Lalla Fatema, Femmes du Maroc, Femina, plurielle Magazine, Nissae Min Al Maghrib, famille actuelle, quelques titres bien connus de tous, sinon sans aucun doute du public féminin marocain. Les kiosques regorgent de ces magazines féminins, dont la périodicité est hebdomadaire ou mensuelle, et qui couvrent tous des thèmes comme la beauté, la mode, la gastronomie, les loisirs. Des enquêtes sur des sujets sociaux, parfois tabous tels que la virginité, l'inceste, les relations hors-mariage, la violence conjugale sont réalisés. Des images attrayantes de femmes marocaines ou de stars hollywoodiennes foisonnent. Des recettes gastronomiques y trouvent également leur place. A dire que ces magazines ciblent toutes les femmes quoique certains détracteurs les considèrent élitistes étant donné leur coût, leur contenu et les sujets traités. Ces magazines féminins sont alimentés par des designs haut de gamme, bien conçus n'ayant rien à envier aux autres revues ou magazines. Rien de plus pour marquer leur distinction d'avec les quotidiens ou les magazines normaux. Certes, ils sont rédigés en arabe ou en français, sur des domaines bien précis et différents, mais ils ont tous un dénominateur commun. Les magazines féminins se donnent tous comme vocation de mettre en valeur la femme marocaine, de la sortir de l'anonymat ou encore d'une certaine zone d'ombre. La presse féminine marocaine connait un boom depuis les années 1990. Une décennie après son éclosion, le bilan à établir est positif. Cette presse à contribuer sans aucun doute à briser le silence des femmes dans le milieu médiatique. Elle a participé à faire entendre haut et fort les secrets de la cuisine de la société et a également joué un rôle de militantisme dans la défense des droits des femmes. Mais cela n'a surement pas mis fin au ségrégationnisme dans le paysage médiatique national. Malgré les mutations nationales d'ordre politique, on note encore une faible présence de la femme journaliste dans les médias marocains, soit 25%. A côté de cette absence, la femme journaliste est également victime de violence dans l'exercice de son activité professionnelle. Elle n'est pas toujours acceptée dans sa fonction comme le témoigne l'exemple de la journaliste Doha Azzedine. La journaliste a été agressée dans un café alors qu'elle effectuait un reportage.Dans un contexte national où la promotion de la culture de l'égalité est de plus en plus nécessaire, la presse féminine marocaine devrait reconsidérer sa vocation et sa mission au service de la femme.