce en attente de publication d'informations importantes. Notons que le titre Samir est suspendu depuis le 6 août 2015 suite à de nombreuses reconductions en raison de l'arrêt des activités de production de la raffinerie et de ses difficultés financières.C'est ainsi que le titre de la Samir a bouclé son cinquième mois de suspension de la bourse de Casablanca. Naturellement, cette suspension de la cotation a pour objectif d'éliminer l'impact des informations non officielles et non confirmées par le management de la société sur le cours en bourse, et d'éviter des moments de paniques qui peuvent perturber la performance de la place casablancaise. Ainsi, le gendarme de la bourse n'autorisera la reprise de la cotation de la Samir que lorsqu'il y aura des informations officielles qui donneront plus de visibilité sur l'avenir de la société, notamment une date de reprise de l'activité et un plan de sortie de crise. Il est à noter que la Samir est en passe d'atteindre le record de la Compagnie Générale Immobilière (CGI). Cette dernière a été suspendue de la cote d'une durée de sept mois ce qui a constitué un précédent dans l'histoire de la bourse de Casablanca. En effet, le CDVM semble vouloir empêcher la cotation des sociétés en difficultés, susceptible d'initier et/ou de faire l'objet d'une offre publique. Par ailleurs, l'ultime question qui se pose dans ce contexte relève de l'impact des longues suspensions de la bourse. En effet, cette jurisprudence crée au moins deux dysfonctionnements majeurs sur le marché boursier. «Le premier est relatif au manque de liquidité pour les investisseurs ayant le titre dans leur portefeuille. Le second concerne la valorisation des OPCVM avec une différence de performance entre ceux détenant une position importante en Samir avec une valeur stable et ceux exposés aux autres titres ayant subi une forte correction» explique un expert des marchés financiers. In finé, la suspension d'un titre en bourse ne devrait pas dépasser quelques séances, le temps que tous les investisseurs prennent connaissance d'une information. De même, si le CDVM veut protéger les petits porteurs, il doit également prendre en considération les intérêts des autres catégories investisseurs ainsi que l'impact de manque de liquidité.