Moussem religieux de Moulay Bouchaïb Erreddad Le chambellan de S.M. le Roi, Brahim Frej, accompagné d'une délégation provinciale composée du gouverneur de la province, Mouâd Jamî, du Secrétaire général de la province, du président du Conseil des Oulama, d'élus et de plusiieurs chefs des services extérieurs, a présidé, mercredi 4septembre 2013, la cérémonie de distribution, au siège de la municipalité de la ville d'Azemmour, de dons royaux aux Chorfas Choufaniyines et à plusieurs personnes démunies, dont des enfants. Ainsi, 48 enfants malvoyants ont bénéficié de lunettes médicales, 15 personnes âgées de chaises roulantes, de dizaines d'autres personnes atteintes de maladies rénales et du diabète ainsi que beaucoup d'orphelins ont joui de dons en espèces. Cette sollicitude royale envers les descendants du Saint Moulay Erraddad et envers ses sujets souffrant de maladies incurables, et/ou dans le besoin absolu, est une coutume annuelle à l'occasion de la célébration du moussem religieux en hommage à ce marabout. A cette occasion, la délégation officielle s'est rendue au mausolée du Saint Moulay Bouchaïb où une lecture collective de versets coraniques et du « madih » ont été récités à la mosquée de ce sanctuaire avant l'accomplissement de la prière d'Addohr. Des prières ont été également élevées pour préserver S.M. le Roi, Amir Al Mouminine et de combler le Souverain en la personne de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, de SAR Lalla Khadija, de SAR le Prince Moulay Rachid, de l'ensemble des membres de l'illustre Famille Royale et du peuple marocain. L'assistance a prié, également, pour le repos de l'âme de feu S.M. Mohammed V et de feu S.M. Hassan II. Le destin de la séculaire ville d'Azemmour est resté, intimement, lié à l'histoire de cette légende de Moulay Bouchaïb. Le sacré et le mystique entourent cette cité. Une sensation particulière et attachante envahit les visiteurs de la ville. Ce destin est attaché au cours d'eau sur les berges où elle a été bâtie ainsi que le sanctuaire de Moulay Bouchaïb Erredad. Ce marabout a marqué, du temps des Almoravides et des Almohades, cette époque dans la ville d'Azemmour. Actuellement, le sanctuaire de Moulay Bouchaïb Erredad accueille, comme le sanctuaire de Lalla Aïcha Al Bahriya et Lalla Eto, plusieurs centaines de visiteurs venant de toutes les villes du Royaume. Moulay Bouchaib Erradad est le saint le plus célèbre de la région d'Azemmour. Abou Chouaib Ayoub Ibn Said Al Sanhagi a vécu à la fin du règne des Almoravides et au début de celui des Almohades. Il mourut en 1166 à l'âge de 90 ans. Moulay Bouchaib Erredad est particulièrement connu pour rendre fécondes les femmes stériles. Il est appelé le «dispensateur de garçons» ('Attay laâzara). C'est qu'il permet aux femmes, se rendant à son Mausolée, d'avoir des enfants de sexe mâle. Des milliers de personnes de toute souche socioprofessionnelle y accourent. Des rituels en tout genre s'y pratiquent. Toutefois, le scénario reste le même : l'investigation du mal et le désenvoûtement. On se bouscule à l'entrée de la «chambre des supplications». Une grande cérémonie de procession s'organise autour du mausolée. Les pèlerins, hommes, femmes, enfants, malades ou non, ne touchent pas la châsse mais à la grille au cours d'une circumambulation de droite à gauche puis s'assoient, ensuite, contre le mur extérieur, faisant face à la tombe de façon à se laisser pénétrer par l'influence spirituelle du saint et à méditer. Ce qui n'empêche pas les conversations. Dans l'imaginaire populaire, c'est un saint qui rassure et qui donne de l'espoir pour réaliser les objectifs de ses visiteurs. Moulay Bouchaib Erredad reste un symbole éternel sacré et mystique dans la mémoire des Marocains. Sa baraka réunit diverses mentalités des populationsmarocaines. Mais la version qui revient le plus souvent est celle d'une grande histoire d'amour datant du début du 18e siècle entre Moulay Bouchaïb, parti en quête de savoir à Bagdad, et où une jeune Irakienne s'est éprise de lui. Une fois sa formation achevée, Moulay Bouchaïb décida de rentrer au Maroc pour diffuser le savoir qu'il avait acquis, laissant derrière lui sa bien- aimée. Quelque temps après, cette dernière reçut des nouvelles du décès de Moulay Bouchaïb. Ne voulant pas se soumettre à la triste réalité, elle décida de mettre les voiles pour le Maroc. Un terrible périple à l'époque pour cette belle femme. C'est en tout cas ce que l'on rapporta sur elle. Elle était à quelques nœuds de la rive d'Azemmour. Mais, tout près du but, le navire s'échoua et les passagers furent noyés. Aïcha se noya dans l'oued Oum Er-Rabie sans jamais connaître le sort de l'être de ses rêves ni découvrir la ville dont les gens l'adoptèrent comme Sainte. Ils étaient émus, certainement, par son courage. Mais de ce beau conte, il ne reste qu'une bien piètre réalité. Venir à Lalla Aïcha Bahria, c'est comme atterrir dans un no man's land. Ici, chacun est livré à soi-même. Ni agent de sécurité ni gendarme en uniforme. C'est une histoire qui reste à prouver d'autant plus que la bonne dame n'a, en aucun moment, parlé à quelqu'un de la ville de son amour. L'histoire ne raconte pas, non plus, comment on a eu connaissance de ce roman d'amour. Mais quoi qu'il en soit, Moulay Bouchaïb Erradad n'est pas pour rien le saint patron de la ville d'Azemmour. On dit qu'il était un soufi qui voyagea dans plusieurs pays, dont l'Irak, à la recherche du savoir. Retourné à sa terre natale, il y prêcha la bonne parole au point d'imposer le respect de tous. Une fois mort, son tombeau devint un sanctuaire où longtemps après sa mort d'autres savants venaient se recueillir sur sa tombe, réciter les versets du Coran ou tout simplement prier dans la mosquée du sanctuaire. A Azemmour, le mausolée est indiqué par des pancartes. Mais son accès est très difficile. Il est perché en haut d'une colline qui domine la ville. Pour y accéder seule une ruelle, très difficile à emprunter existe.. Le saint est enterré dans une sorte de mosquée. Avant d'y accéder, il est recommandé d'acheter des bougies. Une sorte de lumière offerte à l'âme de Moulay Bouchaïb Erraddad.