Est-ce la vérité qu'en remettant dans son contexte le savoir acquis, le politique ne serait qu'un serpent dont la langue fourche ne dit jamais la vérité; un homme qui louvoie, ruse, esquive et manœuvre? C'est en concluant une émission télévisée de la quatrième chaîne consacrée à Al Farabi, l'auteur de la cité vertueuse, que Dame Zhirou assena sa vérité à son auditoire. A l'entendre pérorer ainsi, on ne peut que se sentir interpellé par la réalité du politique dans notre société. Le réajustement du champ politique national par rapport aux événements vécus sera ravivé dès ce jour, après une certaine accalmie imposée par la visite du Roi d'Espagne. Pour certains, il semble ainsi que des «pratiques partisanes d'un genre nouveau» ont été observées, et même si des discours creux sont tenus, la démocratie reste en marche dans le pays. Encore faut-il prendre en considération le temps des affaires; car et même si «personne n'en meurt et si la politique n'est pas aussi tranchante qu'elle puisse paraître, les événements politiques ont impacté négativement l'économie; (ainsi) dix huit mois ou presque ont été perdus». Il apparaît aussi que la rédaction de la constitution a été faite dans l'urgence. Sa finalisation, par l'adoption de quelques dizaines de lois organiques, tardant toujours; la dynamique politique nationale continue à se faire par tâtonnements dans le clair obscur de la société et sous la pression des «monstres» de tout bord pour enrayer le changement et bloquer la réforme. Nos politiques sont-ils incapables de gérer la construction de l'édifice institutionnel entamée après le discours royal du 9 mars 2011. Nos élites sont-elles incapables de prendre à bras le corps le débat sociétal nécessaire à la clarification et à l'élaboration des consensus nécessaires au progrès et à l'établissement de la justice sociale. L'exercice de la démocratie se trouve ainsi enclavé dans un carcan que certains veulent rattacher à la conscience des uns et des autres et à leur croyance. Les évènements d'Egypte deviennent une base de discussion et une plateforme d'analyses pour fuir l'enfer de la situation interne, politique et partisane. Le mutisme est total sur les conditions de divergence ayant conduit à la prolifération de partis politiques issus de la famille de l'Istiqlal de 1943 et aussi sur les conditions de convergence qui peuvent aboutir à sa refondation? L'opinion nationale ne sait rien des desseins de la «nouvelle opposition forte qui se dessine à l'horizon » et des ses propositions pour la relance économique et la promotion sociale. Doit-on se suffire à ce propos des bribes lancées à tout vent dans des meetings partisans marqués par l'ostracisme, l'insulte et la vindicte? Faut-il comprendre que la dynamique politique nationale est en période de chauffe pour préparer les élections communales qui pourraient ainsi déterminer les résultats de la répartition arithmétique des forces! Au fait ces élection auront-elles lieu quand? Le temps électoral semble être déphasé par rapport à notre temps institutionnel et les interrogations se multiplient sans pour autant que l'on puisse leur trouver une réponse. Devrait-on voir dans cette crise de l'exercice démocratique les reflets perturbateurs de la crise économique qui empêche de répondre aux attentes des électorats alors que les propres intérêts des tenants du marché sont eux-mêmes en danger? La configuration prochaine du projet de la loi de finances pour 2014 pourrait amener des réponses pour confirmer une recomposition politique à même de procéder à une refondation de l'action politique dans notre pays? A moins que Dame Zhirou dont la vertu ne puisse prêter à discussions soit dans le vrai ! Cela rappellera inévitablement à des compatriotes cette fameuse lecture où le coiffeur frappa d'un coup de poing la tête de son client pour damner la politique et les politiciens !