sur le nationalisme et la littérature arabe Le thème du «Nationalisme et littérature arabe» a constitué la toile de fond d'un débat qui a réuni lundi un panel d'écrivains de renom, dont Tahar Benjelloun, dans le cadre du Festival littéraire de Jaipur (nord de l'Inde), l'un des plus grands événements culturels d'Asie. D'emblée, l'écrivain marocain a estimé qu'il est un peu réducteur de parler aujourd'hui d'une littérature arabe au singulier vu la richesse et la diversité à la fois thématique mais aussi linguistique de la production d'intellectuels originaires de cette partie du monde. Cette appellation va aussi à l'encontre de l'essence même de l'acte d'écrire qui est à la fois une expression de la singularité de l'auteur et son aspiration constante à atteindre l'universalité, a relevé le Prix Goncourt 1987, lors de cette rencontre initiée en partenariat avec la Conférence mondiale des écrivains d'Edinburgh et le Conseil culturel britannique L'acte d'écrire ne reconnait pas les frontières, poursuit-t-il, avant d'évoquer son propre parcours d'écrivain marocain d'expression française dont les livres sont aujourd'hui traduits dans de nombreuses langues, dont le hindi. L'écrivain marocain a mis l'accent sur l'importance de la littérature en tant que véhicule de valeurs communes qui transcendent les considérations géographique, linguistique, religieuse ou ethnique. Abondant dans le même sens, les romancières égyptienne Ahdaf Soueif et palestinienne Selma Debagh ont estimé que l'écrivain n'a pas à s'isoler dans une thématique propre, de même que le lecteur n'a pas à chercher à juger ou comprendre un pays quelconque et encore moins une région entière comme le monde arabe, à travers un roman ou un poème. La rencontre sur la littérature et nationalisme arabe a été introduite par le co-directeur du Festival de Jaipur, l'historien et journaliste écossais, William Dalrymple. Durant quatre jours, la capitale de l'Etat du Rajasthan a vu défiler un grand nombre d'illustres auteurs, poètes, essayistes et universitaires, ainsi que les représentants de grandes maisons d'édition d'Inde et de différentes régions du monde. Durant son séjour en Inde, Tahar Benjelloun, qui vient de publier son dernier roman «Le bonheur conjugal», prendra part à une série de rencontres et de signatures de ses ouvrages au Salon de livres de New Delhi. Pour lui, la participation au festival international de Jaipur, l'un des plus importants d'Asie, est une occasion pour faire connaitre la littérature marocaine d'expression française dans un événement et une région tournés essentiellement vers le monde anglo-saxon.