La gestion des déchets ménagers solides au niveau de la ville de Casablanca est un sujet qui revient sans cesse au devant de la scène. Tous les habitants de la ville de Casablanca sont unanimes pour dire que la saleté, les ordures, les mauvaises odeurs au niveau de tous les quartiers ont atteint le seuil de la tolérance et qu'aujourd'hui tous craignent pour leur santé et celle de leurs enfants. Ordures à Casablanca : entre nuisances et inconfort Que vous soyez au Maârif, Californie, Anfa ou Derb Soltan El Fida, Ain chock, ou Hay Mohammadi ou encore Derb Al Kabir, Hay Arsalan, Hay souaret, Ain Borja, Belvédère et plus encore à El hraouiyenne, Sidi Othman, le spectacle qui s'offre à vos yeux et les odeurs qui agressent vos narines sont les mêmes partout. Ici et là des ordures jonchent le sol, il y a de tout, des restes de nourriture, des débris de verre, des canettes, des Pampers pleins de matières fécales, des épluches, des sachets en plastique, de vieux papiers, des bouts de métal, des piles usagers … Ailleurs, ce sont les bacs à ordures surchargés qui débordent ou les ordures déposées aux pieds des arbres qui retiennent l'attention. Résultat : des odeurs nauséabondes qui engendrent des désagréments aux riverains, aux passants, des mouches, des moustiques et des rats qui s'en donnent à cœur joie. L'impact sur la santé des citoyens en terme de maladies est avéré car ces saletés, ces ordures, ces déchets qui jonchent les trottoirs, les rues, les ruelles, les places représentent un réel danger sanitaire qui peut avoir de lourdes conséquences en terme de morbidité, de nuisances, d'inconfort et peser négativement sur la qualité de vie d'un grand nombre de nos concitoyens. A regarder chaque jour ce spectacle désolant on finit par croire que les éboueurs à Casablanca sont en grève indéterminée ou une espèce en voie de disparition et que les sociétés délégataires de la collecte des déchets ont plié bagages sans crier gare. Un système inapte Devant autant d'anomalies, de laisser-aller, de raccommodage et de solution de replâtrage et devant l'incapacité flagrante dont fait face le conseil de la ville de Casablanca pour gérer correctement et dignement le problème de la gestion des ordures, faisant au passage courir des dangers réels pour la santé des habitants de la capitale économique de notre pays, on ne peut que dénoncer ce laxisme chronique, le je m'en foutisme continuel dont la responsabilité incombe en premier lieu au maire de la ville qui vraisemblablement ne se sent nullement concerné par ce problème grave. Aujourd'hui, les habitants, les commerçants, les différents établissements bancaires, assurances, les restaurants, les cafés ne cachent pas leur mécontentement, leur insatisfaction est grande face aux conditions invivables qui leur sont imposées. Outre les déchets qui jonchent le sol, il y a les marchands ambulants qui envahissent chaque jour un peu plus les espaces piétonniers et qui contribuent à salir encore plus les espaces publics. A côté du marchand de jus d'oranges , il y a celui des escargots, les vendeurs de figues de barbaries, les marchands de fruits et légumes qui occupent des quartiers réputés pour le commerce, c'est le cas de Derb Omar qui se ruralise chaque jour un peu plus. Ce spectacle est le même là où vous allez, c'est à croire que derrière tout ce monde, il y a des mains invisibles qui planifient ces situations inadmissibles en vue de créer un climat malsain. Toujours est-il que le système de gestion des déchets solides se révèle aujourd'hui complètement inadapté et constitue un problème environnemental majeur plus particulièrement à Casablanca qui mérite mieux. Un réel danger sanitaire Il est clair que les déchets solides urbains engendrés par une ville comme Casablanca et qui sont estimées à plus de 3000 tonnes / jour constituent une des principales sources de dégradation de l'environnement et de détérioration de l'hygiène du milieu et quand ces mêmes ordures ne sont pas traitées conformément aux règles et normes reconnues à l'échelon internationales, il s'en suit des effets et impacts directs sur la santé des