Le revenu net des éditeurs de livres selon le Syndicat national de l'édition, (SNE) est passé en 2012 de 2,80 milliards d'euros en 2011 (-1,2%) à 2,77 milliards d'euros en 2012 (-1,2%). 440, 9 millions de volumes (-2,1%) se sont vendus en 2012. Ce chiffre d'affaires net éditeurs est à comparer au marché du livre, évalué par le cabinet de certification GfK à partir des ventes en sortie de caisse de leur panel, à 4,13 milliards d'euros en 2012 (-1,7%) contre 4,3 milliards d'euros en 2011. Toujours selon GfK, le livre représente 52 % du marché des biens culturels. Le nombre de titres publiés en 2012 est en augmentation, passant de 81 300 à près de 86 300 entre 2011 et 2012. Les nouveautés, là encore sont en augmentation, passant de 41 900 titres à 44 700. La librairie résiste, mais... La librairie constitue le secteur le plus fragile et le plus menacé de la chaîne du livre. La montée en puissance des ventes par internet l'affecte particulièrement. En 2012, 29,5 % des achats de livres ont été effectués en librairies traditionnelles, 26 dans les grands réseaux et Internet. 28,5 % des achats ont été effectués en grande surface spécialisée (type Cultura) et 16 % en grande surface alimentaire (type Carrefour, Intermarché, Auchan...) La littérature générale domine toujours le marché devant les beaux livres et les livres pratiques et l'enseignement scolaire. En 2012, d'après le classement du Syndicat national de l'édition (SNE), la littérature générale a rapporté 639 millions d'euros (-0,2% en valeur) ; les beaux livres et livres pratiques 444 millions (-6,6% en valeur), l'édition scolaire 372 millions (-4% en valeur), la jeunesse 354 millions (+3,5% en valeur), la bande dessinée 246 millions (+1% en valeur) ; les sciences humaines (+11,9%) 245 millions. Et l'édition numérique ? L'édition numérique a encore beaucoup de mal à percer en France. En cause, probablement un prix du livre numérique encore beaucoup trop cher (-25 % de la version papier), des matériels qui ne sont pas interopérables entre eux et l'impossibilité de partager les fichiers. Néanmoins, ce segment progresse chaque année un peu plus. Les revenus de l'édition numérique (en ligne et sur support physique) sont en hausse à 81 millions d'euros en 2012 (source SNE). L'édition numérique ne représente encore que 3 % du chiffre d'affaires des éditeurs en 2012.Le numérique en ligne stricto sensu (téléchargement, streaming) représente encore moins : 2,65 % du chiffre d'affaires à 70 millions d'euros (+50%) avec une offre pour la plus grande partie destinée au marché professionnel. «Les achats en ligne de livres numériques par le grand public représentent 0,9 % du marché global du livre», a précisé Vincent Montagne lors de l'assemblée générale du SNE. En 2012, selon GfK, le téléchargement de 2 millions de fichiers a généré une progression du chiffre d'affaires de 80% dépassant ainsi la barre des 20 millions d'euros TTC (soit 0,6% du marché total du Livre). Cette part du livre numérique pourrait atteindre 3% à l'horizon 2015. Une rentrée littéraire de qualité mais qui n'a pas créé d'engouement 555 romans français et étrangers ont été publiés pour la rentrée littéraire 2013, contre 649 l'an dernier. Un choix donc plus restreint que les années passées, mais peut être l'une des rentrées les plus intéressantes. On y retrouve ceux qui seront couronnés le mois prochains par le plus prestigieux prix littéraire, mais aussi près de 70 nouveaux auteurs qui sortent leurs premiers romans. Nous avons aimé Nue, de Jean-Philippe Toussaint (Editions de Minuit) Marie est devenue une véritable obsession pour Jean-Philippe Toussaint, qui lui consacre avec « Mue » un quatrième et dernier roman. L'heure de l'adieu, de la séparation a sonné. On apprécie, comme toujours, le style enlevé, quasi aérien de Toussaint. Et on l'attend avec sérénité le 4 novembre pour un Goncourt bien mérité ! Le quatrième mur, de Sorj Chalandon On est triste pour le lyonnais Sorj Chalandon, évincé cette semaine de la course au Goncourt ! Il faisait partie de nos favoris pour le prestigieux prix avec ce formidable Quatrième mur. Le quatrième mur brosse une aventure extraordinaire d'une troupe de théâtre multiconfessionnelle en pleine guerre civile dans le Beyrouth des années 80. Le cas Eduard Einstein, de Laurent Seksik (Flammarion) Encore un prétendant au Goncourt 2013 évincé ! Et pourtant Laurent Seksik faisait lui aussi partie de nos préférences ! Un très beau récit sur l'histoire méconnu du fils d'Albert Einstein. Intérieur, de Thomas Clerc (L'Arbalète Gallimard) Comme certains font le tour du monde, Thomas Clerc fait celui de son appartement parisien : il lui aura fallu trois ans et 386 pages pour en explorer les 50 mètres carrés. Un livre fou, méthodique, obsessionnel et passionnant. Une épopée intime entre la chambre à coucher et les WC ! Arden, de Frédéric Verger (Gallimard) Arden a captivé les jurys des Renaudot, Médicis et Décembre. Le premier roman foisonnant de ce professeur de français en banlieue parisienne, révélation de la rentrée selon des critiques, nous entraîne dans un pays d'opérette, la Marsovie, sur les pas de deux musiciens, dont l'un juif, pris dans l'étau nazi risque bien de décrocher le Goncourt cette année.