Nous souhaitons tous vivre dans un environnement sain, dans des espaces, des quartiers où l'hygiène la propreté est une réalité vécue au quotidien, nous voulons et nous désirons tous évoluer dans une ville propre, une ville belle. Tel est le vœu de chaque habitant, de chaque Casablancaise et de chaque Casablancais. Dans la réalité de tous les jours, il en va autrement. A Casablanca, on assiste à une recrudescence de toutes sortes de pollutions et de nuisances qui nous exposent directement ou indirectement à plusieurs risques de maladies. Entre l'incapacité, l'ignorance, la mauvaise gestion du Conseil de la ville et l'absence de stratégies et de politiques pertinentes et durables en matière de gestion des déchets, la ville de Casablanca vit une situation peu reluisante de son histoire inhérente à la prolifération de toutes sortes de déchets urbains qui s'entassent au niveau des quartiers de Casablanca, ce qui finit par aboutir a des décharges sauvages en plein centre ville. Le problème de la gestion des déchets urbains n'a jamais été posé en des termes d'acuités, la responsabilité incombé aux municipalités qui s'affranchissaient bien de cette tâche Mais avec la poussée démographique, l'urbanisation accélérée des villes, l'exode rural, les choses ont commencé à prendre des dimensions nouvelles auxquelles il fallait immédiatement trouver des solutions adaptées surtout pour une ville comme Casablanca prévue pour une population de 500.000 habitants et qui en compte aujourd'hui plus de 4 millions. Dans ces conditions on comprend toute l'importance et l'enjeu de l'élimination des déchets urbains qui représente une question d'hygiène fondamentale, de bien-être et de santé publique de première importance pour toute la population, mais aussi pour l'équilibre et à la durabilité de la ville Pour ce faire, il n'y a pas trente-six mille solutions, les déchets doivent être évacués dans de bonnes conditions en utilisant des moyens adaptés hors de la ville. Des décharges respectant toutes les normes sont créées et servent à la gestion et aux traitements de ces déchets, l'objectif recherché étant d'éviter non seulement l'altération de la qualité de l'air (odeurs nauséabondes...), et la pollution visuelle (dépôt des déchets offrant un aspect encombrants et inesthétique à la ville), mais également la prolifération des insectes, des rongeurs et tous autres agents vecteurs de maladies et d'épidémies. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Une démission totale du Conseil de la ville La ville de Casablanca est très souvent, voire quotidiennement, livrée aux détritus de tous genres et aux déchets ménagers qui jonchent ici et là les trottoirs des différents quartiers. Là où on va c'est le même spectacle désolant qui s'offre à nos yeux, les mêmes odeurs nauséabondes, fétides qui vous agressent. Il faut dire que c'est une situation qui dure et perdure, qui s'éternise depuis que l'actuel Conseil de la ville sous la présidence de Mohamed Sajid a pris les choses en main. Depuis cette date, les boulevards, les espaces commerçants, les rues, les ruelles, les trottoirs du Grand Casablanca accusent une défaillance apparente en matière de ramassage des ordures à travers toute la ville. Face à la démission totale du Conseil de la ville, au silence complice et accusateur de son président et de certains élus, face aussi au je m'en-foutisme des services et agents chargés de veiller au ramassage et au balayage des boulevards, des rues, on constate une prolifération inquiétante des décharges sauvages au centre de la ville de Casablanca, ce qui donne à la capitale économique de notre pays un visage lamentable et aux visiteurs étrangers un décor déplorable, indigne d'une ville aussi connue et réputée comme Casablanca. Gestion calamiteuse Il ne fait aucun doute que la mauvaise gestion des déchets ménagers, que le raccommodage, la saleté, le manque de propreté et d'hygiène que connaissent les quartiers de la ville de Casablanca peuvent être à l'origine de différents problèmes de santé publique car ils constituent des facteurs dominants de création de nids de production des vecteurs de menace de la santé comme les moustiques, mouches, cafards, souris... L'impact sur la santé des citoyens en termes de maladies est avéré car ces saletés, ces ordures, ces déchets qui jonchent les trottoirs, les rues, les ruelles, les places représentent un réel danger sanitaire qui peut avoir de lourdes conséquences en termes de morbidité, de nuisances, d'inconforts et peser négativement sur la qualité de vie d'un grand nombre de nos concitoyens. A regarder chaque jour ce spectacle désolant, on finit par croire que les éboueurs à Casablanca sont en grève indéterminée ou sont une espèce en voie de disparition et que les sociétés délégataires de la collecte des déchets ont plié bagages sans crier gare. Au rond- point Bandoeng au niveau de la rue Mohammed Diouri , la rue Karachi , derrière la Lydec, mais aussi au Maârif, Californie, Anfa ou Derb Soltan El Fida, Ain chock, ou Hay Mohammadi ou encore Derb Al