L'éminent professeur de neuroscience marocain, Abdeljabbar El Manira, qui vient d'être élu à la prestigieuse Académie royale des sciences de Suède qui décerne les Prix Nobel, a exprimé sa volonté de contribuer aussi à mettre à profit son expérience au service de la promotion de la recherche scientifique et de l'enseignement supérieur au Maroc. "C'est un honneur et un privilège pour moi d'être membre de l'Académie de mon pays d'origine le Maroc et celle de mon pays d'accueil la Suède", a déclaré à la MAP M. El Manira qui dirige le Laboratoire de la neurobiologie du mouvement à l'Institut Karolinska de Stockholm, l'un des plus importantes au monde dans ce domaine. A l'heure où il vient d'être désigné aux côtés des sommités du domaine des sciences de la vie au sein de l'Académie suédoise, le professeur, natif de Rabat en 1965, a tenu à exprimer "sa profonde gratitude" à SM le Roi Mohammed VI d'avoir agréé sa nomination comme membre de l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques en 2013. - Question : Professeur, qu'est-ce que l'on ressent lorsqu'on est sollicité pour rejoindre une institution de renommée mondiale qui décerne les Prix Nobel? Réponse: Je suis évidemment heureux et honoré de mon élection comme membre de l'Académie Royale des Sciences de la Suède qui est une institution prestigieuse. C'est un honneur et un privilège pour moi d'être membre de l'Académie de mon pays d'origine le Maroc et celle de mon pays d'accueil la Suède. En effet, j'étais nommé membre correspondant à l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques en 2013. Je profite de cette occasion pour renouveler ma profonde gratitude à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le garde, d'avoir agréé à ma nomination. - Quel est le rôle et les missions dévolus aux membres de l'Académie? La mission de l'Académie est de promouvoir les sciences et leurs influences dans la société. Comme membre de l'Académie, je serai amené à participer aux travaux des différentes commissions notamment celles qui sont en charge des questions de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les rapports et les recommandations des commissions de l'Académie sont très utiles pour le travail des agences publiques concernées. - Cette admission parmi les grands spécialistes de votre domaine est une reconnaissance de votre contribution à la recherche en neuroscience. Pouvez-vous nous dire où on est aujourd'hui cette science et quels sont vos derniers recherches dans ce domaine? Mes travaux de recherches en sciences neurologiques à l'Institut Karolinska de médecine ont contribué à déchiffrer comment les réseaux neuronaux dans le cerveau transforment nos intentions en actions. Ces travaux ont une dimension clinique en neurologie pour les maladies neurodégénératives et la paralysie. - Est-ce que vous continuez à travailler avec des instituts de recherche au Maroc? Un premier objectif pour moi serait de renforcer les liens entre l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques et l'Académie Royale des Sciences de Suède. En outre, j'espère de tout mon cœur que la recherche scientifique et l'enseignement supérieur se développent davantage au Maroc. Il est souhaitable que nos universitaires marocaines élaboreraient des stratégies qui leurs permettent de devenir des générateurs de connaissances et technologies. Je compte pleinement mettre à profit à cet effet mon expérience et mes connaissances approfondies des transformations technologiques en biomédecine et de l'enseignement supérieur au niveau international.