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Azemmour : Deux marabouts et une histoire d’amour
Publié dans Finances news le 11 - 10 - 2007

* La légende parle d’une histoire d’amour entre Lalla Aïcha Bahria et Moulay Bouchaïb Erradad, désormais deux
sanctuaires de la ville d’Azemmour.
* Le premier est pris d’assaut par les jeunes filles à la recherche d’un mari et le deuxième est réputé donner une progéniture mâle.
* Les deux sanctuaires donnent lieu à un grand commerce parallèle, celui de
l’illusion.
C’est une épreuve délicate ! Ce matin du troisième samedi du mois de mars, je pars sans compagnie à Azemmour, mes collègues étant occupés. Ce matin, deux visites ponctuent mon voyage dans cette bourgade, Lalla Aïcha Bahria et Moulay Bouchaïb Erradad, le saint patron d’Azemmour.  moins d’une heure de Casablanca sur la route côtière, à 12 km d’Azzemmour, une grande pancarte m’indique le site de Aïcha Bahria. Le site est camouflé par une grande végétation à l'embouchure de l'Oued Oum-Er-Rabie. Un petit chemin sinueux y mène et, au bout, une barrière. Une horde d’hommes et de femmes travaillent ici. Certains vendent l’illusion, d’autres sont gardiens du temple, ou gardiens de parking tout simplement. Mon arrivée suscite la curiosité.
L’origine de ce marabout est vague. Mais la version qui revient le plus souvent est celle d’une grande histoire d’amour datant du début du 18ème siècle entre Moulay Bouchaïb parti en quête de savoir à Bagdad où une jeune Irakienne s’est éprise de lui. Une fois sa formation achevée, Moulay Bouchaïb décide de rentrer au Maroc pour diffuser le savoir qu’il avait acquis, laissant derrière lui Aïcha.
Quelque temps après, cette dernière reçoit des nouvelles du décès de Moulay Bouchaïb. Ne voulant pas se soumettre à la triste réalité, elle décide de mettre les voiles pour le Maroc. Un terrible périple à l’époque pour cette belle femme, c’est en tout cas ce que l’on rapporte sur elle. Elle est à quelque nœuds de la rive d’Azemmour mais, tout près du but, le navire s’échoue et les passagers sont noyés. Aïcha se noie dans l’oued Oum Er-Rabie sans jamais connaître le sort de son bien-aimé ni découvrir la ville dont les gens l’adopteront comme sainte, certainement émus par son courage.
Mais de ce beau conte, il ne reste qu’une bien piètre réalité. Venir à Lalla Aïcha Bahria c’est comme atterrir dans un no man’s land. Ici, chacun est livré à soi-même, ni agent de sécurité, en tout cas aucun de bien visible, ni policier en uniforme.
D’emblée, une jeune fille m’indique le sanctuaire du doigt. Pas la peine, il est très visible. Elle me tire par le bras vers une sorte de petit marché aux épices où sont exposés henné, encens, olives, bougies, eaux de fleurs. Elle me conseille d’en acheter pour les offrir à Lalla Aïcha. Ça m’a coûté 50 DH, mais la vendeuse qui m’a parue honnête m’a même glissé un peigne entre les différents «cadeaux». «Lalla Aïcha était une femme très belle et très coquette», explique-t-elle.
Une fois les emplettes faites, je prends mon courage à deux mains et y pénètre. Sur les murs peints à la chaux, des empreintes de mains, de doigts et de noms maculés de henné. La jeune fille me conseille de prendre un peu de henné et d’inscrire le nom de mon amoureux sur le mur pour que ce dernier tombe raide amoureux de moi. Je lui fais gentiment comprendre que ce n’est pas là l’objet de ma visite.
Une fois à l’intérieur de la petite chambre où se dresse le cercueil de Lalla Aïcha, je découvre une file de femmes assises autour de ce tombeau sur lequel sont posés des plateaux d’offrandes. Ils sont essentiellement composés de henné, dattes, olives, bougies, sucre, lait, parfums… Ces femmes, venues de différentes villes du Maroc, chuchotent chacune à son tour dans l’oreille d’une vieille dame assise dans un coin à côté d’un bougeoir. Elle est la descendante de Lalla Aïcha. Cette révélation me met un peu mal à l’aise. Si Lalla Aïcha est décédée avant d’atteindre la terre marocaine, comment peut-elle avoir des enfants et de surcroît des descendants ? Et la version qui faisait d’Aïcha une résistante marocaine à l’occupation coloniale ? Bref, comme c’est le cas de beaucoup de marabouts, il existe plusieurs versions de leur biographie. Mais passons. La vieille femme me fait signe de m’approcher et me demande l’objet de ma visite. Je lui balance la première chose qui me passe par la tête : «Lalla Aïcha se manifeste à ma sœur qui est mariée et mère de deux petites filles, alors je suis venue lui apporter une offrande». La vieille dame me tend la main, je lui donne tout ce que j’avais précédemment acheté comme présents pour Lalla Aïcha.
