Le Palais Royal de Casablanca a abrité, mardi après-midi, une séance de travail présidée par SM le Roi Mohammed VI, en présence du Chef du gouvernement et de plusieurs ministres et hauts responsables. Selon un communiqué du palais royal publié à l'issue de la réunion, cette dernière a été consacrée à «l'examen des divers volets relatifs à la problématique de l'immigration dans notre pays et ce, dans la perspective d'établir une nouvelle politique migratoire globale dans le Royaume». Cette réunion spéciale est partie du constat que le Maroc est devenu un pays d'accueil pour les migrants subsahariens et non plus seulement une terre de transit vers l'Europe. Preuve en est que cette migration est passée du simple au quadruple. De même, et dans le contexte de crise financière que traverse ces derniers temps la majorité des pays européens, une nouvelle immigration Sud-Nord commence à se faire jour au Maroc. Face à cette nouvelle donne, où le nombre de migrants ne cesse de se multiplier, une situation à laquelle le Maroc n'était préparé ni juridiquement, ni économiquement, ni socialement, une nouvelle politique migratoire est devenue une nécessité absolue. D'autant plus que de nombreux problèmes, afférents à cette explosion migratoire et se rapportant surtout à des violations des droits humains, sont signalés au quotidien à travers tout le Maroc, comme vient de le décliner dans son récent rapport le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). C'est à ce titre que «le Souverain a réitéré la nécessité de procéder à la régularisation de la situation de ces personnes en matière de résidence et d'activités qu'elles exercent, au même titre que les immigrés réguliers des autres nationalités, dont les immigrés subsahariens», souligne le communiqué du cabinet royal. Pour ce faire, et tout en restant fidèle à ses principes de tolérance, d'hospitalité et de respect des droits humains, le Maroc s'engage à garantir le bon accueil des immigrés en situation régulière (emploi, insertion économique et sociale), mais ne saurait être le réceptacle de tous les migrants qui souhaitent y résider. De ce fait, le cas de tous les immigrés en situation irrégulière doit être traité dans les plus brefs délais. Et c'est en ce sens d'ailleurs que SM le Roi, comme le préside le communiqué du cabinet royal, «avait donné, à plusieurs reprises, Ses Hautes Instructions formelles aux autorités compétentes en vue de respecter les droits des migrants, de se conformer strictement à la loi dans leur traitement, sans discrimination, et de fournir l'assistance à ceux qui souhaitent retourner dans leurs pays». SM le Roi a également demandé au gouvernement de procéder rapidement, en coordination avec le CNDH et autres acteurs concernés, à l'élaboration d'une politique globale en matière d'immigration. Cette politique migratoire que le Maroc entend initier ne peut réussir que dans un cadre de responsabilité régionale partagée. C'est ce que rappelle le communiqué gouvernemental conjoint (ministères de l'Intérieur, des Affaires Etrangères et de la Coopération et de la Justice et des Libertés), selon lequel «les partenaires du Maroc, notamment l'Union européenne, sont également concernés au premier plan par la nouvelle donne migratoire et doivent faire preuve d'un engagement plus concret dans leur appui à la mise en œuvre de cette nouvelle politique marocaine d'immigration». De même, «une attitude responsable est requise de la part des pays voisins, qui sont autant concernés par la problématique migratoire au niveau régional», conclut le communiqué, en allusion à l'Algérie et à la Mauritanie qui doivent eux aussi savoir, non pas fermer, mais bien tamiser leurs frontières.