Les projets de lois organiques relatifs aux conditions et modalités d'observation de la grève et aux syndicats figurent parmi les quinze textes législatifs qui seront soumis par le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle à la procédure d'approbation durant les prochains mois, a affirmé Abdelouahed Souhail. Cité mardi par le quotidien "Assabah", le ministre a estimé, lors d'une rencontre avec les journalistes d'Eco-Media, "qu'il était temps de mettre en place un mécanisme organisationnel en vue de défendre et préserver les droits des salariés". Le gouvernement est appelé à adopter "une logique courageuse et audacieuse" concernant le prélèvement des jours de grève, car "il n'est pas raisonnable de verser un salaire à un employé en grève ou d'au moins compenser les jours de grève par des journées de travail", a-t-il dit. Soulignant que la grève est un droit constitutionnel visant la défense des intérêts matériels et moraux des salariés, M. Souhail a affirmé que ce droit doit être régi par un texte organique précisant les conditions et les modalités de l'exercice de la grève, le but étant d'éviter que ce droit occulte le principe de la gradualité dans les formes de protestation adoptées par les centrales syndicales. Au sujet de l'engagement de l'exécutif à réduire le taux du chômage à 8 pc à l'horizon 2016, le ministre a indiqué que cette "ambition légitime dénote une réelle volonté politique de transcender la problématique du chômage", soulignant que la conjoncture économique et financière n'est pas favorable et que la réalisation d'un tel taux requiert plusieurs conditions et moyens. Evoquant la question de la protection sociale, le ministre a rejeté le maintien du système actuel qu'il a qualifié de "discriminatoire" en ce sens qu'une large couche de salariés ne bénéficie pas des prestations de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), estimant nécessaire la mise en œuvre de mécanismes de contrô_le, d'inspection et de suivi. M. Souhail a, d'autre part, indiqué que la déclaration du chef de gouvernement de relever le SMIG à 3.000 dhs, est intervenue dans un contexte déterminé, précisant que cette question est en relation étroite avec des mesures visant à améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et permettre une adhésion sereine des salariés au système de protection sociale.