Mon nom est Amina. J'habite Larache. J'ai été violée à 15 ans. A 16 ans la société m'a mariée à mon violeur. J'ai choisi de mettre fin à mes jours … Pour mette fin à l'injustice. Voilà grosso modo le résumé d'une vie. Une vie régie par des lois parfois trop injustes pour être admissibles et accepté par le bon sens. La mort de la jeune Amina Filali ne laisse pas indifférents les observateurs et défenseurs des droits humains. Elle a été contrainte d'épouser son violeur !!! Et c'est de là qu'a commencé tout un drame. Un drame légalisé. Un drame qu'organise la société. Une certaine société… obsolète du reste. Une société qui légitime ou presque le viol. L'article 475 est une pure légitimation du viol. Son abrogation reste incontournable, nécessaire et même indispensable. Quelle loi pourrait, en effet, autoriser à la victime d'épouser son bourreau. Amina ne le sait pas, certes. Mais, elle a secoué le lac dormant. Elle a secoué toute une société en léthargie. Une société laxiste. Il est temps de réhabiliter Amina dans ses droits les plus naturels. Même après son départ définitif, l'abrogation de l'article 475 du code pénal serait la meilleure chose qui peut lui arriver… La déclaration du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a été claire et sans ambages. « Violée une première fois à l'âge de 15 ans, Amina Al Filali, a été violée une seconde fois en l'obligeant d'épouser son violeur à l'âge de 16 ans, ce qui l'a poussée à commettre son acte désespéré en absorbant de "la mort aux rats" », a-t-il déploré. Le changement est donc inéluctable. Juste pour l'histoire. Des faits itératifs dans presque tous les coins du pays. Après son viol, ses parents qui avaient recouru à la justice, l'ont obligé à épousé son violeur !!! Une solution conçue suite à la médiation menée par le juge. Les uns acceptent pour éviter la honte, les autres la prison. Dans ce film, la seule victime sont les Amina … au pluriel.