Kabir, Hay Arsalan, Hay Souaret, Ain Borja, Belvédère et plus encore à El hraouiyenne, Sidi Othman, le spectacle qui s'offre à vos yeux et les odeurs qui agressent vos narines sont les mêmes partout. Ici et là des ordures jonchent le sol, il y a de tout, des restes de nourriture, des débris de verre, des canettes, des Pampers pleins de matières fécales, des épluches, des sachets en plastique, de vieux papiers, des bouts de métal, des piles usagers ... Un système inadapté Devant autant d'anomalies, de laisser-aller, de raccommodage et de solution de replâtrage et devant l'incapacité flagrante dont fait preuve le Conseil de la ville de Casablanca pour gérer correctement et dignement le problème de la gestion des ordures, faisant au passage courir des dangers réels pour la santé des habitants de la capitale économique de notre pays, on ne peut que dénoncer ce laxisme chronique, le je m'en-foutisme continuel dont la responsabilité incombe en premier lieu au maire de la ville qui vraisemblablement ne se sent nullement concerné par ce problème grave. Aujourd'hui, les habitants, les commerçants, les différents établissements bancaires, assurances, les restaurants, les cafés ne cachent pas leur mécontentement, leur insatisfaction grande face aux conditions invivables qui leur sont imposées. Outre les déchets qui jonchent le sol, il y a les marchands ambulants qui envahissent chaque jour un peu plus les espaces piétonniers et qui contribuent à salir encore plus les espaces publics. A côté du marchand de jus d'oranges, il y a celui des escargots, les vendeurs de figues de barbaries, les marchands de fruits et légumes qui occupent des quartiers réputés pour le commerce, c'est le cas de Derb Omar qui se ruralise chaque jour un peu plus. Ce spectacle est le même là où vous allez, c'est à croire que derrière tout ce monde, il y a des mains invisibles qui planifient ces situations inadmissibles en vue de créer un climat malsain. Toujours est-il que le système de gestion des déchets solides se révèle aujourd'hui complètement inadapté et constitue un problème environnemental majeur plus particulièrement à Casablanca qui mérite mieux. Nettoyage en trompe-l'œil Ce qui fait vraiment mal, ce qui révolte un peu, c'est cette attitude pour le moins hystérique qu'adoptent les responsables au niveau de la région de Casablanca chaque fois que SM le Roi Mohammed VI fait un déplacement quelque part pour inaugurer un centre social, une maison de jeunes, un centre socioprofessionnel ou un service hospitalier, c'est carrément le branle-bas de combat. Là vraiment tous les Casablancais restent bouche bée, on est c'est vrai sidéré de constater que du jour au lendemain, des arbres poussent comme par magie, des palmiers sortent de terre, des fleurs de toutes les couleurs sont plantées pendant la nuit, les murs sont badigeonnés, les trottoirs balayés, lavés a grande eau, la fameuse peinture jaune fait aussi son apparition. C'est le délire collectif qui s'empare du conseil de la ville, des élus, des différents départements pour offrir une fausse image n on maquille la réalité quotidienne le temps que dure la visite royale et après on laisse tomber tout. C'est un drame qui n'a pas de nom. Les Casablancais ne souhaitent qu'une chose que SM le roi Mohammed VI reste le plus longtemps possible dans leur ville, c'est un honneur, une joie immense, une fierté inégalée, mais aussi une opportunité qui fera sortir les élus, le Conseil de la ville, les différents responsables de leur hibernation car des nettoyage en trompe-l'œil, ça ne trompe plus personne. Tous concernés Dans cette histoire de propreté, d'hygiène et de salubrité de la ville de Casablanca, il faut dire aussi et en toute objectivité qu'il ne suffit pas que le conseil de la ville bouge, que les communes soient à la hauteur de leur responsabilités, que des équipements et matériel performant soient mis à la disposition des employés des sociétés en charge du nettoyage régulier des rues, boulevards et trottoirs. Non, cette question de propreté de notre ville, c'est aussi et avant tout l'affaire de tous, c'est un peu le miroir du civisme ambiant et en tant que tel, nous devons faire preuve de plus de responsabilité et nous impliquer dans la gestion de notre ville en donnant l'exemple. Aujourd'hui, tout le monde doit y mettre du sien, en respectant notamment les horaires de ramassage des ordures ménagères. Ne pas jeter ses papiers par terre, ne pas cracher partout comme le font certains, éviter de jeter le chewing-gum sur les trottoirs, contrôler les chiens et chats dont les déjections enlaidissent nos espaces piétonniers. En conclusion, nous devons savoir que la prolifération des déchets urbains liquides et solides a des impacts négatifs sur la santé et à la qualité de vie de chacun de nous, mais pas seulement. Elle pèse lourd sur la productivité et la durabilité du capital naturel, et sur l'efficacité économique, comme elle porte atteinte sur le patrimoine historique et culturel, et dons influe négativement et inévitablement sur l'image de la ville.