Selon l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT), les prix des services de télécommunications ont baissé de 34% entre 2008 et 2011. Le régulateur a pu mesurer cette évolution, après avoir mis en place un « Indice global composite », résultant de trois indices: (i) indice des prix du mobile (prépayé et postpayé); (ii) indice des prix du fixe grand public (fixe grand public et haut débit fixe grand public); (iii) indice des prix du fixe Affaires (fixe affaires et haut débit affaires). L'ANRT, explique dans un communiqué, que sa méthodologie s'inspire de celle mise en place par certains régulateurs et institutions internationales, comme l'OCDE et la Commission européenne ainsi que de celle adoptée par le Haut Commissariat au Plan. Les résultats issus de l'étude pour les différents sous-indices ainsi que pour l'indice composite ont été calculés par opérateur puis agrégées pour refléter l'ensemble du marché, ajoute le régulateur. Globalement, les prix des services de télécommunications, mesurés par l'indice composite, ont baissé de 34% entre 2008 et 2011. Dans la téléphonie mobile, l'indice des prix (postpayé et prépayé) a connu une baisse significative entre 2008 et 2011 atteignant près de 37%. Cette évolution est le résultat de baisses successives des prix constatées particulièrement à partir de 2010, explique l'Agence. Les utilisateurs du mobile ont pu bénéficier de la pérennisation des doubles et triples recharges chez certains opérateurs, de l'alignement du tarif Off-Net sur le tarif On-Net, de l'augmentation des bonus permanents sur les offres prépayées, de l'introduction de la facturation à la seconde, de la baisse des tarifs internationaux et de la baisse du tarif à la minute pour les offres prépayées. Sur le marché du fixe grand public, l'indice des prix a connu une baisse de l'ordre de 24% entre 2008 et 2011, due principalement aux baisses régulières des tarifs internationaux, à l'augmentation des bonus dans les recharges des forfaits bloqués et aux offres des opérateurs de réseaux fixes de Nouvelle Génération. Il en est de même pour l'indice des prix du haut débit grand public (ADSL) qui a baissé de plus de 56% depuis 2008, laquelle baisse a été accompagnée d'une montée en débits pour les utilisateurs concernés, argumente l'ANRT. S'agissant du marché Affaires (Entreprises et professionnels), il a également enregistré, entre 2008 et 2011, une baisse de l'ordre de 45% pour ce qui est de l'indice des prix du fixe Affaires et de 56% pour l'indice des prix du haut débit Affaires. Un exercice complexe La constitution d'un indice de mesure de l'évolution des prix des services de télécommunications est un exercice complexe du fait de la diversité des services fournis par les opérateurs, qui incluent la voix, les messages et les données et une variété considérable des formules tarifaires existant sur les marchés. Traditionnellement, plusieurs indicateurs sont utilisés pour mesurer le niveau des prix, de la dépense (pour les consommateurs) ou du revenu (pour les opérateurs). Avec les évolutions intervenues sur le marché ces dernières années: développement de la mobilité, développement de nouveaux services (Internet, SMS, TV…), apparition de formes de tarification variables complexes (réductions au volume, forfaits, gratuités, illimité…), le tarif à la minute est devenu à la fois presqu'impossible à quantifier et non pertinent en tant que mesure du prix. Des indicateurs globaux sont apparus: le revenu moyen par usager (ARPU) et le revenu moyen par minute (ARPM). Le revenu moyen par usager peut être mesuré sur deux périmètres différents : un périmètre correspondant au revenu sortant, c'est-à-dire à la dépense d'un usager (correspondant à l'ensemble des consommations voix, SMS, data… émises par cet usager), ou un périmètre correspondant au revenu total, c'est-à-dire l'ensemble du revenu généré par l'usager pour son opérateur. Dans ce dernier cas, l'ARPU inclut, outre le revenu sortant, le revenu entrant provenant des appels reçus par l'usager. De même, l'ARPU total constitue un indicateur de revenu pour les opérateurs, très utilisé dans les analyses économiques et financières. À l'instar de l'ARPU sortant, il ne peut non plus constituer un indicateur d'évolution des prix. Le revenu moyen par minute Le revenu moyen par minute (ARPM) consiste à diviser le revenu sortant des services de voix par le nombre de minutes consommées. L'ARPM présente donc une différence de périmètre par rapport à l'ARPU : il ne concerne que la voix, alors que l'ARPU prend en compte tous les services. L'ARPM constitue une mesure très utile du revenu pour les opérateurs, et de la dépense pour les consommateurs. Son évolution permet également de mieux rendre compte de l'évolution de l'utilité pour les consommateurs que la mesure de l'ARPU. Une baisse de l'ARPM signifie par exemple pour les consommateurs une consommation plus importante à dépense constante, donc une plus grande utilité du service. L'ARPM ne peut cependant, en tant que tel, constituer une mesure exacte de l'évolution des prix, même s'il prend en compte les effets de l'évolution des volumes. La principale limitation de l'ARPM en tant que mesure de l'évolution des prix réside dans la manière dont les effets liés au volume sont pris en compte. En effet, la structure des prix est généralement telle qu'un consommateur important bénéficie d'un prix à la minute plus faible qu'un petit consommateur, du fait par exemple de la structure des bonus et des promotions. Ainsi, à prix constants, une augmentation des consommations unitaires se traduit par une baisse de l'ARPM. De même, si les consommations unitaires baissent (par exemple du fait de la croissance du parc d'abonnés), l'ARPM peut augmenter avec des prix constants.