citoyens. Notre pays est actuellement touché par les deux types de maladies et le facteur environnement semble être le premier déterminant de la santé des populations et à des répercussions manifestes sur les problèmes de santé. En effet, la mauvaise gestion des déchets ménagers est à l'origine du problème de la santé publique d'autant plus qu'il constitue le facteur dominant de création de nids de production des vecteurs de menace de la santé comme les moustiques, mouches, cafards, souris... cela se traduit par une hygiène défectueuse qui offre des conditions bioécologiques favorables au développement de germes pathogènes (virus, bactéries, parasites) responsables de nombreuses maladies qui sévissent dans nos quartiers les transformant de plus en plus en espace potentiellement «épidémiogène» (un espace dont le fonctionnement génère des germes pathogènes qui provoquent des processus pathologiques et qui contribuent à faire apparaître et propager des phénomènes morbides au sein d'une population. On note une multiplication des maladies respiratoires, cardiovasculaires, de la circulation qui se superposent aux problèmes anciens de santé non parfaitement maîtrisés. Par ailleurs, le problème de santé n'est pas un problème uniquement technique qui relèverait de façon neutre des professionnels de la santé. Le domaine de la santé comprend tous les aspects de la vie sociale, économique et politique qui déterminent le potentiel de vie des populations et influencent leur bien-être. Le problème de la santé est aussi de nature politique dans la mesure où il implique des décisions d'affectation de ressources collectives et de choix de priorités. Dans le cas de la gestion des ordures et de la propreté et hygiène de la ville de Casablanca, il est clair que le conseil de la ville et en particulier le maire de Casablanca ne semblent pas avoir inscrit dans son agenda cette gestion comme étant une priorité. C'est son dernier souci et concernant la prévention des maladies auxquelles peuvent être exposées les citoyens, ça peut toujours attendre. L'implication des citoyens Cependant, pour éviter que la dégradation de notre environnement n'atteigne un point de non retour et pour que cesse l'incivisme, les autorités de tutelle se doivent de réagir en l'absence de prise de décisions du maire de la ville, les autorités de tutelles (intérieur – santé) se doivent d'appliquer une politique rigoureuse en pénalisant, notamment, ceux qui jettent leurs ordures partout et à toute heure. Pour vivre comme il se doit, nous avons tous besoin d'un environnement salubre. La sonnette d'alarme doit être tirée sur la dégradation des écosystèmes locaux du fait de la croissance rapide de la population et d'une urbanisation incontrôlée qui s'effectue à la hâte, sans études d'impact sur l'environnement, il n'y a qu'à voir le nombre ahurissant d'immeubles qui poussent comme des champignons pour se rendre compte de l'ampleur du problème. La dégradation de l'environnement se manifeste dans la ville de Casablanca par la pollution des sols, par les déchets domestiques mais aussi industriels. Si nous voulons réellement nous débarrasser de l'étiquette de ville polluée, il faut que les citoyens s'impliquent, car il s'agit d'un problème qui interpelle beaucoup plus les habitants. Le civisme des uns, conjugué aux efforts des autres serait à même de redonner à notre ville son éclat d'autrefois qui lui valu le nom de DAR ALBAIDA et en même temps ses lettres de noblesse en termes de propreté. Il ne coûte rien de déposer les déchets dans des endroits appropriés pour contribuer à rendre son cadre de vie plus sain. En conclusion, nous ne pouvons que regretter la situation que vit la ville de Casablanca par la faute d'individus beaucoup plus préoccupés par des intérêts personnels que par l'intérêt de l a collectivité. Ces situations de nuisances et de pollution de notre environnement nous interpellent et doivent nous pousser à réfléchir ensemble sur l'avenir de nos futures générations ? Chacun doit méditer sur sa part de responsabilité dans la dégradation de son environnement afin de minimiser ses effets.