Le travail des enfants âgés de 7 à moins de 15 ans semble afficher une courbe décroissante. Leur effectif est passé de 517 000 à 92 000 enfants entre 1999 et 2012. Entre «l'aide familiale», l'apprenti, et dans une moindre mesure, le petit salarié, le travail des enfants reste concentré dans le milieu rural beaucoup plus que dans les zones urbaines. La question du travail des enfants devient de plus en plus préoccupante. La journée mondiale contre le travail des enfants célébrée le 12 juin de chaque année est l'occasion pour mettre au point l'étendue de ce phénomène à l'échelle mondiale. L'Organisation Internationale du Travail (OIT) qui a choisi pour cette année le thème «non à l'exploitation des enfants dans le travail domestique» et appelle à l'unification des actions pour éliminer le travail des enfants et adopter les mesures réglementaires et politiques nécessaires pour mettre fin à ce fléau et favoriser des conditions de travail plus décentes et sécurisantes pour les jeunes en âge minimum légale de travail. L'OIT invite également tous les Etats membres à ratifier la convention n°189 de l'OIT sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques en même temps que les conventions relatives au travail des enfants. Au Maroc, l'enquête nationale sur l'emploi annonce une baisse du nombre d'enfants en situation de travail illégal. Selon cette enquête menée par Haut Commissariat au Plan (HCP), plus de 92 000 enfants (1,9%) âgés de 7 à moins de 15 ans ont travaillé en 2012 contre 517 000 enfants en 1999 (9,7%). Aussi, si le travail des enfants s'avère plus concentré en milieu rural que dans les villes, le phénomène touche beaucoup plus les garçons (54,1%) que les filles. Une proportion qui varie de 51,1% en milieu rural à 90,3% en urbain. La répartition par secteur d'activité laisse apparaitre une concentration du travail des enfants dans l'agriculture (95,5%), forêt et pêche. En ville, les services représentent 58,4% des secteurs employeurs des enfants suivi de 31,3% dans l'industrie et l'artisanat. Le statut dans l'emploi place les aides familiales en tête des enfants actifs en milieu rural avec neuf enfants sur dix. En urbain, plus de 50% travaillent en tant qu'apprentis, 25,3% en tant qu'aides familiales, 22,1% en tant que salariés et 1,1% ont le statut d'indépendants. Si 21,7% des enfants travaillent parallèlement à leur scolarité, 59.2% ont quitté l'école et 19,1% n'ont jamais été scolarisés. Par ailleurs, le travail des enfants touche près de 76.533 ménages marocains dont 70.011 en monde rural et le reste 6522 en ville. Les ménages ayant le plus grand nombre d'enfants sont les plus concernés par ce phénomène (six enfants et plus). Selon l'enquête en question, le niveau d'instruction du chef de la famille semble déterminant. La proportion des ménages dont au moins un enfant travaille est quasi nulle parmi les ménages avec un chef ayant un niveau d'instruction supérieur. Cette proportion est de 1,5% parmi les ménages dont le chef n'a aucun niveau d'instruction.