des réseaux sociaux Le deuxième Forum sur la «Communication Gouvernementale : communication efficace et discours unifié», s'est ouvert, dimanche matin au Centre des congrès Expo de Charjah sur une constatation positive qui reconnaît la place centrale que continue d'occuper le journal papier comme source d'information incontournable, vérifiable et crédible. Sans grand faste ni grande cérémonie inaugurale, la rencontre a démarré avec la première table ronde sur le binôme gouvernement/public pour débattre des «points de vue en perspective d'un engagement mutuel». La séance s'est déroulée de manière interactive entre des professionnels, qui sont directeurs de publications ou d'entreprises de presse, professeurs de journalisme et communication, étudiants et le grand public. Cette dynamique adoptée par les organisateurs a pour objectif de casser le vieux schéma de communication basé sur le monopole de la parole par un émetteur et la passivité du récepteur. Avec l'avènement de la communication sociale, l'information est devenue universelle et à la portée d'un public de plus en plus hétérogène. Il est aussi devenu indispensable pour les institutions officielles (gouvernement) de perfectionner les modes de communication afin de transmettre un message clair et transparent et d'éviter tout risque de confusion dans la formulation du message. Dans leurs interventions, les invités à la table ronde (une journaliste d'Aljazeera, le directeur du journal AlKhalij, le directeur du journal Annahar et le directeur d'une agence de reconstruction et développement) ont surtout mis l'accent sur le rôle que jouent actuellement les réseaux sociaux comme courroie de retransmission de données, informations et rumeurs. Certains de ces orateurs ainsi que le public ont souligné le cas de Bouazizi, qui représentait la première étincelle du « printemps arabe », partie de la petite localité tunisienne de Sidi Boussaïd, et fut universellement médiatisée par les réseaux sociaux, particulièrement Facebook. Ceci démontre l'importance de la participation du citoyen dans la recherche de solution de problèmes devant lesquels les responsables se trouvent souvent sans initiative. La société exige « des solutions urgentes » en vue de satisfaire ses attentes, notent des orateurs. D'autres n'ont pas hésité de relever que « les gouvernements sont actuellement débordés à cause du déluge d'informations qui circulent dans ces réseaux ». La première leçon à tirer, soutiennent-ils, est que le mouvement social qui secoue le monde arabe est la conséquence de l'absence d'une communication entre les gouvernements et les populations, et, l'absence d'instruments de communication dans un monde où le message passe dans la plupart des cas à travers la communication sociale et non par le biais des moyens de communication de masse traditionnels. Le journal, qui se base sur l'effort d'une poignée de journalistes, est à son tour appelé à « souffrir » davantage pour informer mieux ses lecteurs devant la forte concurrence des télévisions satellitaires, des bloggeurs et des réseaux sociaux qui passent outre les frontières. Toutefois, le journal, comme mode d'information classique, tente de pallier son retard au plan technique en offrant une information « mieux documentée, sérieuse et crédible ». Il recourt ainsi à des modes de travail innovateurs. Le forum a ainsi pour gageure de réfléchir sur quel type d'instrument faudra-t-il mettre au service de la communication entre le gouvernement et le peuple. Désormais, il est judicieux d'user d'une terminologie correcte au niveau conceptuel pour ne créer un amalgame entre information, communication, contact et dialogue. Ceci revient au fait qu'il n'existe plus de « récepteur passif ». Selon un professeur de communication présent, 65% du contenu du message émis par l'émetteur (ou communicateur) est influencé par l'attitude du récepteur dans la mesure où la dimension culturelle est grande dans la manière d'assimiler, d'interpréter et de retransmettre le même message. Ceci invite à s'interroger sur le mode de communication des arabes avec le monde extérieur. Encore une fois, orateurs et public ont rappelé l'exemple de Bouazizi comme cas de figure pour avoir incité à la mobilisation des réseaux sociaux au niveau planétaire. Dans ces circonstances, le journal intervient pour attribuer une crédibilité aux informations ou démentir les rumeurs tout en respectant le principe de neutralité en reproduisant le point de vue du citoyen et celui de l'officiel (gouvernement). Toutefois, certains orateurs ont mis en garde contre les préjudices que puisse provoquer le flot incessant d'informations pour créer une « opinion publique flottante et incontrôlée ». Avec les réseaux sociaux, le récepteur (ici internaute sans identité) est maître de son choix dans l'acceptation ou le refus d'une opinion. Au monde arabe, ces réseaux ont acquis une puissance à cause précisément de l'attitude des « gouvernements qui redoutaient le changement ». C'est la raison pour laquelle les gouvernants sont invités à créer les moyens de connaissance, de communication directe ainsi que les conditions de vie idoines. Sur cette prémisse, la première séance a laissé place à la cérémonie inaugurale officielle du forum avec particulièrement l'intervention du Cheikh Soltane Ben Mohamed Al Kassimi, membre du conseil supérieur de l'Etat des Emirats Arabes Unis (EEAU), gouverneur de Charjah, Tayyib Erdogan, président du gouvernement de Turquie, et Kofi Annan, ex-secrétaire général de l'ONU. Amr Moussa, ex-secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes a pris part à la deuxième séance (table ronde) qui a eu pour sous-thème « dialogue)». La troisième séance a traité du « réseau de la communication gouvernementale : une communication efficace pour un discours unifié », qui est en fait le thème retenu pour le forum.