18 décembre.. une nouvelle victoire diplomatique pour le Maroc dans la défense de son intégrité territoriale    Maroc-Chili : Vers un partenariat renforcé et des positions concertées    Cyclone à Mayotte : le roi Mohammed VI adresse un message de condoléances au président Emmanuel Macron    Sous le parrainage du Maroc, les parties libyennes parviennent à un nouvel accord à Bouznika    Bank Al-Maghrib confirme la reprise du cycle d'assouplissement monétaire    L'UM6P lance "The Forge", programme pour faire émerger des licornes entrepreneuriales    Royal Air Maroc renforce ses alliances avec les voyagistes brésiliens    La DGSN accélère la digitalisation et commence par la fiche anthropométrique    Andrew Tate, condamné au Royaume-Uni pour fraude fiscale : 2 millions de livres saisies    Syrie: La récompense US pour des informations sur Al Joulani maintenue    Le Maroc et l'Espagne vivent le « meilleur moment de leurs relations bilatérales » (M. Albares)    Ouverture à Fès de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains    Bouznika... Nasser Bourita confirme : le Maroc soutient une solution libyenne propre à la crise libyenne    Casablanca : un camion percute une station de tramway, faisant trois morts    Sahara : le Chili soutient une solution politique dans le cadre de l'initiative (d'autonomie) marocaine de 2007    Casablanca : Un poids lourd a encore tué, trois morts sur la voie du tramway    Sonia Noor dévoile son nouvel album « Dawini » : Un voyage sonore entre tradition et modernité    Exposition "Interférences" : Art, nature et humanité    Le parti se félicite du vote positif de notre pays en faveur du moratoire universel sur la peine de mort    Un poseur de bombes israélien devient un "résistant palestinien" aux yeux des adversaires obsessionnels du Maroc    SAR la Princesse Lalla Hasnaa et S.E. Sheikha Sara Bint Hamad Al-Thani président à Doha le «Tbourida Show»    Le Maroc et le Chili exposent à Rabat leurs expériences en matière de gestion de l'eau    Vinicius sacré meilleur joueur Fifa de l'année, doublé pour Bonmati    Finale Coupe Intercontinentale FIFA 24 / Real-Pachuca: Horaire? Chaînes?    Basket/DEX(H): WAC et MAS ont mis fin à la J8    Mercato hivernal / Al Ahly: Slim et Dari ne sont pas sur la liste des partants    Marrakech : Omar Hilale en mode décontracté à Jamâa el fna    Stress hydrique : Des jeunes marocains proposent des solutions innovantes (Students' Innov'Up 2024)    À Bakou, un mémorandum d'entente et de coopération entre la HACA et l'ACRA signé    Diplomatie : Pedro Sánchez attendu samedi à Rabat    Sécurité sociale : les Marocains, premiers contributeurs étrangers en Espagne    La femme qui a dit non    Spectacles nocturnes inédits au Palais Bahia, du 18 décembre au 10 janvier    Lahjomri : «La paix et la sécurité, une responsabilité collective pour un monde plus juste et équitable»    Maintenance de la centrale thermique de Jerada : l'appel d'offres pour le projet d'acquisition de pièces de rechange UPS annulé, China Power prépare une nouvelle annonce    Quels impacts sur la santé ?    Xi Jinping prononce un discours lors de la Conférence centrale sur le travail économique    Crypto-actifs au Maroc : réguler sans freiner l'innovation, recommande Abdellatif Jouahri    Hakim Ziyech regrette d'avoir rejoint Galatasaray et annonce son départ en janvier    Près de 4 tonnes de haschich saisies dans une ferme près de Béni Mellal    Le Français NGE signe son premier contrat ferroviaire au Maroc portant sur le lot 3 de l'extension de la ligne reliant Kénitra à Marrakech    Football. Le tirage au sort de la CAN Maroc 2025 le 27 janvier à Rabat    Batteries au lithium: Rachid Yazami décroche un brevet en Chine    Le temps qu'il fera ce mercredi 18 décembre 2024    Le Maroc abritera le siège du Bureau Afrique de la FIFA    La Princesse Lalla Hasnaa et Sheikha Sara bint Hamad al-Thani président à Doha le "tbourida show"    Un musée virtuel trilingue pour préserver l'héritage de la communauté marocaine juive voit le jour    Essaouira : Le festival Jazz sous l'Arganier accueille le malien Cheikh Tidiane Seck    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'homme qui pense comme Montaigne et écrit comme Pascal !
Camus
Publié dans Albayane le 16 - 07 - 2013


Camus
Né le 7 novembre 1913 à Mondovi, tuberculeux à l'âge de 17 ans, Albert Camus demeure l'une des traces les plus marquantes de l'histoire de la littérature, de la philosophie et de la politique de toute l'humanité. Il s'agit là, en fait, d'un homme qui pense comme Montaigne et écrit comme Pascal.
Sa vision, en effet, trace son cheminement par le biais d'une écriture blanche et engagée car, avec sa littérature, il a pu très bien illustrer la réalité de son époque, l'absurde et son dépassement tel qu'il se brasse dans ses chef- d'œuvres, notamment L'Etranger, Le Mythe de Sisyphe, La Chute, L'homme révolté et bien d'autres textes et ouvrages.
