Même si le Maroc a réussi, ces dernières années, à réduire sensiblement ses vulnérabilités, il reste exposé à plusieurs risques économiques qui pourraient représenter des principaux freins de croissance à l'avenir. En particulier, les analystes financiers d'Attijari Intermédiation estiment que le Maroc pourrait faire face, en 2016, à un ralentissement de la croissance dans les pays avancés principalement en Europe. Ce qui constitue un risque de réduction de la demande étrangère adressée au Royaume et de repli de la balance des paiements. L'autre risque qui peut peser sur la demande extérieure à travers la baisse des investissements directs étrangers (IDE) se veut la hausse des spreads des pays émergents et frontières en raison de l'exacerbation de la volatilité sur les marchés financiers mondiaux. Ce dernier facteur peut, également, engendrer une appréciation du coût de financement extérieur et difficulté à émettre des obligations souveraines à l'international et pression sur la liquidité domestique. La troisième source de vulnérabilité pourrait prévenir d'une éventuelle reprise haussière des prix du pétrole brut provoquant une progression de la facture énergétique et donc un creusement du déficit des transactions courantes ainsi qu'un repli du pouvoir d'achat des ménages en raison de la libéralisation des prix et l'arrêt total des subventions. C'est ainsi que le Maroc doit mettre en place des mesures ciblées afin d'accompagner la réforme des subventions en cas de hausse brutale des prix des carburants. « L'assainissement budgétaire ne devrait pas compromettre le pouvoir d'achat des ménages et leur niveau de consommation » commentent les analyses d'AttijariIntermédiation. Ces derniers évoquent, aussi, le risque de la dépréciation du dirham face à l'Euro et/ou Dollar US principales devises auxquelles est libellée la dette extérieure. Celui-ci peut engendrer une appréciation significative des charges d'intérêts et des remboursements en capital de la dette extérieure mais également une augmentation du niveau général des prix. Enfin, le Maroc devait faire attention au durcissement de la politique budgétaire actuelle prônant la consolidation des dépenses d'investissement dans un cadre de rationnement des charges de l'Etat. Il s'agit d'un aléa qui peut ralentir la dynamique de la demande intérieure, principal pilier de la croissance au Maroc, et alléger les durées d'achèvement des plans sectoriels stratégiques. En effet, « la diversification et l'amélioration de notre offre exportable dépend en grande partie de la poursuite des efforts sectoriels, notamment du Plan d'Accélération Industrielle » concluent les analystes d'Attijari Intermédiation. L'année 2015 sera marquée au niveau économique par l'allègement du déficit commercial même si son niveau absolu demeure assez élevé. En effet, selon les statistiques de l'office des changes à fin novembre 2015, le déficit est en recul de plus de 36% grâce à la hausse des exportations et à la baisse des importations. En effet, le déficit commercial s'est affiché, sur les 11 premiers mois de l'année 2015, à un montant de 67,4 milliards de DH contre 106,1 milliards de DH au cours de la même période de l'année précédente. Ce niveau est en baisse de plus de 60% par rapport au déficit commercial global enregistré sur l'ensemble de l'année 2014. Le taux de couverture des importations par les exportations gagne, ainsi, 9,2 points pour s'établir à 81,3%.Ce résultat est imputable à la progression des exportationset à la baisse des importations. L'automobile et le phosphate accaparent 44% des exportations Dans le détail, les exportations ont atteint, à fin novembre 2015, un encours de 196 milliards de DH en hausse de 7,5% en comparaison à un an auparavant. Cette hausse s'explique la progression des expéditions des secteurs de l'automobile et des phosphates de 20% chacun à un montant respectifs de 45 et 41 milliards de DH. Par ailleurs, les ventes du secteur de l'agriculture et agro-alimentaire ont progressé de 12,2% à 38,3 milliards de DH en raison notamment du bon comportement des exportations des produits de l'industrie alimentaire avec une hausse de près de 15% à 22,2 milliards de DH. Un déficit allégé par les factures énergétique et alimentaire S'agissant des importations, elles ont accusé, à fin novembre 2015, une baisse annuelle de 5,9% à 335,6 milliards de DH. Cette baisse trouve origine dans la régression des approvisionnements en produits énergétiques de 29% à 62 milliards de DH profitant essentiellement de la baisse du prix du pétrole à l'international. Aussi, la facture alimentaire a diminué de 15,1% à 32,8 milliards DH dans le sillage de la forte baisse des achats du blé de 32% et du lait de plus de 60% à respectivement 8,2 milliards de DH et 495 millions de DH. Les recettes MRE au plus haut niveau des cinq dernières années S'agissant des flux financiers, la balance Voyages dégage un excédent en baisse de 4,8% à 42,2 milliards de DH. Pour ce qui est, les envois de fonds effectués par les Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) se sont établis à 56,7 milliards de DH en hausse de 3,6%. Notons que ce niveau des recettes MRE est le plus haut des cinq dernières années. Par ailleurs, les flux nets des investissements directs étrangers ont affiché une hausse de 4,8% pour se chiffrer à 28 milliards DH.