Ils ont ouvert mardi le festival d'Errachidia, leur prestation a enchanté. Leur public est venu de partout, les banderoles les saluant se sont faites brandies hautement une fois les six membres du groupe su scène. Les Saghru band, puisque c'est d'eux qu'il s'agit ne sont pourtant qu'en début de chemin. Entretien avec le leader du groupe Mbarek Oularbi, dit Nba. Que représente cette reproduction dans le festival culturel d'Errachidia ? Ce n'est pas la première fois, le festival d'Errachidia est désormais l'un de nos rendez-vous, puisque nous nous penchons à travers cette manifestation sur notre public local. Mais c'est aussi une occasion pour nous de faire connaître notre style musical au niveau national, car à ce niveau, nous estimons qu'il y a encore beaucoup de choses à faire. C'est quoi Saghru Band ? C'est d‘abord un rêve, ensuite une idée et enfin une réalité. Nous avons depuis notre jeune âge caressé ce rêve de jouer la musique dans nos rythmes, nos chants et notre patrimoine, et l'idée s'est cristallisé à travers des initiatives associatives, le chemin de notre idée a atteint un stade où nous nous sommes dits, que les Saghru band, allusion faite à notre cher mont où se sont déroulées les dures batailles d'Aït Atta contre l'occupant, doivent retrouver la vitesse de croisière. D'où la constitution d'un groupe, il y a près de quatre ans de cela et la sortie de quatre albums, dont le dernier est Borderlines. Et votre style dit Amun c'est quoi exactement ? Concernant le style, je crois que c'est évident maintenant d'afficher notre couleur musicale, car j'en suis sur aussi qu'il est spécifique et distinct, on a décidé enfin avec l'artiste et ami Moha Mallal d'engendrer «Amun Style» qui va encadrer désormais les chansons des deux groupes, et il est ainsi ouvert à tous les autres artistes du sud-est, à condition de s'inscrire dans le même projet et la vision d'Amun. Pourquoi Amun ? Amun c'est l'unité, d'abord l'unité qui signifie « mariage », un mariage entre instruments, rythmes et poésie, entre le traditionnel et le moderne et ensuite l'unité dans le sens large du terme dans l'objectif d'unifier et de rassembler les artistes amazighes de sud-est quel que soit leur genre musical. Il y a dans votre nouvel album des titres fredonnés en Anglais, pourquoi l'anglais ? Nous sommes des artistes et notre message est universel, nous sommes certes des marocains amazighs, mais nous pouvons chanter dans toutes les langues et nous ouvrons sur toutes les expériences musicales et culturelles, car nous estimons que le brassage est l'un des moyens qui servent à véhiculer notre message de manière souple et fluide. Il s'agit ainsi d'un choix mais aussi d'un gout. Ainsi, nous chantons des textes de poètes marocains comme Atman Bissani, et de textes en espagnol comme ceux de Victor Jara et reprenant le rythme de la célèbre chanson «Suzanna».