Dans ce cadre, le philosophe français d'origine polonaise, Alain Finkielkraut, a dit à son propos : «Camus est l'un des très rares penseurs du XXe siècle qui ait posé des limites à l'empire de l'histoire, c'est-à-dire l'homme. Au contraire des grandes philosophies du sujet ou celles de la structure, il a donné une place essentielle à l'autre que l'homme dans le monde des hommes.»
Ipso facto, Camus a été cet homme qui a toujours affirmé que son paradis est ce monde-ci et ce vécu-là. Son but est, évidemment, de prouver à l'Homme contemporain que la vie vaut la peine d'être vécue à condition de lui conférer une finalité et une signification.
Ainsi, c'est dans un contexte marqué par la guerre, les conflits idéologiques, l'émergence de nouveaux courants et systèmes de pensées que cette conscience malheureuse, qui a dominé le monde à un moment donné de l'histoire, a fait émerger ce mal d'esprit : l'absurde. Ce dernier était un véritable point de démarrage pour la pensée camusienne.
Alors, pour lui, le concept de l'absurde, l'étrangeté tragique de l'existence humaine ou encore ce nihilisme se manifestent, très clairement, dans ce rapport qui existe entre la recherche assoiffée de l'homme d'une part et l'indifférence du monde d'autre part.
A vrai dire, en cette époque (entre les deux guerres mondiales), l'esprit était, bien entendu, tragique, car selon Camus, «ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme». Bref, «l'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde».
Pour aller plus loin, interrogeons, actuellement, l'homme des temps modernes ! Grande question philosophique qui se pose, notamment avec l'évolution des nouvelles technologies. A vrai dire, interrogeons l'étant qui a réduit l'essence humaine à un chiffre manipulé par les machines. Effectivement, c'est un questionnement du destin de l'être humain face à une bête. Finkielkraut le résume dans une expression: L'être-pour-l'écran.
D'ici là, qui est capable de méditer la nature, jouir de la beauté de l'art et de la philosophie ?
Question sérieuse, notamment face à la dominance de l'étant et de valeurs matérielles. L'homme, dans cette perspective, est jeté dans les dédales des fausses lumières de la modernité liquide. Une modernité qui verne toutes valeurs régressives. Dans cette errance, la quête du sens à l'existence est considérée comme principe fondamental pour sauver la vie. Dès lors, Camus, estime «qu'il n'y a pas d'autres raisons que l'homme, et c'est celui-ci qu'il faut sauver si l'on veut sauver l'idée de la vie.»
Que faire pour sauver l'homme et l'idée de la vie, surtout dans un monde indifférent, étranger, irrationnel, un monde ivre vénérant la violence, un monde qui néglige l'homme de plus en plus ? Comment sauver cet humain enlisé dans les illusions de la « modernité» ?
Pour ce faire, le philosophe allemand Nietzsche invite, à travers son surhomme, l'homme des temps modernes à apprendre cette philosophie de dépassement des valeurs nihilistes. Dans ce cadre, son mot était profond : « Le surhomme est celui qui met l'infini puissance de la volonté au service de la vie, pour un infini dépassement (et non plus anéantissement) de la vie par elle-même. C'est cet engagement au côté de la vie que Nietzsche annoncera comme temps de « Grande Politique». Politique de siècles à venir, d'une autre histoire de l'humanité ouverte par le dépassement des valeurs nihilistes et dont le nouveau calendrier commencera avec la transvaluation de toutes les valeurs ». Par ailleurs, si Nietzche nous propose la grande politique comme solution salvatrice des angoisses des temps modernes, Camus fait appel à la révolte, à la volonté de passer la solitude de l'être humain dans sa confrontation avec l'absurde. Une invitation à la solidarité dans le sens de dépasser l'étrangeté et l'absurdité qui habitent les consciences malheureuses afin de réaliser le bonheur collectif des êtres humains.
C'est clair dès à présent que l'objectif avoué de Camus est de sortir du nihilisme auquel conduit la découverte de l'absurde. Son ambition est de permettre à l'homme de vivre et d'être heureux dans ce monde. Pour lui, «on ne peut être ni l'un ni l'autre en poussant l'absurde dans toutes ses conséquences». Au terme de ses recherches, il est convaincu d'avoir trouvé en la révolte une issue à l'absurdité de la condition humaine.
Aux termes de cette pensée humaniste universelle, il est tout aussi légitime de dire qu'Albert Camus (dont la pensée est prolixe) échappe à toute classification. Il s'agit d'un romancier, dramaturge et philosophe qui écrit pour le devenir de la condition humaine. Tel demeure le rôle de l'intellectuel : de faire sa voix de refus et de contestation contre le malheur qu'a connu l'homme à travers les siècles. Sa voix partagée entre littérature et philosophie continue d'être présente dans le paysage culturel universel car, comme le dit à juste titre Alain Finkielkraut : « Camus est mort alors même qu'il naissait, littérairement, à une vie nouvelle.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.