La 18ème édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan s'est ouverte samedi soir en présence d'un public venu nombreux pour prendre un avant-goût d'une programmation qui se veut très éclectique. Dans une salle archicomble, la cérémonie d'ouverture s'est déroulée dans une ambiance gaie et bon enfant avec, au menu, allocutions de bienvenue, intermèdes musicaux et hommages. A cette occasion, Fatima Chikhi, vice-présidente de la commune urbaine de Tétouan, a mis en exergue la spécificité de la ville hôte, lieu de rencontre et de cohabitation entre toutes les composantes de la société et les affluents de la culture marocaine, arabo-andalous, juif et amazigh. En tant que fenêtre du Maroc sur la Méditerranée et cité de la culture et de la civilisation par excellence, la ville est la première concernée par le dialogue euro-méditerranéen, a soutenu, pour sa part, Mustapha Bakouri, du Conseil de la région de Tanger-Tétouan. Selon lui, le festival, qui gagne d'année en année en notoriété, est de nature à développer une culture cinématographique en bonne et due forme au niveau de la région et à insuffler du sang neuf à l'industrie cinématographique locale. Dans une allocution de circonstance, Ahmed Hosni, directeur du festival, a promis d'en assurer la pérennité et de le mettre au service d'un cinéma de haute qualité, un cinéma qui éduque, divertit et reflète la richesse culturelle de la Méditerranée . Après la présentation des membres des jurys, place aux hommages. Sous les applaudissements d'un public enthousiaste et chaleureux, Daniele Luchetti, figure du cinéma italien et nominé à maintes reprises au festival de Cannes et Iciar Bollain, réalisatrice espagnole spécialisée en documentaires, se sont vu remettre des trophées récompensant leur longue et brillante carrière. Du côté marocain, un vibrant hommage a été réservé au réalisateur Mohamed Ismail, natif de la ville de Tétouan qu'il a mis à l'honneur dans la quasi-totalité de ses films. “Me rendre hommage dans ma ville natale, parmi les membres de ma famille, a certes un goût différent et revêt une grande importance à mes yeux”, a-t-il souligné, tout en émoi. Cette cérémonie d'ouverture a été marquée par la présence du wali, gouverneur de la province de Tétouan, Mohamed Yacoubi, de représentants des instances élues de la ville et de plusieurs personnalités des milieux cinématographiques du Maroc et des pays de la Méditerranée. Fidèle à sa tradition, le festival, qui se poursuit jusqu'au 31 mars, propose une riche palette de films représentatifs de plusieurs pays du pourtour méditerranéen. Quelque 39 productions, entre courts, longs métrages et documentaires, seront projetés une semaine durant, aussi bien dans le cadre de la compétition officielle, qu'en hors-compétition ou encore en avant-première (séances spéciales). Les organisateurs ont choisi cette année de mettre à l'honneur les cinémas des pays du Printemps arabe, en programmant des projections de documentaires et des débats autour des mouvements sociaux arabes notamment en Syrie, Tunisie et Egypte. Les débats se poursuivront avec des tables rondes ayant pour thèmes “l'image de la ville de Tétouan et sa région dans le cinéma marocain”, “l'élite intellectuelle et religieuse tétouanaise et le cinéma” et “le cinéma à l'ère du numérique”. Moments forts du festival, des hommages seront rendus à quatre metteurs en scène de cinéma méditerranéen et autant d'acteurs et actrices. Avec une programmation riche et diversifiée, un public nombreux et une ville ancestrale au riche patrimoine civilsationnel pour hôte, cette 18ème édition s'annonce très prometteuse.