C'est un vieux problème qui surgit ces derniers jours. En effet, l'autorisation accordée par le département de tutelle pour permettre à la SAMIR, raffineur, de créer son propre réseau de distribution est très mal perçue par la profession. Les opérateurs du secteur de la distribution de carburants dénoncent le caractère déloyal de cette décision qui, selon eux, fausserait le jeu de la concurrence. Le bras de fer entre la SAMIR et une bonne partie du groupement des pétroliers du Maroc, notamment le groupe Afriquia Gaz, continue. A l'origine, les sociétés de distribution des hydrocarbures s'opposent à la création des stations-service baptisées «Samir» sur le marché local. Et pour cause, il est jugé anormal, voire même déloyal, de voir ce fournisseur (raffineur) unique accéder à la distribution au même titre que les autres distributeurs qui recourent principalement à l'importation pour approvisionner le marché de différents produits pétroliers. Du côté du management de la raffinerie de Mohammedia, on explique que l'autorisation accordée par le ministère de tutelle a été amplement étudiée et que le projet a été bien préparé à l'avance et correspond aux modalités et normes pratiquées dans le secteur. Au préalable, ce sont près de 30 stations service qui seront opérationnelles d'ici la fin de l'année. Les études et recherches de partenaires sont en cours alors que plusieurs contrats sont déjà signés. A moyen terme, la Samir cible une centaine de stations-service réparties entre les stations propres et stations partenaires. La société de distribution de carburants et combustibles (SDCC), gestionnaire des stations-service de la Samir, se dit confiante quant à l'intérêt que portent les partenaires à la nouvelle société de distribution de carburant appartenant à la Samir. Les premières stations-service démarreront leurs activités en principe durant le mois de décembre prochain. D'aucuns estiment aujourd'hui que si le nom du groupe Afriquia Gaz surgit dans ce bras de fer entre la Samir et le groupement des pétroliers du Maroc, c'est parce que le groupe Akhannouch accapare la part du lion en termes de part de marché avec plus de 460 stations-service sur le plan national. Une guerre qui s'annonce entre deux géants des hydrocarbures au Maroc. Les règles du jeu de la libre concurrence seront-elles dans ce cas respectées ? La SDCC emploie actuellement une vingtaine de personnes. Le business plan 2013 2020 et la charte des stations ont été validés par les Conseils d'administration de la SDCC et de la SAMIR. La SAMIR a mis à la disposition de la société 6 terrains pour la construction de stations détenues en propre.La finalisation des travaux de construction et d'équipement devrait se faire avant la fin de l'année. Les études et recherche de partenaires sont en cours. Plusieurs contrats ont été signés (une trentaine de stations) ou sont en cours de finalisation avec des partenaires. D'autres pistes pour accélérer le développement de la SDCC sont à l'étude. A moyen terme, un réseau cible d'une centaine de stations-service (stations en propres et stations partenaires). Le démarrage de l'unité de blending (lubrifiants) - mise à la disposition de la SDCC par SAMIR - est en cours. La commercialisation de la gamme de lubrifiants SAMIR devrait démarrer au cours du 3e trimestre 2013.