Dans un papier journal, elle me concocte une sorte de remède magique composé de henné, de pétales de roses et d’autres condiments qui me sont inconnus. Elle me donne également des bougies et m’explique le mode d’emploi : «Ta sœur est une belle femme et chaque fois qu’elle prend son bain, Lalla Aïcha vient la contempler. Pour que cela cesse, il faut suivre attentivement ce que je vais te dire. Chaque soir, pendant une semaine, après la prière du Maghreb, ta sœur doit allumer un kanoun et y brûler une petite poignée de ce mélange. Et elle doit allumer la bougie juste après dans la salle de bains et y verser un peu de lait. Si ça ne marche pas, il lui faudra venir en personne et faire une offrande de sang à la sainte». Fin de la consultation, et comme toute consultation, il faut régler à la fin. Je lui tends un billet de
20 DH. Elle me remercie et une autre femme prend ma place pour la consulter. Ma voisine, elle, est plus tendue. «Je suis touchée» par Lalla Aïcha. Chaque soir après le coucher du soleil, je vois une femme habillée de blanc, qui me bat des fois, elle me reproche de ne pas lui avoir offert de parfum. Alors je suis partie consulter un fkih, qui m’a dirigée vers Lalla Aïcha Bahria. Depuis la première offrande, je me suis sentie mieux et je n’ai plus eu de vision. Mais de temps à autre je passe ici lui faire des offrandes pour qu’elle me laisse en paix», explique cette femme, la trentaine, venue de Marrakech spécialement pour Lalla Aïcha; «Si j’espace ces visites, Lalla Aïcha me punit par des chutes de cheveux, disputes conjugales».
Ce récit fait, je reste un peu sur place m’imprégner du climat général. Mais la séance de méditation est vite interrompue. Les sons des tambours annoncent un sacrifice. À l’entrée du sanctuaire, une grande dame suit un cortège d’Aïssaoua qui conduit un veau à l’abattage. Cette dame est, semble-t-il, venue de Casablanca pour faire offrande à la sainte. Tout prête à croire que cette dame est d’un certain niveau social et intellectuel, en parfait déphasage avec le reste des visiteurs. Comme quoi !
Alors que je croyais ma visite terminée, la fillette qui n’a cessé de m’escorter, m’aborde encore. Elle fait en réalité un travail de rabatteuse et me propose une séance de Ledoun; c’est en fait de l’étain fondu qu’on lance dans un seau d’eau. Une fois refroidi, la voyante, la trentaine et traînant un handicap moteur, essaye d’y lire l’avenir : 10 DH la séance, pour me raconter un blabla totalement à côté de la plaque. Mais ce baratin semble soulager d’autres personnes venues consulter les oracles.
Lalla Aïcha, la marieuse
Si Lalla Aïcha a tant d’aura au Maroc, c’est parce qu’elle est réputée dénicher un mari aux jeunes filles qui veulent se caser. Et justement, mon guide, ou plutôt la jeune fille qui m’escortait, m’a conseillé de tenter ma chance. Je n’ai pu résister à la curiosité de voir ce qu’est ce remède magique qui permet aux filles de trouver facilement un mari. Elle me guida donc vers une vieille dame en djellaba délavée à force d’exposition au soleil et au vent marin. La dame me donna le choix entre prendre une douche froide ou chaude avec l’eau «sacrée» extraite de 7 vagues différentes. J’opte pour le seau d’eau chaude qui m’a coûté 15 Dh, le froid ne coûte que 10 DH. La vieille dame me mène vers une sorte de douche, celle de droite pour les hommes et celle de gauche pour les femmes. À l’intérieur de cette petite douche composée d’une petite pièce sans aucune fenêtre, le sol est jonché d’effets personnels abandonnés par les filles qui sont passées par là. La vieille dame me somme de me déshabiller. Tâche délicate avec mon magnéto planqué dans mes manches et mon appareil photo suspendu à mon cou. Mais surtout, que je ne me hasarde pas à lui laisser mon sac avec argent et papiers de la voiture. Je lui propose de faire des ablutions prétextant un coup de froid. Elle insiste néanmoins pour que je laisse un objet à moi dans cette pièce, du reste lugubre et sale.
Pourquoi faire ? Paraît-il pour chasser la poisse ou «laakess». Je me résigne devant tant d’insistance à abandonner, à contre-cœur, une chaussette. C’était le seul l’objet dont je pouvais me passer facilement. À la sortie, je suis arrêtée par une grande «affiche» d’un exorciste qui «guérit» les personnes touchées par un «Djinn» sur place, avec téléphone portable affiché. Manquait plus qu’une patente ! La jeune fille vient encore vers moi et, cerise sur le gâteau, elle me conseille de laver également ma voiture avec un saut d’eau de Lalla Aïcha. J’ai failli lui botter les fesses, mais à y voir de plus près, c’est une fille qui, par malchance, est née dans un environnement vivant de l’illusion vendue à prix dérisoire à des âmes en quête de réconfort. Je la remercie de son aide et, moyennant 50 DH, j’ai au moins fait une heureuse pour cette journée.
