En marge de la mission commerciale Maroc-Catalogne, organisée par l'Agence Catalane de Soutien aux Entreprises (ACC1Ó), la société Roca a accueilli mercredi des membres de la délégation catalane et des représentants des institutions et des autorités locales dans son usine de Settat. La délégation catalane a été conduite par le conseiller d'Entreprise et Occupation de la Generalitat de Catalunya (Gouvernement catalan), F. Xavier Mena et d'autres membres des institutions catalanes et espagnoles. Du côté des autorités locales de Settat, ont été présents au cours de cette visite Omar Fadil, représentant le Wali, et le Pacha, Said Agri, Directeur du Centre Régional d'Investissement (CRI) et Bouhti Driss, Vice-Président de la Chambre de Commerce. La délégation a été accueillie à son arrivée par Miquel-Àngel Munar, Senior Managing Director de Roca Bathroom Products Division et Xavier Rodrigo, Managing Director de Roca au Maroc pour passer en revue l'activité de l'unité industrielle de Settat, l'un des plus grands sites industrielles de la société en Afrique. Dix-sept années après le début de son activité au Maroc, Roca est actuellement leader incontesté du marché marocain de produits pour la salle de bains, où elle est présente avec la marque Laufen dans le haut de gamme, avec la marque Roca dans le milieu/milieu-haut de gamme et avec la marque Zoom dans l'entrée de gamme. Avec des ventes de 489 millions DH en 2011, Roca consacre 70% de sa production au marché national. Les 30% restants sont destinés à l'exportation vers d'autres pays d'Afrique comme le Sénégal, la Mauritanie, l'Algérie et la Lybie. Une production annuelle de 2,4 millions d'unités La compagnie a démarré ses activités en 1994 avec 150 employés et un volume de production de 600.000 unités par an. En 2012, Roca emploie 650 personnes et a un volume de production annuel de 2.400.000 unités. Selon Xavier Rodrigo, patron de Roca au Maroc, «Le développement économique du pays, l'essor du secteur de la construction et l'importance du Maroc en tant que plateforme d'exportation pour le marché africain ont été des facteurs décisives pour consolider notre présence dans le pays. Avec une évolution du PIB du 4,6% en 2011 et des prévisions de croissance qui pourrait toucher le 5,9% en 2016, le Maroc est aujourd'hui un marché à grand potentiel pour les sociétés étrangères ». Pour sa part, Miquel-Angel Munar, Senior Managing Director de Roca, « Le Maroc est une économie du présent et de l'avenir, basée sur la stabilité et les garanties juridiques qui ont conduit à la progression d'une classe moyenne émergente qui est le moteur du développement du pays. Roca emploie 650 personnes au Maroc parce que le pays offre un capital humain capable de produire avec les meilleurs standards de qualité et de gestion ». La mission commerciale au Maroc devrait être clôturée par l'organisation du Forum « Pour une nouvelle coopération économique entre le Maroc et la Catalogne ». L'événement, organisé para ACC1Ó et la CGEM, vise à booster un nouveau modèle économique entre les deux communautés d'affaires dans les deux pays. Le Maroc un partenaire "stratégique" pour l'Espagne "Il n'est pas normal que les régions de la Méditerranée si proches les unes des autres développent des relations économiques et sociales en deçà des attentes", a indiqué Pour le chef du gouvernement autonome catalan, Artur Mas, lors d'un séminaire, mercredi à Rabat, sur "le statut avancé : nouveaux acteurs, nouvelles perspectives" marqué par la participation du conseiller de SM le Roi, Omar Azzimane. M. Mas, qui a passé en revue l'expérience espagnole en matière de décentralisation et de régionalisation, a exprimé la disposition de la Catalogne à développer des relations de coopération avec les régions du Maroc dans le cadre de la coopération transfrontalière décentralisée. Fondatrice de civilisation et berceau du commerce international, la Méditerranée "est à l'origine des premières phases de ce qu'est appelé aujourd'hui régionalisation", a-t-il dit. "L'Europe s'est tournée vers la Méditerranée parce qu'elle n'est pas une option pour elle, mais une question de survie dans une mondialisation durable", a ajouté le responsable catalan. Il a souligné, par ailleurs, que le Maroc est un partenaire "stratégique" pour l'Espagne et pour l'Europe, faisant savoir que l'adoption par le Parlement européen de l'accord de libre-échange dans le domaine agricole avec le Maroc "constitue un exemple de la relation stratégique entre l'Union européenne et le Maroc". Nouvelle impulsion Pour sa part, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Youssef Amrani, a indiqué que le statut avancé a permis que la relation Maroc/UE "ne soit plus par l'apanage exclusif du gouvernement, mais qu'elle soit désormais appropriée par de plus en plus d'acteurs et d'intervenants associatifs, économiques, académiques et médiatiques". La relation Maroc-UE est appelée, aujourd'hui, à connaître une nouvelle impulsion à la hauteur de la nouvelle donne en Europe, du Printemps arabe et surtout des évolutions de grande envergure menées au cours de la période récente par le Maroc, a-t-il analysé. Il a appelé, dans ce cadre, l'Europe à lancer des politiques partenariales et à commencer à réduire le différentiel de développement avec ses partenaires du Sud et de l'Est et ce, en cherchant des relais de croissance à l'extérieur de son propre périmètre. L'Europe doit donc "raisonner en termes d'intégration d'un vaste espace régional", a insisté M. Amrani, qui a estimé "qu'une politique de macro-régions pourrait réduire les inégalités spatiales, tout en favorisant le développement des marchés et la croissance régionale". Organisé par le ministère des Affaires étrangères en collaboration avec l'Institut européen de la méditerranée, ce séminaire a traité de plusieurs thèmes relatifs notamment aux défis de la territorialité et aux nouveaux acteurs du dialogue économique et social.