Etudes à l'étranger. L'Office des changes facilite les démarches    OMPIC. 78.244 entreprises créées en 2024    2025 : L'année de la reconnaissance internationale définitive de la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud    Ramadan 1446: La conjoncture du secteur avicole et l'approvisionnement au centre d'entretiens entre M. El Bouari et les professionnels de la FISA    La nouvelle gare routière d'Es-Semara ouvre ses portes    Commerce extérieur : Baisse des prix à l'importation et hausse modérée à l'exportation    Supercoupe d'Italie: Le derby de Milan en finale    Le temps qu'il fera ce samedi 4 janvier 2025    Le Médiateur du Royaume a reçu plus de 7 000 plaintes et doléances en 2023    Ferroviaire : le français NGE décroche un nouveau contrat au Maroc    Trump connaîtra sa peine le 10 janvier dans le procès Stormy Daniels    Plus de 115.000 Syriens rentrés chez eux depuis la fin du régime Assad    Le Turc Baykar a livré des drones Bayraktar TB2 aux FAR    Espagne: le Real Madrid vainqueur à Valence prend la tête de la Liga    Investissement : les premières neiges relancent l'espoir à Oukaïmeden    L'entretien de la pelouse du stade Larbi Zaouli débutera bientôt    Dopage dans le tennis : Djokovic dénonce un système opaque    Sport équestre : le Trophée Maroc Equestre dévoile sa 18e édition    Fenerbahçe : Al-Nassr offre 34 millions d'euros pour recruter Youssef En-Nesyri    L'adjoint du chef du bureau de liaison israélien quitte le Maroc    Affaire du "viol d'une avocate française": Le fiancé marocain incarcéré    Prison locale Tanger 2 : La situation sanitaire ne suscite pas d'inquiétude    Résidences universitaires : 18 conventions signées par la tutelle avec des investisseurs privés    Edition. Bichr Bennani : "En soutenant le lecteur, on dynamiserait toute la chaîne du livre !"    Edition. Layla Chaouni: "Le Fennec a pris une approche différente en vendant directement en ligne"    Espagne : record de fréquentation pour les sites du patrimoine national en 2024    Le Médiateur du Royaume dénonce de graves «irrégularités» dans la gestion des marchés publics et l'administration locale    Deux agents de police blessés dans l'explosion d'un engin non encore identifié à Berlin    Habitat : les crédits Mourabaha continuent leur progression et atteignent 24,5 MMDH    Le Maroc parmi les grands fournisseurs du Royaume-Uni en légumes frais    Fatna Sarehane : Crédible, engagée... et une juriste pas comme les autres !    Le Maroc : le noyau dur de l'Afrique    Températures prévues pour le samedi 04 janvier 2025    Abdellatif Hammouchi annonce de nouvelles nominations sécuritaires    Vie et mort du principe de non-ingérence algérien (1962-2025)    USA: Sécurité renforcée à New York après l'attaque meurtrière à la Nouvelle Orléans    Avarie de deux pétroliers en mer Noire : 2.400 tonnes de produits pétroliers déversées en mer    Présidentielle au Gabon. Le calendrier sera respecté    Portrait. Souad Mouktadiri : la 1ère pilote marocaine à participer au Rallye Dakar 2025    Nigeria. Nouvelle voie tracée pour l'industrie pharmaceutique à l'horizon 2030    France. Un influenceur algérien appelle au meurtre des opposants au régime militaire et se fait arrêter    La météo du vendredi 03 janvier 2025    Réouverture conditionnelle du poste-frontière de Melillia : Rabat veut faire de cette cité "une ville marocaine de plus", craint le Parti populaire    «Apocalypse», le nouveau livre de Abdelhak Najib    La créativité marocaine à l'honneur au Festival Tamouda Bay de culture Afro-méditerranéenne    Parution. La Marche Verte. L'épopée. Dieu, la patrie, le Roi    Une « Soirée des mélodies du Moyen Atlas » pour célébrer le Nouvel An amazigh    En tournage au Maroc, l'actrice israélienne Noa Cohen dit avoir reçu des menaces    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le débat télévisé
Hors champ
Publié dans Albayane le 22 - 01 - 2014

« Ce n'est pas parce qu'on regarde beaucoup la télévision, qu'on la voit bien»
L'un des rares rendez-vous politiques sur la deuxième chaine est l'émission de Jamaâ Goulahcen, Moubacharat Mâakoum «en direct avec vous», programmée, le mercredi soir. Quand je dis «un rare rendez-vous politique», le mot politique est à prendre au sens direct qui renvoie à une pratique publique de la gestion des affaires du pays, pratique légitimée par la volonté populaire ; la politique au sens politique du mot, en somme. Autrement, la politique, il ne faut pas être dupe, est omniprésente à la télévision comme média à fort impact social ; partout dans le monde, encore plus dans les pays dits de transition politique. La politique est là, en filigrane, distillant ses choix, dictant ses orientations de la météo à la nature des invités de n'importe quelle émission en passant par l'octroi des marchés... Mais c'est un autre sujet.
