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L'amélioration des indicateurs macroéconomiques offre au gouvernement de grandes marges de manœuvre pour la maitrise du déficit budgétaire
Le député Driss Redouani à la Chambre des représentants
Publié dans Albayane le 16 - 11 - 2015

L'amélioration de tous les indicateurs macroéconomiques offre au gouvernement de réelles marges de manœuvre pour la maitrise du déficit budgétaire au moment où le coût de la facture énergétique a reculé, suite à la chute des cours mondiaux du pétrole et la récolte record de 115 millions de quintaux, a affirmé le députe Driss Rédouani, membre du groupe du progrès démocratique (GPD : PPS) à la Chambre des représentants et du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme.
Intervenant lors de l'examen de la première partie du projet de loi de finances (PLF 2016), adoptée vendredi à la majorité par la chambre des représentants, Redouani a rappelé que l'examen de ce PLF, le dernier dans le mandat de l'actuel gouvernement, coïncide avec le parachèvement de la mise en œuvre des nouvelles dispositions constitutionnelles relatives aux finances publiques à travers la publication de la loi organique des finances et l'entrée en vigueur de la régionalisation.
Il a également fait savoir que l'élaboration de ce projet de loi de finances intervient dans une conjoncture marquée par une augmentation des transferts des Marocains du monde de l'ordre de 5,2 pc et des investissements étrangers directs de 22,8 pc, données qui témoignent entre autres de la justesse des choix de ce gouvernement, de la confiance des investisseurs en la stabilité du Maroc et de l'inexactitude des rumeurs véhiculées à ce sujet.
Au groupe du PPS, l'on nourrit l'espoir que ces indicateurs positifs aient un impact positif direct sur les citoyens et en particulier sur leurs pouvoirs d'achat et mode de vie ainsi que sur la création de nombreuses opportunités d'emploi et l'amélioration des différents aspects de la vie quotidienne des citoyens.
Le PLF 2016 table sur un taux de croissance économique de l'ordre de 3 pc et une baisse du déficit budgétaire de 3,5 pc du PIB, après une baisse de ce déficit de 7,1 en 2012 à 4,3 pc en 2015, résultat qui confirme la bonne conduite du gouvernement dans ce sens.
Pour le député, il est peut être préférable de se contenter d'un déficit un peu plus élevé que 3,5 pc pour avoir la possibilité de renforcer l'investissement et créer des opportunités d'emploi au profit des jeunes en chômage.
L'on est conscient au GPD que le financement du déficit budgétaire par voie d'endettement n'est pas un défaut en soi du point de vue économique surtout si cette dette est destinée à l'investissement qui aura un impact positif sur l'emploi et la création d'opportunités d'emploi dont on a besoin pour résoudre le problème du chômage et renforcer l'attractivité de l'investissement, condition indispensable pour l'extension du marché intérieur et l'augmentation du pourvoir d'achat et partant l'amélioration de la vie des citoyens, en particulier la classe pauvre.
C'est dire que l'endettement doit être orienté vers la réalisation des projets et non d'études de projets qui risquent d'être oubliées dans les tiroirs.
Le PLF 2016 a la particularité de donner un intérêt particulier aux secteurs sociaux à travers la lutte contre la pauvreté et la précarité ainsi que contre le déficit dont souffrent les régions lointaines et enclavées au niveau des infrastructures et des services sociaux élémentaires en particulier les routes, l'eau, l'électricité, l'enseignement et la santé.
Il vise aussi une augmentation de 13 pc des investissements publics par rapport à 2015, qui vont atteindre 189 milliards de Dirhams en 2016 et la création de 26.000 postes d'emploi dans la fonction publique.
Quant au taux de réalisation des investissements publics, il est en constante amélioration et est passé de 64,6 pc en 2011 à 68,50 pc en 2014.
Le député s'est également interrogé sur les effets éventuels de certains impôts comme l'augmentation de la TVA sur le transport ferroviaire de 14 pc à 20 pc, appelant à la recherche d'autres sources d'imposition comme le recommande le Conseil économique, social et environnemental au sujet des produits de loisirs et de luxe, au lieu de se contenter de viser les mêmes couches sociales, ce qui risque de remettre en cause les équilibres sociaux et d'avoir des effets négatifs sur la classe moyenne et la classe vulnérable. Il est également nécessaire d'insister sur la nécessité d'améliorer la gouvernance en particulier lors du recouvrement des recettes de l'Etat ou de l'affectation des crédits budgétaires.
Il est bon de réussir à rétablir les équilibres macroéconomiques, mais l'on ne peut en aucun cas admettre au GPD que cela se réalise au détriment des équilibres sociaux et des classes pauvres. Il est temps de rompre avec la politique d'enrichissement du riche et d'appauvrissement du pauvre, a martelé Redouani, qui a proposé l'adoption d'une approche fondée sur une vision de développement ayant pour axe l'homme et qui repose sur une nouvelle politique de répartition des revenus, et de valorisation de la richesse immatérielle nationale pour en faire un levier du développement du pays.
La réalisation du développement requiert du gouvernement de mettre en place un plan visant à résoudre la problématique de l'endettement pour l'orienter vers l'investissement, à atténuer les effets des fluctuations des cours mondiaux du pétrole en intensifiant l'investissement dans le domaine des énergies renouvelables et d'autres sources, et à traiter le problème des changements climatiques et leurs effets sur les récoltes en poursuivant la politique de construction des barrages et la mobilisation des ressources en eau et en intensifiant la rationalisation de leur utilisation. Il est également important d'œuvrer pour intégrer le secteur informel dans le tissu économique national formel et partant dans le système d'imposition comme il est temps de mettre en valeur la richesse immatérielle nationale.
En dépit de tous ces aspects, le PLF 2016 comporte bien d'autres données qui méritent que l'on vote pour son adoption, a-t-il dit.


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