Les cimaises de la galerie du complexe culturel Sidi Beyout à Casablanca) abritent du 25 décembre 2014 jusqu'au 30 janvier 2015 les œuvres représentatives de la peinture de l'artiste poète marrakechi Driss Hilmi qui retracent son parcours créatif depuis 1970. Il s'agit de 150 œuvres d'art qui se veulent une production iconographique axée sur la vie des formes et des lettres, en faisant appel à l'interprétation, au rêve et à la nostalgie. C'est une démarche créatrice et libératrice qui représente la métaphore de la beauté calligraphique et symbolique, sa magie et sa splendeur sans tomber dans « le réalisme anecdotique » et le classicisme canonique. L'artiste Driss Hilmi (né à Fès en 1953) est le fils de feu artiste peintre sculpteur Hammad reconnu par la réalisation du Bas relief (du feu S.M Mohamed V) faisant objet de la face de l'ancien dirham en 1956 ainsi que la maquette du mausolée « Mohamed V » en 1962 alors qu'il occupait la fonction d'inspecteur des monuments historiques de Marrakech et obtenait la médaille de Bronze à la foire de Rabat 1955. L'ambiance chromatique bien recherchée de la toile exalte les effets de la couleur et anime la représentation perceptive. Elle repose sur l'emploi exclusif des couleurs expressives dicté par un besoin de renouvellement sur le plan de la représentation esthétique. C'est un approfondissement de notre conscience visuelle via un style personnalisé et imposant, ce qui assure la création d'œuvre –traces et améliore davantage une vision plus objective de la recherche plastique au sens plein du terme. IL est à noter que Driss Hilmi se présente comme un artiste tantôt autodidacte, tantôt symboliste. C'est un passionné des demeures de la mémoire, de leurs temps perdus et de leur culture plurielle. Sa peinture allégorique d'une grande valeur symbolique a été fort demandée et sollicitée ici et ailleurs. Ce n'est pas pour rien que cet artiste peintre a eu les égards de grandes adresses grâce à ses œuvres qui se sont imposées à la communauté artistique de par leur solidité, leur chromatisme et leur singularité stylistique. Chercheur et alchimiste des matières (notamment le bronze) , Driss Hilmi exprime dans son langage purement plastique les registres profonds de notre mémoire collective, les vertus de notre beauté visuelle et de notre vision du monde. Il a pu retrouver sa raison d'être de d'artiste et de collectionneur à travers son insertion culturelle loin de toute cachotterie créatrice, ce qui correspond à un certain niveau de maturité plastique qui annonce les sûres voies de l'art néo-plastique. La « visibilité » musicale des œuvres de Driss Hilmi (vit et travaille à Marrakech) vante la magie du signe et renforce la polyphonie iconographique. Motifs- archétypes, les scènes abstraites sont oniriques, mais combien captivantes. Les œuvres exposées dont la période de réalisation est comprise entre 1970 à 2014 expérimentent la conception savante et imposante de la peinture en tant qu'une passion et recherche perpétuelle. Son esthétique des lignes et sa vision des choses rendent la peinture narrative une trace indélébile de la mémoire à travers les impressions de voyage et les scènes éloquentes de la vie introspective. L'analyse que Driss Hilmi fait de la trace s'appuie sur l'œuvre ouverte marqué par la profondeur chromatique et la fluidité gestuelle : Matière, trace et mémoire. D'un point de vue esthétique et de manière très simplifiée, la perception humaine suit la vie des formes. Elle est donc fondamentalement l'interface entre les contenus et les contenants.