L'Espagne, cataloguée parmi les grands favoris du Mondial, s'est engluée dans la toile d'araignée tissée par la Suisse et a commencé sa campagne par une surprenante défaite (0-1), mercredi à Durban (groupe H). Les Espagnols, vainqueurs de l'Euro-2008, sont les premiers favoris battus depuis le début du Mondial. «Cette défaite nous oblige à gagner nos deux prochains matches», face au Honduras le 21 juin, et au Chili le 25 juin, a déclaré le sélectionneur Vicente Del Bosque. Sous peine de retomber dans leurs travers historiques et de risquer une fin d'aventure prématurée alors que la «Roja» n'a plus atteint le dernier carré d'un Mondial depuis 1950. Reine de la passe à dix, l'Espagne, qui restait sur 12 succès consécutifs, a été battue par la Suisse pour la première fois de l'histoire! Les coéquipiers d'Andres Iniesta, finalement titulaire avant de sortir en boitant (77), ont systématiquement cherché le dribble ou le geste de trop aux abords de la surface, tombant également dans le piège du défi physique proposé par la «Nati». «Nous avons manqué de précision dans les dernières mètres», a reconnu Del Bosque. «Une victoire historique» Les Suisses sont désormais en bonne position pour atteindre les 8e de finale. Ils se sont appuyés sur leur bonne organisation défensive pour placer des contre-attaques. «Contre l'Espagne, il ne faut pas s'exposer, sinon on se fait contrer», a souligné le sélectionneur Ottmar Hitzfeld. «C'est une victoire historique. Nous n'avions pas battu l'Espagne en 105 ans». Dangereux sur coup franc (26), les Suisses ont réussi le coup parfait, en marquant pratiquement sur leur première occasion, Gelson suivant idéalement la course du puissant Derdiyok sur un contre (52). La sanction aurait même pu être plus sévère si le poteau n'avait pas renvoyé un tir du même Derdiyok, intenable et auteur d'un magnifique slalom (74). Ultra-dominateurs, les Espagnols ont gâché de nombreuses occasions, frappant la transversale sur un missile de Xabi Alonso (70) ou se heurtant au gardien Benaglio (24, 74). Del Bosque a même lancé Fernando Torres (61) aux côtés de David Villa, peu en réussite, modifiant son schéma en 4-1-4-1. En vain... L'Espagne, qui a concédé sa deuxième défaite en 26 matches depuis l'Euro-2008, un an après le (déjà) surprenant revers face aux Etats-Unis à la Coupe des Confédérations, devrait retomber sur terre après avoir baigné dans une douce euphorie depuis son arrivée en Afrique du Sud. A l'inverse, les Suisses devraient aborder leurs deux prochains matches, face au Chili, le 21 juin, et au Honduras, quatre jours plus tard, en pleine confiance. Avec en plus un record à entretenir: sortie en 2006 sans avoir encaissé un but, la «Nati» n'a plus ramassé le ballon dans ses filets en phase finale de Coupe du monde depuis 484 minutes. Série en cours.