Dans la province de Taroudant, plus précisément à la Caidat de Ait Abdallah, cercle d'Ighrem, plus de 12 douars de la tribu Ait Ali souffrent le martyr. Depuis environ deux mois, d'immenses cohortes de nomades provenant des provinces sahariennes et des zones de la vallée de Drâa dressent leurs tentes dans ces régions devenues sinistrées. En effet, des centaines de dromadaires et des milliers de caprins et ovins jalonnent les terres de ces habitants accablées par ces invasions morbides. Ces troupeaux en grande quantité essaiment sur tout ce territoire et s'attaquent violemment aux propriétés privées des citoyens. Conduit par ces bédouins cagoulés, le bétail saccage les arganiers, les amandiers et autres arbres fruitiers. Pis encore, il s'abreuve à grosses gorgées dans les fosses d'eaux (Metfia), mises à sec, par conséquent, en ces moments de rude aridité. Les populations de ces douars, notamment Arayad, Tifrit, Ait Bouyoussef, Aguerd, Ait Boudaoud…s'en trouvent abattus et terrifiés. A longueur de journée, les agresseurs sèment un réel ravage qui menace la vie des habitants en cours de gagne-pain et d'eau potable vouée au tarissement. Se déployant en nombre, les envahisseurs, à bords de gros engins (Land Rovers), dotés de logistiques lourdes et munis de lance-pierres pour colmater toute riposte, se constituent en véritable réseau dont les unités dispersées se renforcent d'un coup de téléphone portable, en cas de danger. Il est bien évident que tous ces nomades éparpillés dans ces régions riches en vergers nutritifs, ne sont, en fait, que des pâtres qui agissent à la solde des grands barons du cheptel, possédant des milliers de bêtes, avides de végétations. Ces bonnets influents ne sont autres que les notabilités sanguinaires du sud qui, à distance, font la loi dans ces lieux, sans se soucier guère de la situation calamiteuse dans laquelle se trouvent des familles aux douars de plus de 2300 habitants, vivant à partir des revenus de ces terres et de ces eaux emmagasinées dans des espèces de trappes au moment des précipitations. Devant toutes ces injustices qui frappent de plein fouet ces populations en détresse, plus de 12 associations se sont mobilisées pour combattre ces préjudices qui peuvent, d'un moment à l'autre, générer de graves soulèvements populaires. Ils ont, d'abord, eu la sage idée de saisir les décideurs concernés, à savoir le gouverneur de la province de Taroudant, le procureur, le caid d'Ait Abdallah, le chef de cercle d'Igherm…Les doléances des plaignants s'articulent autour de ce phénomène de violation des terres appartenant aux habitants des douars. On ordonna donc aux agresseurs d'évacuer les lieux, dans cinq jours, sous peine de réquisitionner le cheptel. Mais, ironie du sort ! Passé ce délai, l'effectif des ravisseurs a fortement doublé d'une manière arrogante, jetant par la fenêtre toutes ces sollicitudes. La situation ne fait alors que s'aggraver et les victimes de ces localités pillées de fond en comble, se trouvent dans un état de pourrissement à petits feux, si les responsables ne réagissent pas d'urgence pour préserver ce droit…à la vie. Il est vraiment insensé et condamnable que, dans une Nation des Institutions et de Droit, qui vient de se doter d'une Constitution des plus avancées, on puisse encore rencontrer des injustices pareilles, portant préjudice à des populations sans moyens ni possibilités de se défendre contre des véreux qui se croient au-dessus des lois en vigueur.