Au FIAD, si la Côte d'Ivoire chiffre ses ambitions, le Sénégal, comme le Gabon, se contente de donner les grandes lignes de ses objectifs de développement. Les stratégies de ces trois pays se ressemblent toutefois beaucoup : elles contiennent des incitants à l'investissement (en commençant par des exonérations) et le désir d'augmenter la mobilité et la connectivité (réseaux autoroutiers, ports, chemins de fer) de même que les apports énergétiques. « Les pays d'Afrique de l'Ouest comme ceux d'Afrique centrale envisagent leur évolution selon des critères similaires », confirme la chargée de communication de l'agence de promotion des investissements du Burkina Faso. « Les modalités concrètes diffèrent mais les variations sont relativement limitées. » Pour séduire les investisseurs, le Burkina Faso leur offre par exemple une exonération totale de l'impôt sur les bénéfices pendant les 10 premières années, disposition très semblable à celle du Cameroun, entre autres. Pourquoi ces décisions si comparables ? La réponse est simple : tous les représentants des pays invités se réfèrent au classement Doing Business, lequel fournit une étude des réglementations qui renforcent ou entravent les activités commerciales. « Le rapport évalue les réglementations ayant une incidence sur 11 étapes de la vie d'une entreprise : création d'entreprise, obtention de permis de construire, raccordement à l'électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats, règlement de l'insolvabilité et embauche de travailleurs. Les données d'embauche des travailleurs ne figurent pas dans le classement de cette année sur la facilité de faire des affaires », affirme le directeur général du groupe de la banque mondiale, Sri Mulyani Indrawati. Ces exigences de compétitivité, les pays africains du FIAD les ont bien comprises. Ainsi donc, ces dernières années, ils se sont empressés de se mettre au diapason en vue d'ameuter des intéressés. Pour ce faire, ils n'ont eu de cesse de réformer. Et les résultats se font sentir dans le classement : « Les données montrent que les économies de toutes les régions du monde et de tous les niveaux de revenus ont fait d'importants progrès dans l'amélioration des règles sous-jacentes à l'activité du secteur privé », se réjouit le directeur dans le Doing Business 2014. « Cette année, les données sont encore plus encourageantes : les économies à faible revenu ont amélioré leurs réglementations des affaires deux fois plus que les économies à revenu élevé. » D'après le rapport, neuf des 20 économies ayant le plus progressé depuis 2009 font partie de l'Afrique Subsaharienne, région qui a aussi enregistré l'amélioration la plus remarquable sur les indicateurs Doing Business au cours des 5 années précédentes. Au FIAD, chaque nation se targue d'une position assez élevée dans le classement. Dans le classement de 2015, en effet, non seulement la Côte d'Ivoire mais aussi le Sénégal, le Togo ou encore le Bénin figurent parmi les économies qui se sont le plus améliorées selon les critères de Doing Business. La région comptabilise le plus large nombre de réformes de régulation ce qui a facilité les affaires l'année dernière (75 sur 230). Et plus de 70% de ces économies ont mis en place au moins une de ces réformes.