Le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, a appelé, lundi à Casablanca, toute la communauté à la mobilisation pour une intervention commune en vue de réduire notablement la charge de morbidité liée à la tuberculose voire son élimination dans les délais fixés par le plan stratégique national et par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à travers sa stratégie Halte à la tuberculose. Au Maroc, la tuberculose a toujours suscité l'intérêt des pouvoirs publics du fait de son incidence élevée, a-t-il indiqué à l'ouverture d'une rencontre organisée sous le thème «Immigration et Stratégie de lutte anti-tuberculose» pour commémorer la journée mondiale de la tuberculose, célébrée le 24 mars de chaque année, soulignant que la tuberculose a toujours été considérée comme une priorité d'intervention sanitaire dans toutes les politiques mises en place par le ministère de la Santé pendant les cinquante dernières années. M. Louardi a fait savoir qu'au cours des premières années de la décennie 1990, plus de 30.000 cas de tuberculose étaient identifiés et traités et dès 1991 le programme national a mis en œuvre, avec succès, la stratégie DOTS (Traitement de courte durée directement supervisé) et a intégré les prestations de la lutte anti-tuberculose dans les établissements des soins de santé de base (ESSB). A présent, environ 27.000 nouveaux cas sont dépistés annuellement, soit une incidence de l'ordre de 80 nouveaux cas pour 100.000 habitants par an, a-t-il affirmé, notant que dans le but d'avoir un impact significatif sur la dynamique de la tuberculose dans la population et d'atteindre une réduction importante de sa charge de morbidité, il est impératif qu'une réflexion commune et rigoureuse soit entreprise pour dégager une vision partagée qui permettra de mobiliser toutes les énergies à même de relever les défis qui se posent en matière de lutte anti-tuberculose. Et d'ajouter que la lutte contre la maladie a connu bien des avancées grâce au plan national d'accélération de la réduction de l'incidence de la tuberculose 2013-2016 qui a pour objectifs de consolider les acquis en matière de prévention, de détection, de prise en charge et d'appui psychosocial des malades tuberculeux. De son côté, le ministre délégué auprès du ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, Abdelaadim El Guerrouj, a relevé que l'article 31 de la nouvelle Constitution insiste notamment sur le droit aux soins de santé, à la couverture médicale et à l'accès à l'eau et à un environnement sain, soulignant que la tuberculose reste un problème de santé publique à l'échelle mondiale et cause la mort de près d'un million et demi de personnes chaque année. Et de noter que le thème choisi cette année par l'OMS rappelle que le tiers des malades atteints de la tuberculose vivent dans les plus pauvres et les plus vulnérables des communautés du monde et comprennent des groupes tels que les migrants et les mineurs, entre autres, appelant à une conolidation des efforts pour éliminer cette maladie. D'autres intervenants ont souhaité voir plusieurs programmes étalés sur toute l'année, ainsi que des actions de sensibilisations et de dépistage renforcées durant la semaine mondiale de la tuberculose qui se poursuit jusqu'au 28 mars courant. Au programme de cette journée, organisée par la Ligue Marocaine Contre la Tuberculose et l'Institut Pasteur du Maroc, figurent des conférences sur différents thèmes sur la tuberculose notamment «épidémiologie de la tuberculose dans le monde et moyens de lutte», «Tuberculose et tabagisme», «Santé et immigration» et «Situation de la tuberculose à Casablanca et malades migrants».