Le débat télévisé est aujourd'hui une composante essentielle du flux télévisuel. Il constitue, avec le JT notamment, l'un des vecteurs de légitimation sociale pour un medium qui n'a jamais réussi à se forger une identité propre, spécifique ; pendant longtemps il était aberrant de parle « d'une esthétique télévisuelle ». Un medium cantonné dans sa fonction essentielle, celle de « tuyau », empruntant largement à des arts constitués historiquement, le théâtre et le cinéma pour se doter d'une carte culturelle et/artistique. Avec les émissions de débat, la télévision pouvait enfin prétendre disposer de genres qui lui sont propres. Avec raison.
Le débat télévisé est devenu dans ce sens une figure du nouvel âge télévisuel. Il est devenu objet d'analyse, se constituant ainsi comme objet théorique convoquant les acquis des sciences humaines pour décrypter les signes qui le traversent, les enjeux qu'ils véhiculent. La première remarque qui s'impose alors, en abordant l'analyse d'un débat télévisé est que nous sommes en présence d'un double phénomène : langagier et audiovisuel. Pour l'analyste, il s'agit de saisir les mécanismes qui régissent la circulation de la parole et les formes de mise en image de cette parole plurielle et contradictoire. Le dispositif qui le porte est basé sur des éléments récurrents que l'on trouve illustrés par le cas de Moubacharat mâakoum : le dispositif scénique (le plateau, le décor), l'animateur, les invités et le public. Une structure duelle qui convoque deux niveaux d'analyse, langagière et audiovisuelle... pour aboutir à un schéma analytique global.
Au Maroc, le débat télévisé est une conquête récente de notre paysage télévisuel. La télévision était née comme «la voix de son maître», en l'occurrence le pouvoir politique. Partie intégrante de ce qu'un théoricien avait appelé «les appareils idéologiques d'Etat». Force est de constater que la nôtre a réussi avec brio cette fonction/mission. Aujourd'hui, la télévision est à l'image de la société politique marocaine : on sort de l'ancien sans que le nouveau prenne complètement forme. L'émission de Goulahcen en est la plus éloquente illustration. Si le journaliste a gagné en expérience et en professionnalisme, son émission pâtit encore des limites qui sont celles mêmes du système. Son évolution en dents de scie reflétant le climat politique et les orientations en vogue. Mercredi dernier, il s'agissant d'aborder les dérives malsaines pour la démocratie que connaît le discours politique. En attendant d'appliquer à l'ensemble de l'émission une grille d'analyse d'inspiration sémiologique, il était frappant de relever qu'il y avait un hiatus entre la nature du thème proposé et l'identité des intervenants. Une erreur ( ?) de casting flagrante qui dénotait une volonté de biaiser le débat. Le thème se prêtait davantage à une approche de nature académique ; avec des spécialistes des sciences sociales. Cette dimension a été réduite à la catégorie de reportage pour laisser le champ à des montages d'images qui ne manquaient pas de cynisme et à des échanges sur le plateau entre des protagonistes qui ne bénéficient pas de la même légitimité. Les parlementaires sont restés cantonnés (c'est leur rôle) dans des attitudes partisanes, reproduisant les positions qui sont celles de leurs groupes respectifs. L'émission a réussi quand même, in fine, à reproduire elle-même, la crise du discours politique censée être analysée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.