Une fois cette épreuve passée et à bout de souffle, je décide de poursuivre mon chemin vers Azemmour, dont le saint patron n’est autre que Moulay Bouchaïb Erradad.
Moulay Bouchaïb, un homme
de savoir
Moulay Bouchaïb Erradad n’est pas pour rien le saint patron de la ville d’Azemmour. On dit qu’il était un soufi qui a voyagé dans plusieurs pays, dont l’Irak, à la recherche du savoir. Retourné à sa terre natale, il y prêche la bonne parole et est respecté de tous. Une fois mort, son tombeau est devenu un sanctuaire où longtemps après sa mort d’autres savants venaient se recueillir, réciter les versets du Coran ou tout simplement prier dans la mosquée du sanctuaire.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Il y a dans tout ça une touche de glauque et de charlatanisme qui sévissent à l’extérieur du sanctuaire.
À Azemmour, le mausolée est indiqué par des pancartes. Mais son accès est très difficile. Il est perché en haut d’une colline qui domine la ville. Et pour y accéder une seule ruelle existe. Très difficile aussi à emprunter puisque c’est une pente peuplée de petits commerces.
En fait, le saint est enterré dans une sorte de mosquée. Avant d’y accéder, il est recommandé d’acheter des bougies, une sorte de lumière offerte à l’âme de Moulay Bouchaïb. Je ne déroge pas à la règle, mais devant le marchand de bougies, une fille habillée en djellaba noire m’accoste: «Etes-vous venue de vous-même ou bien est-ce un fkih qui vous a dirigée vers Moulay Bouchaïb ?». Comme ce n’est pas bien de mentir (sic), je lui explique que je suis venue juste par curiosité. «Dans ce cas, il faut d’abord venir voir le chrif» ; elle n’a pas encore terminé sa phrase que le marchand de bougies s’interpose entre nous, en traitant la fille de «sorcière». Il m’explique que ces filles viennent recruter des clients près du saint, profitant de la naïveté des gens. «Prenez ces bougies et faites une prière au sein de la mosquée et Allah Yejib Tissir», me conseille-t-il.
À l’entrée de Moulay Bouchaïb, une femme travaillant aux services des Choufaniïnes, les descendants du saint, m’invite à faire une prière à la mosquée. C’est un espace où l’on est submergé de quiétude. Les tapis de la mosquée sont vieux mais tellement reposants. Un calme hors pair règne dans cette enceinte où sont enterrés quelques proches du saint. Bizarrement, cette proximité avec les morts ne me fait pas peur; mieux encore, ces tombeaux me semblent très familiers. L’espace est baigné d’une lumière tamisée et l’odeur de l’encens embaume.
La prière finie, je sors de la mosquée pour me diriger vers le lieu où Moulay Bouchaïb est enterré. D’emblée, une grande caisse peinte en vert se trouve à l’entrée et comme à l’accoutumée, il faut y mettre un peu d’argent qui «servirait» à l’entretien du sanctuaire. Des voix de Madih s’élèvent. Ici, on loue Dieu et son Prophète. Le tombeau du saint est entouré d’un grillage peint en vert aussi. Un homme en djellaba m’explique qu’il faut faire un vœu et lancer la batterie de bougies, à l’intérieur du grillage. Je lance donc mon paquet bleu renfermant 12 bougies.
Je ne peux m’empêcher d’adresser une prière au saint. Un réflexe enfoui ou bien est-ce juste un effet d’entraînement ? En effet, beaucoup de personnes sont accrochées au grillage, chacune confiant au saint ses problèmes, ce qui la triture.
Le saint est réputé donner une progéniture mâle, et pourtant, dans un coin, une jeune femme semble confier autre chose à Moulay Bouchaïb.
Elle effectue sept circumambulations du tombeau et vient s’asseoir sur l’un des tapis qui jonchent le sanctuaire. Je prends place à côté d’une famille venue en nombre à Moulay Bouchaïb. Les enfants sont essentiellement de sexe féminin, l’objectif de la visite est précis : c’est la belle-fille qui désire avoir un garçon, ou plutôt, elle subit toute la pression de la famille venue l’accompagner dans sa quête. À ma droite, un jeune homme est accroupi et un fkih lui récite des versets du Coran au creux de l’oreille. Le fkih m’explique que ce jeune homme est victime de crises épileptiques répétitives et qu’il trouve son salut chaque fois qu’il visite Moulay Bouchaïb.
Les convives sont bercés par les psalmodies, je ressens un apaisement et une paix intérieure que je n’avais plus connus depuis bien longtemps. Les personnes défilent, de classes sociales différentes… un brassage qu’on ne retrouve pas partout.
Il est 17h, c’est l’heure de reprendre
la route …


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