La première édition du festival international du cinéma africain de Louxor s'est ouverte mardi soir avec la participation de 33 pays, dont le Maroc. Les organisateurs de ce festival, initié du 21 au 27 février, ont choisi de rendre hommage au 7ème art marocain à travers la publication d'une anthologie de réalisateurs et de leurs œuvres. Selon l'auteur de cette anthologie, le critique de cinéma égyptien Samir Farid, le choix est porté sur le Maroc vu le développement qu'a connu son cinéma au cours de la première décennie de cette troisième millénaire sur les plans qualitatif et quantitatif grâce au soutien de l'Etat. Présentant cet ouvrage, M. Farid a souligné qu'il s'agit du deuxième plus important cinéma arabe après l'Egypte, précisant que le nombre de films marocains a doublé lors de cette période. Dans ce sens, il a ajouté que l'industrie cinématographique a bénéficié amplement de la marge de liberté d'expression existant dans le Royaume. “La grande marge de liberté d'expression dans le Royaume a enrichi l'expérience cinématographique marocaine, devenue pilote dans les régions arabe et africaine”, a-t-il dit. Il a fait savoir que l'administration de cette première édition s'est inspirée du festival du cinéma africain de Khouribga dans le choix des films et des membres des jurys. Le Maroc sera représenté à cette édition par “Mains rudes” de Mohamed Asli, “Courte vie” d'Adel Fadili et “Andalousie, mon amour” de Mohamed Nadif. Mains rudes représentera le Maroc à la compétition des longs-métrages qui verra la participation de 17 films représentant 13 pays. Ce film relate l'histoire de Mustafa, un coiffeur illettré, qui vit avec sa mère aveugle et gère des affaires illégales comme intermédiaire pour faciliter l'accès à des papiers et services à ses clients, ainsi que de sa voisine Zakia qui cherche à immigrer en Espagne pour rejoindre son mari. Quant à Courte vie, il a été retenu pour prendre part à la compétition des courts-métrages avec la participation de 13 pays. Première réalisation cinématographique du jeune réalisateur Adil Fadili, ce court-métrage de 16 mn dresse avec humeur et virulence les péripéties d'un jeune enfant, Zhar (chance), frappé par une malédiction depuis sa naissance sans jamais perdre espoir d'une vie meilleure. Cette production avait remporté le grand prix du 8ème festival du court-métrage méditerranéen de Tanger. Par ailleurs, Andalousie mon amour sera projeté en marge des compétitions officielles de ce festival, marqué par la participation de 30 pays africains. Participent également à cette édition le critique de cinéma marocain Mustapha Masnaoui et le commissaire du Festival de Khouribga du cinéma africain Hassan Andova, ainsi que la réalisatrice Faouzia Zineddine qui devront animer des conférences en marge de ce festival. Le Maroc sera également représenté au jury du court-métrage par le critique Masnaoui aux côtés de l'artiste égyptien Amr Waked et la réalisatrice burkinabé Fanta Régina Nacro et les metteurs en scène camerounais Jean-Pierre Bekolo et franco-guinéen Mama Keita. Quant au jury du long-métrage, il comprend l'actrice égyptienne Hind Sabri et les réalisateurs Mohamed Khan (Egypte), Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso) et Abderrahmane Sissako (Mauritanie). Au menu de ce festival figurent aussi un hommage aux réalisateurs égyptien Daoud Abdel Sayed et éthiopien Haile Gerima, ainsi que des tables rondes et conférences sur le cinéma africain.