Ils ont frappé de nouveau, les barbares. Et cette fois leur cible fut Paris, la cité des lumières. Ce n'est pas un hasard. Les barbares n'aiment pas la lumière. Ils sortent de l'ombre pour semer l'obscurité autour d'eux tels des oiseaux de mauvais augure. Des corbeaux qui détestent la musique du Bataclan, exècrent le sport au stade de France. Et tout simplement abhorrent la vie que la jeunesse fête avec sourie et joie dans les espaces de convivialité et de culture. Ils sortent de leur tanière, pour célébrer la mort : se donner la mort, tuer un maximum d'innocents. Ils s'en prennent à la vie. Aujourd'hui, la seule position simple, évidente, est d'être du côté de la vie en dénonçant avec la plus grande force l'acte criminel dont a été victime la capitale française. Du côté de la France blessée, de son peuple meurtri ; contre les tueurs venus des temps obscurs : une position claire, transparente sincère et sans équivoque. Bien sûr, les événements tragiques vécus par la capitale française imposent au monde d'intensifier les efforts communs pour faire face au terrorisme, pour éradiquer ses sources, endiguer les différentes expressions d'extrémisme. Cela devrait se décliner à travers une politique d'ensemble et une vision globale où la coordination des actions en termes de sécurité et d'information, et s'accompagner de mesures pour rétablir une paix juste dans tous les foyers de tension, notamment en trouvant une issue rapide à l'imbroglio moyen-oriental qui nourrit et attise les projets fanatiques et terroristes. Cela passe aussi par une vraie politique de développement économique et social pour favoriser les conditions d'accès des peuples de ces régions à la dignité et à la stabilité. Le Maroc, qui a subi dans son corps les affres du terrorisme, devrait redoubler de vigilance aussi bien au niveau sécuritaire que social. La quiétude de son peuple, la stabilité de son système socio-économique plaident en faveur de voir le royaume persévérer dans sa politique de coopération régionale et internationale dans la lutte conte le terrorisme. Cela suppose aussi pour notre pays de conforter et de préserver son modèle de démocratie porté par un socle de valeurs ; celles du pluralisme, de tolérance et d'ouverture. Les valeurs des droits humains telles qu'elles sont reconnues universellement. Les promouvoir et les préserver de tout recul ou concession face au terrorisme. La France pour sa part, est en droit de mobiliser tous les moyens adéquats pour assurer la sécurité de ses citoyens et se défendre face aux criminels. Mais il est aussi de sa responsabilité d'élargir cette sécurité et cette quiétude à l'ensemble des composantes de sa population, notamment celles issues des origines musulmanes du Maghreb et d'ailleurs. Il y va de l'image universelle de la France, celle des droits de l'homme, de la liberté et de la fraternité. Car au Maroc, en France ou ailleurs dans le monde, vaincre le terrorisme ne passe pas par un repli de la démocratie et un rétrécissement des espaces de liberté. La meilleure riposte au discours de haine, à la terreur est davantage de démocratie, d'équité entre les peuples ; davantage d'hymne à la vie. Des Marocains sont sortis, à Casablanca, à Rabat et ailleurs pour dire leur émotion, leur peine devant l'horreur, pour affirmer leur sympathie, leur compassion pour les familles des victimes et leur solidarité agissante avec le peuple de France. Une expression sincère d'une amitié réelle et transcendantale. Le Royaume et la France sont également unis sur le plan officiel par une coopération stratégique de lutte contre le terrorisme et ses sbires, convaincus qu'ils sont face à un défi majeur de notre temps.