Dans le discours du Trône, SM le Roi à accordé un intérêt particulier au secteur de la culture. Ce signal, qui n'a échappé à l'attention de personne, mérite qu'on s'y attarde. Surtout qu'il dénote d'une volonté royale claire, visant à mettre en valeur la diversité culturelle et à encourager tous les genres d'expression créative. Au moment où on commençait ces derniers temps à avoir l'impression que certains partis politiques prônaient un retour en arrière, à contre-courant des importants acquis constitutionnels, comme ceux réalisés au profit de l'amazigh par exemple, et tentaient d'arrêter net la dynamique constitutionnelle allant dans ce sens, le discours royal est intervenu pour mettre fin à cette tentative de revirement. Mais aussi pour dire, en toute clarté que «Le Maroc, riche de son identité plurielle aux multiples affluents linguistiques et ethniques, possède un patrimoine culturel et artistique digne d'admiration. Il appartient donc au secteur culturel de traduire concrètement cette diversité. Il devrait encourager toutes les formes d'expression créatrices, aussi bien celles en harmonie avec notre patrimoine séculaire que celles en phase avec le goût moderne, dans ses styles et ses genres, multiples et variés, et ce, dans une démarche où se conjuguent et se complètent les traditions ancestrales et les créations modernes.» L'orientation royale est ici sans équivoque et appelle clairement à travailler en vue de la concrétisation de la diversité culturelle, linguistique et ethnique qui distingue notre pays et notre peuple, et à mettre en œuvre, sans délai, les dispositions de la nouvelle constitution relatives à l'amazigh et à la diversité culturelle. D'autre part, les propos de SM le roi constituent une victoire évidente pour la liberté de création, c'est-à-dire sans exclusion ni marginalisation, ni favoritisme, et un encouragement aux créateurs, aux artistes et aux intellectuels pour plus de création en vue d'enrichir la vitalité de la diversité culturelles qui distinguent la géographie culturelle marocaine. Ce puissant message Royal concerne en premier lieu le département ministériel chargé de la Culture, un département qui nécessite un soutien financier et budgétaire en vue de la relance et de la mise en œuvre de ses chantiers, et qui, par conséquent, verra son action et ses programmes intégrés dans le cadre d'une grande campagne nationale visant à dynamiser le champ culturel national, et dans laquelle s'impliqueront tous les acteurs culturels, institutionnels et économiques. Le message Royal concerne en deuxième lieu les créateurs eux-mêmes, qu'il appelle à redoubler d'effort en vue d'enrichir la créativité marocaine dans tous les domaines, et leur adhésion, individuellement et collectivement, à l'effort visant à mettre fin à la médiocrité artistique et créative ambiante. Il s'agit en fait d'améliorer la qualité des œuvres artistiques et partant les productions culturelles, intellectuelles et artistiques de notre peuple et de ses élites, tout en développant nos goûts artistiques et esthétiques. Le troisième message Royal est un signal fort, comme déjà dit plus haut, qui concerne le soutien à la liberté de pensée et de création, et donc l'encouragement à la création artistique sans aucune entrave. C'est dans ce signal que réside la profondeur de l'orientation royale contenue dans ce paragraphe du discours du Trône. Puisque SM le Roi a choisi de soulever la question culturelle dans le discours du Trône, à côté de nombreux autres secteurs et questions, cela signifie que les divers chantiers de développement économique et social, ne peuvent réussir sans la réforme et la réhabilitation du culturel, ni sans l'intégration de notre marche culturelle et artistique dans une dynamique qui place d'abord et en premier lieu la liberté, ni sans que la créativité marocaine s'attelle à mettre en évidence ce Maroc multiple, fier de sa diversité linguistique, ethnique et culturelle.