Nelson Mandela est mort Jeudi 5 décembre à 21h30 GMT, le président sud-africain, Jacob Zuma annnonçait en direct, à la télévision, la mort de son icône de prédecesseur, le héros de la lutte contre le régime raciste de l'aparthaïd, Nelson Mandela, à l'âge de 95 ans et 157 jours. «L'ex-président Nelson Mandela nous a quittés (...) il est maintenant en paix. La Nation a perdu son fils le plus illustre», a déclaré le président Zuma lors d'une intervention télévisée en direct. Certes «Madiba», comme l'appelaient affectueusement ses compatriotes, cette «icône mondiale de la reconciliation» ou le «prisonnier le plus célèbre du monde» comme le qualifiaient d'autres, était mourrant depuis déjà plusieurs mois. Mais sa disparition a été accueillie comme un séisme qui a traversé toute la planète, faisant réagir à chaud tous les grands de ce monde. Le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon, suivi du président américain Barack Obama, ont les premiers à rendre hommage à l'illustre disparu africain, avant que David Cameron ne sorte en pleine nuit au centre de la célèbre rue de Down Street, où seul un chat s'aventurait, pour faire de même... C'est que l'homme qui vient de disparaître, n'est pas n'importe qui. Il n'est pas qu'un simple Nobel de la paix, mais une icône universelle. En effet, avec Mandela disparait un homme qui a passé plus de vingt-sept ans en prison (1964 -1990) après avoir été arrêté pour son activisme au sein de l'African national council (ANC), un parti de libération nationale qui combattait l'émancipation des noirs sud-africains soumis au joug du plus odieux système raciste que le monde ait jamais connu, celui de l'apartheïd. A sa sortie de prison, en 1990, ce chantre de la tolérance, de la gentilesse, de l'élégance et du charisme a pardonné puis pactisé avec ses adversaires. C'est cette attitude de réconciliation, unique en son genre à l'époque, qui a permis à la nation arc-en-ciel de devenir, avec l'élection de Nelson, comme premier président noir d'Afrique du Sud en 1994, un Etat démocratique, enfin apaisé. Dès l'annonce de sa mort, cette incarnation de la réconciliation raciale, a eu droit à un hommage de la part de centaines Sud-Africains de toutes origines qui ont afflué autour de sa maison, où il arendu l'âme, à Johannesburg. Des chants anti-apartheid ou à la gloire de Madiba était entonnés en choeur par la foule durant toute la nuit par la foule, qui scandait parfois «longue vie à Mandela». Une façon comme une autre de dire que Mandela, déjà immortalisé par le film «Invictus» de Clint Eastwood, restera à jamais dans la mémoire des Sud-Africains, dont il fut le libérateur. «Je savais que ce jour devait arriver, mais je peux dire que notre bien-aimé Mandela a mené le bon combat, maintenant il est temps de reposer en paix», a une voisine venue dès l'annonce du décès à la télévision. Condoléances royales SM le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion au président de la République de l'Afrique du Sud, M. Jacob Zuma, et à Mme Graça Machel Mandela, la veuve de Nelson Mandela, suite au décès, jeudi soir, de Nelson Mandela à l'âge de 95 ans. Dans ce message, le Souverain dit avoir «appris avec une profonde émotion la disparition du premier Président de l'Afrique du Sud post-Apartheid, le regretté Nelson Rolihlahla Mandela, que Dieu l'ait en Sa sainte miséricorde». En cette douloureuse circonstance, SM le Roi adresse à l'ensemble du peuple sud-africain frère, Ses condoléances les plus attristées et l'expression de toute Sa compassion, implorant le Tout-puissant d'accueillir le défunt dans Son paradis éternel. Le Souverain tient également à rendre hommage aux grandes qualités morales et au courage politique de ce chantre de la paix, dont l'histoire retiendra le combat contre le racisme et la discrimination, ainsi que la lutte pour la construction d'une Afrique du Sud nouvelle. SM le Roi salue la mémoire d'un homme d'Etat hors pair, vénéré par son peuple et unanimement respecté, à travers le monde, pour son combat acharné contre les affres du ségrégationnisme et des inégalités sociales. Le Souverain rappelle que «le défunt a développé une relation toute particulière avec Mon pays qui l'a soutenu, dès la première heure de sa lutte contre l'Apartheid. Feu Mandela a, ainsi, effectué de longs séjours au Maroc, au début des années 60, au cours desquels le regretté a bénéficié d'un appui pionnier, politique et matériel à son action». SM le Roi rappelle également qu' «après sa libération, il a tenu, en novembre 1994, à se rendre au Royaume afin de le remercier pour sa solidarité, sans faille, avec le peuple sud-africain frère. A cette occasion, Feu Mon père, Sa Majesté Hassan II, que Dieu L'ait en Sa sainte miséricorde, l'a honoré de la plus haute distinction du Royaume, témoignage de sa lutte exceptionnelle pour l'égalité et la justice». Le Souverain souligne que «les liens singuliers tissés par le défunt avec le peuple marocain et son Roi ont pu continuer à se développer après Mon accession au Trône, notamment à l'occasion de sa dernière visite privée à Rabat, en août 2005». SM le Roi note également que «Feu le Président Mandela a su, avec sagesse et perspicacité, porter haut les valeurs universelles de liberté, de justice, de paix et de tolérance. Il a su, avec force et détermination, faire valoir ses idéaux et sa position intangible en faveur de la préservation de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale de l'ensemble des Etats frères africains». Le Souverain souligne enfin que «durant son exercice de la plus haute charge de l'Etat, le défunt a respecté la légitimité du Maroc dans son Sahara et n'a jamais voulu reconnaitre ni soutenir la division ou la partition de Mon pays».