Le reportage sur l'Hôpital des Enfants de Rabat et le mouvement de Protestation de certains parents d'enfants malades, diffusé le 3 janvier dernier par la chaîne de télévision nationale “El Aoula” +n'a rapporté que l'avis des familles sans aller rechercher l'information exacte pour éclairer les auditeurs sur la réalité des problèmes+, indique dans une mise au point le Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Sina. “Le mouvement de protestation des familles des malades n'est pas relatif au refus du certificat d'indigence mais plutôt à l'obligation faite à certains malades de respecter l'organisation des soins en paliers et la régionalisation des références vers les Centre hospitaliers universitaires”, souligne le centre dans un communiqué publié lundi. “Les malades cancéreux sont pris en charge gratuitement pour tous les soins offerts en hospitalisation complète et de jour y compris les produits de chimiothérapie les plus coûteux et la plus grande part des médicaments d'accompagnement disponibles à l'hôpital et ce, grâce à l'effort conjugué du Ministère de la Santé, de l'Association Lalla Salma et du Centre hospitalier Ibn Sina”, précise le communiqué. “Seuls quelques analyses biologiques et examens radiologiques de base ne sont pas pris en charge gratuitement pour les enfants qui ne relèvent pas de la région de Rabat-Zemmour-Zaër car disponibles sans frais dans tous les hôpitaux régionaux et provinciaux”, ajoute le texte. Les parents d'enfants malades, qui demandent malgré tout à faire ces examens simples à l'hôpital d'enfant, se voient effectivement demander de s'acquitter des frais de ces prestations car il n'est pas justifié de demander au CHU la gratuité pour des actes banals qui sont offerts gratuitement près du lieu de résidence des familles, poursuit la même source. “A l'opposé, observe le centre, les soins les plus complexes et les plus coûteux, qui ne sont disponibles qu'à l'Hôpital des Enfants, sont assurés gratuitement aux enfants malades du moment qu'ils habitent dans les régions de Rabat-Zemmour-Zaër, Gharb Cherrada Bni Hssen et Tanger Tétouan ou à la province de Benslimane”. De même source on indique que “les malades résidant hors de ces zones doivent être pris en charge dans le Centre hospitalier universitaire dont ils relèvent et ce, en application de la circulaire Ministérielle n°140/DHSA/23 du 24 novembre 2011”. Le reportage, relève le Centre hospitalier Ibn Sina, a également parlé des maladies chroniques telles que la thalassémie, notant que pour cette pathologie, “le Ministère a lancé en novembre un programme national de prise en charge qui comprend la régionalisation des transfusions sanguines mensuelles et la mise à disposition des médicaments coûteux nécessaires au traitement dans les hô_pitaux régionaux et les CHU”.Chaque hôpital régional a, ainsi, la mission de prendre en charge les petits malades relevant de sa région et a reçu les médicaments et moyens nécessaires pour cela, ajoute la même source, précisant que le but de cette déconcentration de la prise en charge “est d'assurer un traitement et un suivi à ces enfants au plus près de leur lieu de résidence pour éviter les déplacements fréquents à Rabat et la perturbation de leur scolarité”. C'est ainsi que le CHU Ibn Sina prend en charge gratuitement tous les frais relatifs au diagnostic et au traitement des enfants thalassémiques résidents dans la région de Rabat-Zemmour-Zaër. “Les parents de malades résidant en dehors de la région ont été informés de la nouvelle organisation en novembre dernier ont été orientés vers les hô_pitaux régionaux de leur lieux de résidence pour y bénéficier gratuitement des soins et des médicaments avec la précision qu'à partir du premier janvier, ils ne seront plus pris en charge à Rabat”, indique encore le CHU Ibn Sina. “Nous avons malheureusement constaté que malgré nos efforts de communication, certains parents refusent de comprendre que la gratuité des soins est acquise pour leurs enfants mais à l'hôpital de leur lieu de résidence”, note le communiqué. Le principe du respect de la filière de soins pour bénéficier de la gratuité des soins, est un principe essentiel Dahir n°1-02-296 du 25 Rajeb 1423 (03/10/2002) portant promulgation de la loi 65-00 portant code de la couverture médicale de base et du Décret n°2-11-199 du 07 Chaoual 1432 (06/09/2011) modifiant et complétant le Décret n°2-08-177 du 28 ramadan 1429 (29 09/2008) portant application des dispositions du livre III de la loi 65-00 relatives au Régime d'Assistance Médicale, signale le texte. “Ainsi, les malades indigents (qui seront bientô_t titulaires de la carte RAMED) seront pris en charge gratuitement dans l'hôpital de leur lieu de résidence ou au CHU dont ils relèvent à la condition qu'ils soient dument référés selon la procédure mise en place par le Ministère de la Santé”, rappelle le texte. “A titre d'exemple, précise la même source, un enfant thalassémique habitant Safi sera pris en charge gratuitement par l'hô_pital régional de Safi ou à défaut par le Centre Hospitalier Mohamed VI de Marrakech. S'il se présente de lui-même à l'Hôpital des Enfants de Rabat sans référence par le Centre hospitalier Mohamed VI, il devra s'acquitter de la totalité des frais de soins et ne pourra pas demander la gratuité”. Le droit des patients démunis de bénéficier de soins gratuit est acquis et confirmé mais il s'accompagne du devoir de respecter la filière de soins et de l'organisation mise en place par le système de santé pour leur prodiguer ces soins. “La Direction regrette que ces informations n'aient pu être apportées le moment voulu à l'équipe de tournage car, contrairement à ce qui a été rapporté dans le reportage des responsables de l'hôpital étaient présents mais il a été demandé au journaliste d'”El Aaoula” de produire l'autorisation de tournage accordée par le Ministère de la Santé sans laquelle le tournage ne pouvait avoir lieu”, souligne le CHU Ibn Sina dans cette mise au point.